Créé le 22 mai 1818, le Livret A ne fait pas son âge en
battant, mois après mois, son record d’encours qui atteignait à la fin du mois
d’avril dernier, selon la Caisse des Dépôts et Consignation, 279,9 milliards
d’euros (385,6 milliards d’euros avec le LDDS).
Le Livret A fête ainsi dignement ses 200 ans avec une 4e
collecte consécutive positive, collecte qui s’élève donc, pour le mois d’avril,
à 1,78 milliard d’euros (2,24 milliards d’euros avec le LDDS). Depuis le début
de l’année, la collecte est de 8,16
milliard d’euros (9,62 milliards d’euros avec le LDDS), soit près d’un milliard
d’euros de plus qu’en 2017 sur la même période.
Le mois d’avril réussit, en règle générale, assez bien au
Livret A. Une seule décollecte a été enregistrée durant le 4e mois
de l’année (2015). Traditionnellement, les premiers mois de l’année sont plutôt
porteurs pour le Livret A, les ménages remettant leur épargne à niveau après
les fêtes et avant les vacances d’été, les dépenses de rentrées et les impôts
de fin d’année (notamment les impôts locaux).
Le contexte économique joue en faveur du Livret A. Le moral
des ménages après avoir fortement progressé au cours de l’année 2017 est en
légère décrue depuis quelques mois ; il a perdu 7 points entre juin 2017
et avril 2018. Face à la remontée de l’inflation et la moindre progression de
leur pouvoir d’achat provoquée par la hausse des prélèvements obligatoires, les
ménages ont arbitré en faveur de l’épargne, la consommation stagnant depuis le
début d’année. Le taux d’épargne des ménages contrairement aux espoirs de
l’INSEE reste ainsi autour de 14,2 % du
revenu disponible brut. Les modifications fiscales à venir avec en particulier
la retenue à source peuvent inciter les Français à maintenir leur épargne de
précaution.
Le Livret A ne pâtit toujours pas de son taux de rendement
réel négatif, l’inflation demeurant supérieur à son rendement brut. Les ménages
s’accommodent de cette situation.
Le Livret A peut bénéficier de la désaffection du Plan
d’Epargne Logement (PEL). Sur les trois premiers mois de l’année, la collecte
nette du PEL n’a atteint que 400 millions d’euros contre 2,5 milliards d’euros
durant la même période l’année dernière. Le PEL est handicapé par son
assujetissement au prélèvement forfaitaire unique et par la baisse de son taux
de rendement. Cette situation est légèrement irrationnelle car les 15,5
millions de titulaires d’un PEL ouverts avant le 31 décembre 2017 bénéficient
de l’ancien régime fiscal et du taux de rémunération prévue au moment de la
souscription. Selon la Banque de France, la rémunération moyenne du PEL était,
au mois de mars dernier, de 2,69 % soit bien plus élevée que le taux en vigueur
le Livret A.
En revanche, les ménages ne réduisent pas leurs dépôts à vue
dont l’encours a atteint un sommet au 1er trimestre 2018 à 426
milliards d’euros soit 187 milliards d’euros de plus que 10 ans auparavant. De
même l’assurance vie qui enregistre des collectes correctes depuis le début de
l’année n’est pas en concurrence avec le Livret A.