Comme en mars, l’assurance vie a enregistré au mois d’avril
une décollecte. Celle-ci s’est élevée à 2,1 milliards d’euros (contre 2
milliards d’euros en mars). Le mois d’avril a été marqué par le confinement total
de la population française.
Le montant de la collecte brute a été extrêmement faible, 6,4
milliards d’euros contre une moyenne de 11 milliards d’euros avant la crise sanitaire.
Les rachats ont été également modestes à 8,5 milliards d’euros contre 10
milliards d’euros avant crise. Ces faibles montants traduisent l’impossibilité
matérielle pour les épargnants de réaliser des opérations sur leurs contrats d’assurance
vie. L’assurance vie à la différence du Livret A n’a pas bénéficié de l’augmentation
de l’épargne des ménages au cours du mois d’avril. Cette différence s’explique par
le fait qu’à la différence du Livret A ou du LDDS, le recours à Internet pour
les arbitrages est moins fréquent.
Les unités de compte résistent
Malgré la chute du cours des actions, la proportion des
unités de compte dans la collecte brute a atteint 33 %. Les assurés ont assuré de
prendre des risques ou ont considéré que le marché offrait de réelles
opportunités de plus-values pour l’avenir.
Préférence à l’épargne de précaution
En pleine crise sanitaire qui se double d’une crise
économique, les Français ont privilégié l’épargne de précaution, la liquidité,
pour faire face à une éventuelle baisse de revenus. Le haut degré d’incertitudes
dissuade les ménages à s’engager sur le moyen et le long terme. Le faible
montant des rachats témoigne que les épargnants restent néanmoins confiants
concernant vis-à-vis de leurs contrats.
Demain sera un autre jour
La période de confinement est évidemment historique et
atypique. Elle ne permet pas de dégager des conclusions pour les prochains mois.
La sortie progressive du confinement et le lourd contexte économique devraient
conduire les ménages à conserver une importante poche d’épargne de précaution. Son
dégonflement sera fonction de la levée des hypothèques sanitaires et
économiques. Si la situation économique continuait à se détériorer, l’assurance
vie pourrait en pâtir ; en revanche, un retour à la normale en fin d’année
devrait profiter au placement préféré des Français dont l’encours atteint 1748
milliards d’euros.