Atlantico : La fortune des 500 Français les plus riches a augmenté de 25% en moyenne en un an selon l'hebdomadaire Challenges. Alors que la France peine à sortir de la crise avec une croissance de 0,2% selon la Banque de France, que révèle ce classement et ces chiffres sur l'état de l'économie française ? Philippe Crevel: Les chiffres sur les 500 premières fortunes françaises peuvent donner le tournis. Mais, il faut nuancer. En effet, la très grande majorité des 500 premières fortunes sont riches de leur patrimoine professionnel. Que ce soit Bernard Arnault avec LVMH, Gérard Mulliez avec le Groupe Auchan, Bertrand Puech avec Hermès ou François Pinault avec Kering, ce sont avant tout des chefs d’entreprise. Si demain leur entreprise est confrontée à un problème, leur patrimoine peut fondre très rapidement. Ainsi, la fortune des Peugeot avec la crise de l’automobile a fondu en deux ans de 70 %. Il en est de même pour Jacques Servier depuis l’affaire du Médiator. Il ne faut pas confondre fortune professionnelle et richesse personnelle. Néanmoins, la valorisation de 25 % des patrimoines des Français dits les plus riches constitue une bonne nouvelle. Cela prouve que nos grandes entreprises arrivent à capter le vent de l’économie mondiale. C’est évidemment le cas de LVMH, d’Hermès, de Chanel mais aussi de Boloré qui est implanté en Afrique. 70 % du chiffre d’affaires des grandes entreprises françaises est réalisé au-delà des frontières nationales. Cette situation permet de réduire l’impact de la récession française sur les résultats de ces entreprises.
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