CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE

Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance

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mercredi 30 avril 2014

la chute libre de l'épargne financière en France

Les flux financiers des ménages sont au plus bas. En 2013, ils n'ont été que de 71 milliards d'euros en chute de 25 milliards d'euros en deux ans. Les flux financiers des ménages s'élevaient à 87 milliards d'euros en 2012 et à 95,9 milliards d'euros en 2011. En 2010, ils atteignaient 129 milliards d'euros. Cette forte réduction des flux financiers s'explique par la crise financière qui a dissuadé les ménages à acquérir des titres financiers et par la stagnation du pouvoir d'achat qui pèse sur les capacités des ménages. Au regard de cette baisse franche et massive, le taux d'épargne reste assez élevé. Ce paradoxe s'explique par le poids de la composante immobilière au sein de ce taux. En effet, les deux tiers du taux d'épargne correspond au remboursement en capital des emprunts immobiliers, 9 point sur 15,2 points. Par ailleurs, les intérêts capitalisés et les dividendes réinvestis sont considérés comme de l'épargne et gonfle d'autant le taux.

Néanmoins, le taux d'épargne a baissé au cours de l'année. Le taux est, en effet, passé de 15,6 à 15,2 % du revenu disponible brut du 4ème trimestre 2012 au 4ème trimestre 2013.

En 2013, les  ménages français ont cédé des actions cotées à hauteur de 6 milliards d'euros malgré la hausse du CAC 40 de 18 %. Ils ont continué à se désengager des OPC monétaires  mais aussi des OPC non monétaires (SICAV, FCP). Ils sont, en revanche mis davantage d'argent sur les fonds euros d'assurance-vie, 38 milliards d'euros en 2013 contre 24 milliards d'euros en 2012. De même, toujours dans le cadre de l'assurance-vie, ils ont repris le chemin des unités de compte avec une collecte nette de 1,2 milliard d'euros  contre une décollecte de 4,2 milliards d'euros en 2012.

Les ménages ont joué l'extrême prudence en laissant plus d'argent en dépôt à vue (comptes courants). 16,6 milliards d'euros ont été ainsi laissés en 2012 quand en 2012, il y avait eu 5 milliards de retraits au profit essentiellement du Livret A et du LDD. L'engouement en faveur de l'épargne réglementée s'est, en effet, calmée, au cours de l'année avec la baisse du taux de rendement. En revanche, l'épargne logement a repris quelques couleurs. les premiers résultats du premier trimestre 2014 confirme cette tendance. 

Ces faibles flux financiers sont assez inquiétants pour le financement à terme de l'économie qui est de ce fait de plus en plus dépendant des capitaux extérieurs. La volonté des pouvoirs publics de réorienter l'épargne vers les actions (PEA porté à 150 000 euros, création du PEA-PME) et vers des placement longs (eurocroissance, Vie-génération) trouve tout son fondement avec les résultats de l'épargne en 2013. La France souffre d'une absence de fonds de pension pour drainer l'épargne vers les entreprises. Par ailleurs, cette baisse des flux financiers intervient au moment même où les banques sont amenées à être beaucoup plus sélectives dans l'octroi du crédit en raison du durcissement des normes prudentielles. 

Investissement en hausse, profit stable au sein de la zone euro

Selon Eurostat, au quatrième trimestre 2013, le taux d'investissement des entreprises a été de 19,5% dans la zone euro , contre 19,2% au troisième trimestre 2013. . Cette hausse est le résultat d’une augmentation de l’investissement (+1,6%)  plus soutenue que celle de la valeur ajoutée brute (+0,5%), tandis que les stocks (matériaux, fournitures et produits finis) ont diminué. Dans l’Union européenne,  le taux d'investissement s’est établi à 19,4% au quatrième trimestre 2013, contre 19,1% au trimestre précédent. Au quatrième trimestre 2013, le taux d'investissement des entreprises a été de 19,5% dans la zone euro, contre 19,2% au troisième trimestre 2013. 

Cette hausse est le résultat d’une augmentation de l’investissement (+1,6%) plus soutenue que celle de la valeur ajoutée brute (+0,5%), tandis que les stocks (matériaux, fournitures et produits finis) ont diminué. Dans l’Union européenne, le taux d'investissement s’est établi à 19,4% au quatrième trimestre 2013, contre 19,1% au trimestre précédent.

Au sein de l'Union européenne, la part des profits  des sociétés non financières s'est établie à 37,4% au quatrième trimestre 2013,  contre 37,1% au troisième trimestre 2013. Dans la zone euro, la part des profits a été de 37,8% au quatrième  trimestre, stable par rapport au trimestre précédent. La part des profits est restée stable dans la zone euro, étant donné que la valeur ajoutée (+0,5%) a progressé quasiment au même rythme que la rémunération des salariés (salaires et cotisations sociales) plus les impôts  moins les subventions sur la production (+0,4%).

Taux d'épargne stable au sein de la zone euro

Selon Eurostat, le taux d'épargne des ménages  a été stable à 13,0% du revenu disponible brut  dans la zone euro et en baisse à 10,6% dans l'Union européenne au 4ème trimestre 2013. Le revenu réel des ménages par habitant a augmenté de 0,2% dans la zone euro.

Inflation en hausse au sein de la zone euro

L''inflation a repris quelques couleurs au mois d'avril au sein de la zone euro. L'inflation s'est élevée à 0,7% en avril contre 0,5 % en mars selon une estimation publiée par Eurostat. L'institut souligne que cette inflation a été générée par  les services dont les prix ont augmenté de 1,6% contre 1,1% en mars, suivis de l’alimentation, boissons alcoolisées & tabac (0,7% contre 1,0% en mars), des biens industriels hors énergie (0,1% contre 0,2% en mars) et de l'énergie (-1,2%contre -2,1% en mars).

Ce petit regain d'inflation devrait conforter la BCE dans son attentisme en matière de politique monétaire. 

L'industrie enregistre une petite hausse en février

Selon l'INSEE, le chiffre des entreprises de l’industrie manufacturière  a augmenté de +0,9 %  après une quasi-stabilité en janvier (+0,1 %). Il augmente de nouveau à l’exportation (+0,8 %). Sur trois mois, la hausse est de +0,4 % et  par rapport à l’année précédente (+0,8 %). 

Le chiffre d'affaires dans l'industrie manufacturière
Sur l’ensemble de l’industrie (B à E), le chiffre d’affaires est également en hausse (+0,5 %). Au cours des trois derniers mois, le chiffre d’affaires progresse dans l’industrie manufacturière (+0,4 %) et dans l’ensemble de l’industrie (+0,6 %).

Le chiffre d’affaires augmente dans les industries agricoles et alimentaires(+1,2 %), dans les autres industries (+0,4 %) du fait du dynamisme des autres industries manufacturières y.c. réparation et installation (+2,5 %) et malgré une baisse dans la chimie (–1,1 %) et la pharmacie (–2,9 %). Il croît dans les équipements électriques, électroniques, informatiques ; machines (+0,8%). À l’inverse, il baisse dans les matériels de transport (–0,6 %), du fait des autres matériels de transport (–2,9 %). Il décroît légèrement dans la cokéfaction et raffinage (–0,2 %). 

Sur un an, le chiffre d’affaires progresse nettement dans les matériels de transport (+3,5 %). Il augmente, dans une moindre mesure, dans les industries agricoles et alimentaires (+0,6 %) et dans la cokéfaction et raffinage (+1,2 %). Il croît très légèrement dans les autres industries (+0,2 %) et est stable dans les équipements électriques, électroniques, informatiques ; machines (0,0 %).

Mais où sont passés les consommateurs ?

Malgré la hausse du mois de mars, la consommation des ménages a reculé sur l'ensemble du premier trimestre de 1,2 % contre une hausse de 0,6 % au dernier trimestre 2013. Ce recul est imputable aux deux premiers mois l'année. Le recul avait été fort au mois de janvier avec -1,8 % et plus léger en février avec -0,1 %.

La consommation des ménages ne constitue pas un moteur pour la croissance. De ce fait, l'accroissement du PIB au  premier trimestre devrait assez réduit compte tenu du fait que la France ne gagne pas de parts de marché à l'exportation. L'investissement demeurant étale, la croissance dépendra de la reconstitution des stocks qui devrait jouer un rôle positif en ce début d'année.

La baisse de la consommation des ménages du premier trimestre s'explique, selon l'INSEE, par la diminution des dépenses en énergie et à celui des achats d’automobiles. Le climat clément a réduit les achats énergétiques qui par ailleurs bénéficient de prix en baisse. Le repli des achats automobiles était attendu après la hausse de fin d'année liée au changement du bonus/malus.  Les dépenses liées aux achats d'automobile se contractent de 2,7 % sur le premier trimestre après avoir augmenté de 2,3 % au quatrième trimestre.

La collecte nette du Livret A et de l'assurance-vie depuis le début de l'année explique également le repli de la consommation. Les ménages dont la confiance est en fort recul sur avril augmentent leur épargne de précaution ou laissent leur argent sur leurs comptes courants (données Banque de France).

Depuis deux ans, la tendance est, en matière de consommation, assez mauvaise. Il y a une alternance entre mois positifs et mois négatifs aboutissant à une croissance quasi nulle sur longue période. Sur le deuxième trimestre, il y a peu de facteurs positifs compte tenu de la progression du chômage. L'annonce du plan de rigueur devrait se traduire dans un premier temps par un accroissement de l'effort d'épargne de précaution. Cet effet devrait s'atténuer à la fin du deuxième trimestre.

Cette faible consommation freine la croissance. L'objectif de 0,9 % ne reste pas inatteignable mais suppose une accélération au cours de l'été.  Il faudra suivre l'évolution de la demande externe adressée à la France (exportations) pour apprécier dans les prochains mois la force de la reprise économique qui pour le moment se dérobe.

mardi 29 avril 2014

Les Français laissent leur argent sur leurs comptes courants

Les Français ont privilégié leurs comptes courants en mars avec une croissance de 5,7 %.  Les comptes sur livrets continuent leur chute avec une baisse de 7,8 %.  Les OPC monétaires sont également en forte baisse avec -13 %. L' ’évolution annuelle des placements monétaires des résidents auprès des institutions financières monétaires françaises reste négative (- 1,3 % en mars, après -0,9 % en février).

France : ressources monétaires des établissements de crédit et OPC monétaires 

Encours (en Mds €) (a)Taux de croissance annuel (en %) (a)
mars-14janv -14févr -14mars-14
Dépôts à vue6193,75,55,7
= Ressources résidentes incluses dans M16193,75,55,7
+ Dépôts à terme ≤ 2 ans146-3,9-5,3-7,8
+ Comptes sur livret6270,90,80,8
= Ressources résidentes incluses dans M21 3921,62,11,9
+ Titres d'OPC monétaires253-8,3-8,9-13,0
+ Pensions286,7-1,4-1,9
+ Titres de créance ≤ 2 ans56-31,7-21,3-12,0
= Ressources résidentes incluses dans M31 729- 1,8- 0,9- 1,3
+ Engagements monétaires bruts vis-à-vis du reste de la zone euro17423,516,810,3
- Avoirs monétaires bruts vis-à-vis du reste de la zone euro47-19,8-16,8-20,6
= Composante française de l'agrégat monétaire M3 de la zone euro1 8561,01,30,4
(a) Données cvs . Taux de croissance hors effets des reclassements et des réévaluations
Source : BdF

La confiance des ménages retombe

Est-ce le plan de rigueur,est-ce la déclaration d'impôt à remplir ou le deuxième tiers provisionnel qui arrive, est-ce l'effet post-électoral, ou l'ensemble de ces raisons, mais les Français au mois 'avril ont eu le moral dans les chaussettes comme en témoigne la dernière enquête de l'INSEE. 
En avril, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée baisse de 3 points, après deux mois de hausse. Celle sur leur situation financière personnelle future chute de 11 points, atteignant son plus bas niveau depuis décembre 2011. C’est la plus forte baisse de ce solde depuis mai 1993. Ce pessimisme est inquiétant au moment où le Gouvernement espère une reprise de la croissance pour atténuer l'impact du plan d'économies de 50 milliards d'euros. Les ménages restent prudents, la preuve étant que la proportion de ménages à considérer comme opportun de faire des achats importants diminue également de 3 points.  Ces trois soldes demeurent nettement en dessous de leur moyenne de longue période.

En avril, l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle augmente de nouveau légèrement de deux points. En revanche, celle sur leur capacité d’épargne future diminue  avec un recul de 4 points qui fait suite à une hausse de 9 points en  marsCes deux soldes se maintiennent au-dessus de leur moyenne de long terme. La proportion de ménages à considérer qu’il est opportun d’épargner est quasi stable : le solde correspondant perd 1 point. Il reste au-dessus de sa moyenne de longue période.

Indicateur synthétique de confiance des ménages
Indicateur synthétique de confiance des ménages

lundi 28 avril 2014

Mars réussit à l'assurance-vue

Un joli mois de mars pour l’assurance-vie

La collecte nette a été positive pour la troisième fois de l’année au mois de mars à hauteur de 2,4 milliards d’euros. Au mois de janvier février, cette collecte avait été positive respectivement de 1,4 et de 2,3 milliards d’euros.

Ce bon résultat est en partie lié à la bonne tenue des cotisations qui ont dépassé les 11 milliards d’euros. Les Français continuent à jouer la prudence en ce début d’année en maintenant un flux de cotisation. Le volume de cotisations sur le premier trimestre reste identique en 2014 à celui de 2013.

Du fait de la bonne tenue de la bourse, les unités de compte progressent au détriment des fonds euros.

Les prestations et rachats baissent de 5 % confirmant la prudence des ménages français qui reportent leurs dépenses d’investissement en particulier dans l’immobilier. Les prestations sont revenus nettement en dessous de la barre des 10 milliards d’euros (8,7 milliards d’euros en mars).

L’encours des contrats d’assurance vie et de capitalisation, estimé à 1 484,2 milliards d’euros à fin mars 2014, est en progression de 5 % sur un an (+ 69 milliards d’euros). Cette progression est imputable aux bons résultats boursiers.

Les ménages malgré les faibles taux de rendement des fonds euros continuent toujours à apprécier leurs contrats d’assurance-vie avec une orientation qui se fait en faveur des unités de compte.


Cette évolution de l’assurance-vie devrait conforter les professionnels à développer les nouveaux produits « eurocroissance » et « Vie génération » qui devraient être commercialisés à la fin du second semestre. 

Les Pays-Bas passés au crible de l'OCDE

Les Pays-Bas ne font pas trop parler d'eux grâce à un excédent commercial et une relative maîtrise de se déficits publics. Reconnus pour leurs activités commerciales, le haut niveau de la recherche et de l'innovation, les Pays-Bas doivent néanmoins faire face à quelques faibles qui sont décrites dans la dernière analyse de l'OCDE. L'organisation internationale est inquiète face à la progression des ménages et à la vulnérabilité des banques.

Pour l'OCDE, les Pays-Bas sortent progressivement d’une récession à double creux, avec des finances publiques renforcées et des réformes bien engagées pour améliorer le marché du travail et la situation en matière de logement, de soins de santé et de retraites. Les réformes commencent à porter leurs fruits selon l’OCDE, avec un taux de croissance qui devrait atteindre 1% cette année puis 1.3% en 2015. En dépit d’une perspective globalement positive, de nombreux défis persistent selon une série de trois nouveaux rapports de l’OCDE. La croissance potentielle se situe à près de deux points d’indice en dessous du niveau de 2000 et la majorité du secteur bancaire du pays est exposé à un fort endettement des ménages. Les petites et moyennes entreprises ont des difficultés à accéder au crédit dont elles ont besoin pour leur développement, ce qui peut entraver l’innovation nécessaire pour assurer dans l’avenir une croissance économique robuste. En présentant aujourd’hui l’Étude économique des Pays-Bas en même temps que les Examens de la politique d’innovation et de la politique territoriale de ce pays, le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría a souligné que : « L’ouverture de l’économie néerlandaise est une source de dynamisme, mais la croissance en Europe et dans le reste du monde étant sans doute appelée à rester au mieux limitée, le pays ne peut compter sur une forte impulsion économique venant de l’étranger. Il est plus capital que jamais que ses politiques intérieures soient bien orientées. ».« Les réformes identifiées dans ces trois rapports se renforcent mutuellement », a ajouté M. Gurría. « L’assainissement de l’équilibre des comptes des banques et des ménages peut avoir des retombées bénéfiques sur l’ensemble de l’économie. Intensifier la politique d’innovation peut contribuer à faire progresser la compétitivité de secteurs clés du pays. Et l’amélioration des politiques urbaines et territoriales peut aider à faire en sorte que la croissance dans les villes néerlandaises maximise leur potentiel en terme de productivité et d’élévation du niveau de vie dans l’ensemble du pays.

samedi 26 avril 2014

La lettre économique hebdomadaire N° 72 du 26 avril 2014



Le coin des Epargnants

La bourse de Paris n’a pas franchi le cap des 4500 points. Elle s’est arrêtée à 4 443 points vendredi 25 avril. Sur la semaine, Paris a gagné 1,08 %. La fin de la semaine a été animée par les spéculations sur Alsthom
La bourse a bien accueilli le fait que Standard and Poors maintienne la note de la France à double A avec une perspective stable. Il en a résulté une baisse des taux demandés à la France. Le taux des emprunts à 10 ans est passé en dessous des 2 % à 1,989 %. L’Allemagne emprunte à 1,509 %. L’écart est revenu en dessous de 0,5 point entre les deux pays. Les taux d’intérêt dont bénéficie la France sont les plus bas depuis ces trente dernières années. Ils ne sont pas l’expression d’une bonne santé financière. Ils indiquent que les opportunités de placements sans risque sont assez réduites à l’échelle mondiale au regard de la quantité de capitaux disponibles.

Le commerce international en panne, changement d’époque ou nouvelle tendance

Logiquement, le commerce international croit plus vite que le PIB ; or depuis la grande crise de 2009, ce n’est plus le cas. Avec la crise de l’Europe et le léger essoufflement de l’Asie, le commerce internationale stagne voire recul. Ainsi, la moyenne sur trois mois est retombée, pour la première fois depuis octobre 2012, dans le négatif (à -0,7%), après un mois de janvier déjà très faible (+0,2%).

France, l’emploi du désespoir

Pas de répit sur le front du chômage, la France n’arrive pas avec une croissance qui demeure atone à contrecarrer le mouvement de hausse du chômage. Certes, la hausse a été faible au mois de mars mais compte tenu des moyens employés par les pouvoirs publics pour endiguer le chômage, elle traduit malheureusement la caractère structurel du chômage dans notre pays.

Compte tenu de la conjoncture, le Gouvernement ne pouvait pas s’attendre à des miracles au mois de mars. La progression du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A est de 1600 au mois de mars est un résultat assez logique. La consommation et la production industrielle sont assez étales depuis le début de l’année. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’élève à 3,349 millions. Pour l’ensemble des inscrits à Pôle emploi, ayant ou non travaillé dans le mois (catégories A, B et C), l’évolution est de +0,2%, (+11700). La montée en puissance des contrats d’avenir.

Le Gouvernement se félicite de la baisse du chômage des moins de 25 ans, -0,8 % en mars soit 4300 jeunes en moins. Il y a un phénomène saisonnier de ce chômage qui est à prendre en compte tout comme la montée en puissance du dispositif des contrats d’avenir. Néanmoins, en un an, de mars 2013 à mars 2014, le nombre de demandeurs de moins de 25 ans a diminué de 2,6%.

Si le chômage des moins de 50 ans a diminué en mars, les entreprises poursuivent à licencier les plus de 50 ans. Le nombre de demandeurs de plus de 50 ans s’accroit de +7300 en mars. Les entreprises réduisent leurs coûts sociaux en taillant dans les effectifs les plus âgés. Elles pratiquent ainsi une déflation salariale d’autant plus que les salaires des jeunes sont orientés à la baisse. Cet ajustement par l’emploi des seniors est une conséquence de la rigidité des salaires. Autrefois, c’était les plus de 55 ans qui étaient visés, désormais, les entreprises régulent leurs effectifs à partir de 50 ans.

L’Europe toujours entre deux eaux et la France à la traîne

L’Allemagne continue son petit bonhomme de chemin afin une croissance qui pourrait tendre cette année autour de 2 %. Le fait nouveau est la reprise des Etats d’Europe du Sud avec l’Espagne et le Portugal. En revanche, la France et l’Italie restent à la traine du mouvement de reprise.

La France est sur un faux plat. La croissance reste très modeste avec des indicateurs avancés peu encourageants.
Les enquêtes menées par l’INSEE soulignent que le climat des affaires a cessé de s’améliorer depuis près de huit mois pour se stabiliser à un niveau légèrement inférieur à sa moyenne historique. Dans ces conditions, l’objectif de croissance de 1 % semble difficile à atteindre.

L’Italie éprouve également les pires difficultés à sortir de son atonie et cela malgré des réformes plus énergiques qu’en France. Son marché intérieur est pénalisé par le déclin démographique. Par ailleurs, la traduction concrète des réformes engagée est longue à se traduire dans les faits.

La zone euro est bon élève à condition de ne pas regarder dans le détail

Eurostat a mentionné la semaine dernière que les déficits publics avaient été, en moyenne de 3 % du PIB en 2013 contre 3,7% en 2012.

Le fameux objectif des 3 % n’a été atteint qu’en moyenne et non Etat par Etat.

En Allemagne, les finances publiques étaient équilibrées l’an dernier, et, ce, pour la deuxième année consécutive. 

Du coup, le pays a pu poursuivre sa politique de réduction du ratio de dette publique, ramené à 78,4% du PIB en 2013 contre 82,5% en 2010.

Les autres pays du centre de la zone euro ont également pu réduire leurs déficits en les ramenant entre 1,5% et 2,6% du PIB en Autriche, en Finlande, en Belgique et aux Pays-Bas.

La France fait figure d’exception tant par son ampleur de son déficit public et du fait qu’elle n’a pas été réellement mise sous contrôle européen ou sous assistance. La taille du pays et les annonces récurrentes des pouvoirs publics indiquant que la situation était sous contrôle ont jusqu’à maintenant convaincus tant la Commission de Bruxelles que les marchés.

Le déficit budgétaire français excède largement la fameuse limite de 3% en se situant à 4,3% du PIB en 2013 et un déficit qui devait se situer autour de 4 % en 2014. L’Italie, malgré un déficit mieux maîtrisé avec un excédent primaire (avant paiement des intérêts) reste encore en zone rouge du fait d’une dette publique de plus de 132%.

Ces deux pays pèsent 35% du PIB de la zone euro ; or en cas de dérapage de l’un ou de l’autre, il y a un véritable risque de déstabilisation. Les deux pays qui se sont engagés dans une politique de maîtrise des déficits et de relance par l’offre doivent pour s’en sortir renouer au plus vite avec la croissance faut de quoi il faudra appliquer des recettes bien plus dures.

Etats-Unis, la faute au mauvais temps et à la pierre

Les Etats-Unis ont a priori passé un mauvais premier trimestre. C’est connu quand cela ne va pas, c’est à cause du mauvais temps… les frimas du mois de janvier ont eu raison du PIB. Il faut ajouter les réductions des injections de liquidité.

L’immobilier a été assez touché. Ainsi, dans l’ancien, les ventes ont été très médiocres durant tout le premier trimestre. La situation est encore plus mauvaise dans le neuf, les ventes ayant plongé encore plus vite en mars qu’en février. Les ventes totales de logements étaient de 4,478 millions d’unités au premier trimestre 2014, au plus bas depuis l’été 2012 et en baisse de 6,5% en glissement annuel et de 6,4% en rythme trimestriel annualisé.
Pour le moment, ces mauvais résultats n’ont pas eu de conséquences sur les prix qui restent orientés à la hausse. En glissement annuel, les prix de vente médians sont en hausse de 12,6% dans le neuf et de 7,4% dans l’ancien en mars.

Le haut de gamme résiste assez bien et pousse les prix vers le haut. Les ventes sont déprimées dans le segment des logements bon marché. Les ventes de logements anciens de plus de 1 million de dollars étaient en hausse de 7,8% en mars, alors que les biens d’une valeur comprise entre 100 000 et 250 000 dollars ont connu une chute de 9,9% des transactions.

Le marché de l’immobilier est le premier touché par le changement de la politique monétaire. Avec la baisse de l’inflation, les taux hypothécaires réels sont en hausse d’environ 120 pb ces dernières semaines.

A suivre, next week

Lundi 28 avril

Au Royaume-Uni, il faudra suivre les résultats du premier trimestre 2014 avec une croissance encore vive autour de 0,9 %. Le taux de croissance avait été de 0,7 % au dernier trimestre 2013 et de 0,8 % au troisième. Le PIB annuel devrait peut être franchir le cap des 3 %.

En Italie sera publiée la confiance des consommateurs qui devrait s’inscrire en baisse.

Mardi 29 avril

Pour la zone euro, il sera intéressant de regarder l’indice du climat économique du mois d’avril. Il devrait avoir augmenté. Il est à son point le plus haut depuis juillet 2011.
Il faudra suivre les résultats de l’évolution de la masse monétaire M3 de la zone euro ainsi que le volume des prêts. 
Avec l’inflation, ce sont les indicateurs clefs pour déterminer le risque déflationniste en zone euro. Ils devraient être relativement stables en ce qui concerne le mois de mars.

En Allemagne sera rendu publique l’inflation du mois d’avril qui devrait se situer en base annuelle à 1,3 % contre 1 % en mars

Mercredi 30 avril

Aux Etats-Unis, sera attendu le résultat du PIB pour le premier trimestre 2014. En rythme annualisé, le taux de croissance ne serait que de 1 %. Ce faible taux est imputable au mauvais temps et au contrecoup de la reconstitution de stocks à la fin de l’année 2013. Le deuxième trimestre devrait être mieux orienté.

Aux Etats-Unis, toujours il faudra suivre la réunion FOMC de la FED. Les achats mensuels de titres devraient se réduire à 45 milliards de dollars.

Au Japon, sera communiquée la production industrielle du mois de mars. Un recul est attendu.
Pour la zone euro, il faudra regarder le taux d’inflation du mois d’avril qui devrait s’inscrire en légère hausse. Il devrait être à 0,8 % contre 0,5 % en mars. Si la hausse est limitée, la BCE pourrait être amenée à infléchir sa politique monétaire

En Allemagne sera rendu public le rapport emploi du mois d’avril. Après avoir reculé en mars (-12K) pour le quatrième mois consécutif, le chômage devrait encore baisser en avril. Le taux de chômage devrait rester à 6,7%, au plus bas depuis plus de vingt ans.

En France, il sera important d’analyser les dépenses de consommation des ménages en biens pour le mois de mars. Une augmentation des dépenses de consommation des ménages en biens est attendue à hauteur de 0,6 %, la plupart des postes corrigeant la contre-performance de février, ce qu'indique aussi la forte remontée de la confiance des ménages.

En Italie sera publié le taux de chômage de mars qui devrait rester à 13 %. Il en sera de même pour l’indice des prix à la consommation qui en base annuelle devrait se situer à 0,5 % en avril contre 0,3 % en mars.

Jeudi 1er mai

Aux Etats-Unis, il faudra suivre l’indicateur ISM du mois d’avril. L'amélioration de la confiance dans les secteurs manufacturiers devrait se confirmer avec un ISM en hausse à 54,5 (après 53,7 en mars). La hausse, principalement de la production le mois dernier, devrait se faire ressentir sur l’emploi.
Au Japon sera publié le taux de chômage qui devrait être de 6 %.

Vendredi 2 mai

Aux Etats-Unis, sera publié le rapport emploi du mois d’avril. Logiquement, 200 000 emplois auraient été créés. Le rythme de création demeure insuffisant pour améliorer le taux d’emploi. Le taux de chômage devrait rester à 6,7 %.
Au Japon, il faudra regarder l’enquête sur les revenus et dépenses de ménages de mars. La consommation des ménages avait augmenté de 6 % en mars ; les ménages ayant anticipé la hausse de la TVA. De ce fait, une baisse est attendue pour avril. Toujours au Japon sera publié le rapport sur l'emploi de mars. Le marché du travail est resté porteur en mars tant grâce au commerce que grâce à l’industrie.
Seront publiés les indicateurs avancés Markit-PMI pour le mois d’avril en ce qui concerne l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne et l’ensemble de la zone euro. Ils sont attendus en hausse confirmant l’amorce d’une reprise.


La semaine économique est une publication réalisée par Lorello Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe Crevel
Téléphone : 01 45 00 37 37 / 06 88 87 16 59
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Le livret A,l'assurance-vie et les Français


Philippe Crevel a été interrogé par Patrick Lelong au sujet de l'épargne, le Livret A et de l'assurance-vie.

Le Livret A et l'assurance vie font partie des placements préférés des Français, qui font le yo-yo avec leurs économies. L'épargne prend du poids, puis le perd d'un mois sur l'autre pour le reprendre. Ce mouvement en dents de scie a vraiment commencé au milieu de l'année dernière.

vendredi 25 avril 2014

L'épargne salariale dépasse les 100 milliards d'euros d'encours malgré le déblocage du second semestre 2013

L'Association Française de Gestion vient de publier les résultats  2013 de l'épargne salariale. L’épargne salariale dépasse les 100 milliards d’euros d’encours (+10% sur 1 an) en atteignant 104,4 milliards d'euros au 31 décembre.
Plus de 11 millions de porteurs, travaillant dans 280.000 entreprises  bénéficient d'un produit d'épargne salariale. Ce résultat est en partie imputable aux bons résultats boursiers de l'année 2013 avec notamment une progression de plus de 18 % du CAC .

Ces encours se répartissent entre :
 
  • - les fonds d’actionnariat salarié  à hauteur de 42,5 milliards d’euros, soit 41 % du total ; 
  • - les fonds « diversifiés » , investis eux-mêmes largement en actions, à hauteur de 61,9 milliards d’euros, soit 59 % du total. 
 
Par rapport à 2012, l’écart de répartition entre les deux familles de fonds s’est légèrement réduit. 
 
Les fonds solidaires continuent de progresser fortement. En 2013, leur actif est passé de 2,6 milliard à 3,7 milliards d’euros, soit une progression de plus de 40 %. 
 
La progression est également marquée pour les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) dont l’encours est désormais de 16,1 milliards d’euros (+ 10 % en 2012).  Le nombre de comptes de porteurs d’épargne salariale reste stable à plus de 11 millions. 
 
Le nombre d’entreprises équipées poursuit régulièrement sa croissance. Au 31 décembre 2013 en effet, près de 280.000 entreprises disposent d’un plan d’épargne salariale, soit une hausse de 4 % par rapport au 31 décembre 2012. 273.000 d’entre elles comptent moins de 250.000 salariés. 
  
Les versements sur des dispositifs d’épargne salariale ont atteint 11,7 milliards d’euros en 2013 (en légère augmentation de 3,5 % par rapport à 2012). Ils se répartissent de la manière suivante :

  • 3,75 milliards € au titre de la participation,
  • 3,4 milliards € au titre de l’intéressement,
  • 2,35 milliards € au titre des versements volontaires  des salariés
  • 2,2 milliards € au titre de l’abondement des entreprises. 
 
Le montant des rachats s’élève à 15,2 milliards ce qui donne un solde net négatif de souscription de 3,5 milliards d’euros contre un solde net positif de souscription de 500 millions d’euros en 2012. Le déblocage de l'épargne salariale même si son impact été faible a généré ce solde négatif.  Ce  déblocage a porté sur  2,2 milliards d’euros soit moins que les précédents déblocages. C’est moins qu’en 2008 où 3,5 milliards d’euros avaient été débloqués et moins qu’en 2003/2004 où 7 milliards d’euros avaient été récupérés.
 
Les deux principaux cas légaux de déblocage anticipé demeurent la cessation du contrat de travail, avec un montant moyen débloqué de près de 4851 euros pour près de 310.000 salariés, et l’achat de la résidence principale, qui a concerné près de 141.000 foyers en leur permettant de financer leur projet à hauteur de 11055 euros en moyenne. 

Viennent ensuite, loin derrière, le mariage ou la signature d’un pacte civil de solidarité (58.000 cas), le décès (19.000 cas), l’arrivée du 3ème enfant (14.000 cas), l’invalidité, la création ou reprise d’entreprise, le divorce, et  enfin le surendettement.

Contrats d'assurance-vie non réclamés : 5 milliards d'euros en jeu selon le Sénat

Selon le rapport du sénat sur la proposition de loi relative aux contrats en déshérence qui se fonde sur les travaux de l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, l'encours total des contrats d'assurance vie en déshérence atteindrait 4,6 milliards d'euros, et non 2,76 milliards comme l'avait mentionné la Cour des comptes dans son enquête de juin 2013.

La proposition de loi sur les comptes bancaires inactifs et contrats d'assurance vie en déshérence vise à accentuer l'obligation de recherche par les assureurs des titulaires et bénéficiaires des avoirs à l'abandon qui a été adopté à l'Assemblée nationale sera examiné le 7 mai par le Sénat. Pour retrouver plus facilement les bénéficiaires, la Commission des finances du Sénat propose que les banquiers et les assureurs puissent faire appel à l'administration fiscale ou aux notaires en charge de la succession pour obtenir leurs coordonnées.

Le mécanisme de revalorisation post mortem du capital garanti en cas de décès a été étendu à tous les contrats, même ceux ne comportant pas de valeur de rachat (comme les assurances décès). Ces contrats, tout comme les contrats de capitalisation, seront aussi concernés par l'obligation de dépôt des avoirs à la Caisse des dépôts et des consignations au bout de 10 ans d'inactivité.
La commission des finances du Sénat a également étendu les principales mesures du texte aux coffres-forts en déshérence en y ajoutant une disposition spécifique : « l'ouverture des coffres et la vente des biens déposés à l'issue d'une période de vingt ans à compter du premier impayé de loyer et de trente ans à compter de la dernière manifestation du titulaire ».

Les impôts et les charges sur les salaires augmentent toujours sur l'OCDE


Au moment où le Gouvernement de Manuel Valls entend diminuer les charges sociales tant salariales que patronales, l'OCDE publie un rapport très intéressant sur le coût du travail ainsi que sur l'impôt sur le revenu.

Ainsi, selon l'organisation internationale, l’impôt sur le revenu des personnes physiques s’est accru dans 25 des 34 pays de l’OCDE au cours des trois dernières années. La chasse aux abattements et aux crédits d’impôt ainsi que l'assujettissent à l’impôt une plus grande part des revenus du travail accroissent le poids de cet impôt.

En 2013, les hausses des prélèvements sur les revenus du travail ont été les plus fortes au Portugal (en raison du relèvement des taux légaux), en République slovaque (sous l’effet de l’augmentation des cotisations patronales de sécurité sociale) et aux États‑Unis (en raison de l’expiration des réductions antérieures des cotisations salariales de sécurité sociale).

En 2013, le prélèvement moyen d’impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail dans la zone OCDE s’est accru de 0.2 point de pourcentage pour atteindre 35.9 %, selon le rapport. Il a progressé dans 21 pays sur 34, a diminué dans 12 et est resté inchangé dans un.

La hausse intervenue en 2013 fait suite à l’augmentation substantielle enregistrée en 2011 et à celle plus modeste constatée en 2012. Depuis 2010, la charge fiscale s’est alourdie dans 21 pays de l’OCDE et a diminué dans 9, ce qui a inversé partiellement les réductions enregistrées entre 2007 et 2010.

Les nouveaux résultats relatifs aux prélèvements sur les revenus font partie des chiffres clés de la publication Les impôts sur les salaires 2014, qui contient des données comparatives uniques entre pays concernant l’impôt sur le revenu payé par les salariés ainsi que les cotisations salariales et patronales de sécurité sociale qui y sont associées ; ces deux facteurs jouent un rôle déterminant aussi bien dans l’incitation des particuliers à rechercher un emploi que dans celle des entreprises à embaucher.

La conception et l’interaction du régime de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, des cotisations de sécurité sociale et du système de prestations sont devenues plus progressives pour les ménages à bas revenu dans la zone OCDE, surtout depuis le début de la crise économique mondiale en 2007, et notamment pour les ménages pauvres avec enfants. Cela s’explique principalement par le développement des crédits d’impôt ou des dispositions de valorisation du travail ciblant les travailleurs à bas revenu, ainsi que par l’augmentation des allocations familiales pour les ménages modestes.

À l’inverse, la progressivité de l’impôt pour les célibataires sans enfant ou qui se situent plus haut dans l’échelle des revenus n’a guère évolué, bien qu’il existe des différences marquées entre pays.

L’Irlande, la Suède et la Slovénie enregistrent la plus forte hausse de la progressivité de l’impôt pour les contribuables célibataires sans enfant, alors que la plus forte baisse pour cette catégorie de contribuables concerne l’Allemagne, la Hongrie et Israël.

La charge d’impôts et de cotisations sociales est mesurée par le ‘coin fiscal en pourcentage des coûts totaux de main-d’œuvre’, c’est-à-dire le montant total des impôts et cotisations sociales versés par les salariés et les employeurs, diminué des prestations familiales reçues et divisé par les coûts totaux de main-d’œuvre pour l’employeur. On trouvera également dans Les impôts sur les salaires une ventilation de la charge fiscale entre les impôts sur le revenu des personnes physiques, y compris les crédits d’impôt, et les cotisations salariales et patronales de sécurité sociale.

C’est en Belgique (55.8 %), en Allemagne (49.3 %), en Autriche (49.1 %) et en Hongrie (49.0 %) que l’on a observé les charges fiscales moyennes les plus élevées pour les travailleurs célibataires sans enfant rémunérés au salaire moyen dans leur pays. Les charges les plus faibles ont été observées au Chili (7 %), en Nouvelle‑Zélande (16.9 %) et au Mexique (19.2 %).

La charge fiscale moyenne pour les individus rémunérés au salaire moyen s’est accrue de 0.8 point de pourcentage entre 2010 et 2013 pour atteindre 35.9 %, après un recul de 36.1 % à 35.1 % entre 2007 et 2010.

Le principal facteur ayant contribué à la progression en 2013 du coin fiscal total moyen dans la zone OCDE a été l’impôt sur le revenu des personnes physiques, avec une augmentation en pourcentage des coûts totaux de main-d’œuvre dans 20 pays. Les plus fortes augmentations ont été enregistrées au Portugal (+3.5 points de pourcentage) sous l’effet du relèvement des taux légaux de l’impôt, et au Luxembourg (+1.1) du fait du gel du barème de l’impôt sur le revenu.

Les baisses des cotisations patronales de sécurité sociale et de l’IRPP ont été les principaux facteurs dans les pays où le niveau d’imposition a baissé en 2013. Les plus fortes baisses de la charge fiscale ont concerné les Pays‑Bas (-1.8 point de pourcentage), la Grèce (-1.4) et la France (-1.2). En France, un crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi a été mis en place, qui a réduit le niveau des cotisations patronales de 1.9 point de pourcentage.

Les coins fiscaux les plus élevés pour les familles comptant deux enfants et un seul apporteur de revenu rémunéré au salaire moyen étaient ceux de la Grèce (44.5 %), la France (41.6 %), la Belgique (41.0 %) et l’Autriche (38.4 %). C’est en Nouvelle-Zélande que le coin fiscal a été le plus faible pour ces familles (2.4 %), suivie par l’Irlande (6.8 %), le Chili (7 %) et la Suisse (9.5 %). La moyenne pour les pays de l’OCDE était de 26.4 % (voir le tableau 3).

La plus forte augmentation de la charge fiscale pour les familles avec enfants et un seul apporteur de revenu a été enregistrée en Nouvelle‑Zélande et au Portugal (+1.9 point dans les deux cas) ainsi qu’en République slovaque (+1.8). Les diminutions les plus marquées ont concerné la France et les Pays‑Bas (-1.5 point de pourcentage).

Dans tous les pays de l’OCDE, à l’exception du Mexique et du Chili, le coin fiscal est plus faible pour les familles avec enfants que pour les salariés célibataires sans enfant. Les différences sont particulièrement marquées en République tchèque, au Luxembourg, en Allemagne, en Irlande et en Slovénie.

Baisse des flux financiers des ménages en 2013

Au cours du quatrième trimestre de l'année 2013, les ménages ont diminué  leurs flux de placements financiers en particulier sur les dépôts à vue et l’assurance-vie. Sur l’ensemble de l’année 2013, les placements financiers des ménages reviennent à 71 milliards, après 87 milliard en 2012. En légère progression sur le début d’année, le flux net des emprunts bancaires retombe un peu au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, il est quasiment stationnaire par rapport à 2012.
Du fait de la stagnation du pouvoir d'achat, les ménages ont été contraints d'effectuer des arbitrages au détriment de l'épargne financière. Si le taux d'épargne ne baisse pas, cela est du à l'importance du remboursement du capital des emprunts immobiliers et du réemploi des produits financiers.
En 2013, les livrets d'épargne sont en fort recul en 2013 ; en revanche l'épargne logement reprend quelques couleurs. L'assurance-vie qui avait souffert en 2012 a repris quelques couleurs en 2013. Malgré la hausse de la bourse, les ménages ne sont pas retournés sur les actions cotées. 



jeudi 24 avril 2014

L'Europe déchiffrée

L'INSEE a publié une étude très intéressante sur la France et l'Europe à quelques semaines des élections européennes. 

Endettement des acteurs économiques en France, l'administration poursuit sur sa lancée quand les ménages et les entreprises restent prudents

Selon la Banque de France, l’endettement des agents non financiers privés s’élève à 2 510,7 milliards d’euros à fin décembre 2013, après 2 498,5 milliards à fin septembre. L’endettement des ménages et des sociétés non financières continue d’augmenter. La dette des administrations publiques repart à la hausse après sa baisse du trimestre précédent. L'endettement des ménages progresse faiblement passant de 1156 à 1162 milliards d'euros de septembre à décembre 2013. Celui des sociétés non financières progresse très faiblement en passant de 1342 à 1348 milliards d'euros. En revanche, la dette des administrations publiques est passée de 1911  à 1925 milliards d'euros. 

Lire la note de la Banque de France

mercredi 23 avril 2014

Petit retour en grâce du Livret A sur fond d'attentisme

Bonne nouvelle pour l’épargne de proximité, les Français ont retrouvé le chemin du Livret A et du Livret de Développement Durable au mois de mars avec une collecte positive de 1,18 milliard d’euros contre une décollecte de 140 millions au mois de février. Depuis le début de l’année, la collecte de ces deux produits atteint 3,23 milliards d’euros. L’encours des deux produits atteint 370,4 milliards d’euros.

La collecte du Livret A est de 720 millions et celle du LDD de 450 millions d’euros.

Le mouvement de yo-yo se poursuit depuis le milieu de l’année dernière. Les ménages français restent très prudents et veulent maintenir un niveau assez élevé d’épargne de précaution. Les ajustements s’effectuent au fil de l’eau en fonction des impératifs de dépenses (impôts, vacances, équipements de maison ou voitures).

Le résultat positif du mois de mars est sans nul doute une mauvaise nouvelle pour la consommation qui ne dispose que de peu de carburant pour repartir. Il faudra attendre les mois d’avril et de mai pour savoir si le regain de confiance des consommateurs se traduit en actes. Actuellement, l’attentisme face aux incertitudes est de rigueur. Le gel des prestations sociales peut avoir comme première conséquence une augmentation de l’épargne de proximité, les ménages les plus modestes souhaitant se prémunir d’une éventuelle baisse de pouvoir d’achat. Dans un second temps, la contrainte financière pourrait conduire à une diminution de l’effort d’épargne. Il faut souligner que depuis deux ans le Gouvernement espère une baisse du taux d’épargne qui favoriserait la consommation ; or pour le moment, elle se fait attendre. Le pessimisme et la prudence ont raison de l’espoir gouvernemental.





Les Français