Avec la publication du taux d’inflation du mois de juillet, le taux de 1,75 % a certainement vécu. Le taux d’inflation a été de 0,8 % hors tabac et de 0,9 % corrigé des variations saisonnières. De ce fait, le taux du Livret A pourrait être abaissé à 1 % mais plus certainement à 1,25 ou à 1,50 %. En jouant le rôle du méchant, le Gouverneur de la Banque de France offre quelques marges de manœuvre au Gouvernement.
Le taux du Livret A avait atteint son point historique el plus bas à 1,25 point le 1er août 2009 durant la récession. Le Gouvernement sera sans nul doute tenter de ne pas rééditer ce taux ce qui devrait le conduire à choisir 1,5 point. La baisse du taux du Livret A est toujours une mesure impopulaire surtout à proximité des élections municipales. Les arguments économiques ont de peu de poids par rapport au ressenti. Le fait que le rendement réel n’évolue qu’à la marge du fait de la diminution de l’inflation ne saurait corriger l’impression que le rendement facial diminue.
Pour justifier son choix, le Gouvernement pourra mettre en avant que les prochaines augmentations de la TVA devraient légèrement augmenter le taux d’inflation.
Les objectifs de la baisse
Plusieurs objectifs sont poursuivis.
Le premier est d’inciter les Français à consommer plus. La baisse s’inscrit dans le prolongement du déblocage de l’épargne salariale. Le Gouvernement espère une très légère reprise d’ici la fin e l’année et gagner ainsi le pari du retournement de la courbe du chômage.
Le deuxième est d’améliorer les liquidités des banques. Le Livret A et le LDD avec une collecte nette de 55 milliards d’euros en 2012 et de 21 milliards d’euros sur les cinq premiers mois de l’année captent les trois quarts de l’épargne financière française. La raréfaction des ressources bancaires classiques réduit d’autant les capacités de prêts aux PME.
Le troisième est d’améliorer l’allocation de l’épargne qui est aujourd’hui investie sur du court terme au détriment du long terme. La collecte de l’assurance-vie a été négative en 2012 et progresse moins vite que le Livret A et le LDD, 8,1 milliards d’euros contre 21 milliards d’euros. Le Gouvernement entend favoriser l’épargne de long terme afin de faciliter le financement des entreprises.
Dernier objectif, réduire le coût du financement du logement social et des prêts de la BPI et améliorer le taux d’utilisation des ressources collectées. En effet, avec un taux à 1,75 % auquel il faut ajouter les coûts de collecte et de gestion, les taux des prêts proposés par la Caisse sont peu compétitifs par rapport à ceux du marché.
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