CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE

Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance

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mercredi 30 mars 2016

Fonds le pension, le Gouvernement se lance mais reste au milieu du gué

Quinze ans après l’abrogation de la loi Thomas sur l’épargne retraite, le Gouvernement de Manuel Valls avec le projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, a décidé de permettre la création de « fonds de pension à la française ».

Le Cercle de l’Epargne qui a toujours milité en faveur du développement d’un véritable pilier par capitalisation s’en réjouit. En effet, la France pour des raisons avant tout idéologiques a refusé durant de trop nombreuses années la création de véritables fonds de pension et en paie lourdement les conséquences. Les grandes entreprises françaises ont été ainsi contraintes de trouver, à l’extérieur des frontières, les ressources nécessaires à leur croissance. Plus de la moitié des entreprises du CAC 40 est détenue par des fonds étrangers. Il en résulte une perte d’autonomie et des surcoûts. Par ailleurs, l’accès au fonds propres se révèle plus difficile en France que chez nos principaux partenaires économiques. Ironie de l’histoire, l’absence de fonds de pension aboutit à ce que les actifs français financent la retraite des Américains, des Britanniques, des Néerlandais ou des Allemands sans qu’ils puissent en retour profiter de la croissance des entreprises étrangères.

La décision du Gouvernement de créer des fonds de pension est la conséquence de  l’application de nouvelles règles prudentielles au secteur de l’assurance, Solvency II, qui rendaient très difficiles l’investissement en actions. Avec la création de Fonds de retraite professionnelle supplémentaire (FRPS), les produits d’épargne retraite professionnels (article 82, article 83, article 39 et contrats Madelin) ne seront plus soumis à Solvency II comme c’est le cas pour les fonds de pension au sein de l’Union européenne. Ainsi, les gestionnaires de ces produits pourront investir dans les actions qui demeurent sur longue période le meilleur placement.

Nous restons néanmoins au milieu du gué. Le Gouvernement aurait dû profiter de cette contrainte réglementaire pour redessiner complètement le paysage bien complexe de l’épargne retraite.

Face à la diminution des taux de remplacement programmé des régimes de retraite par répartition, la généralisation de régimes professionnels aurait été souhaitable ce qui supposerait l’adoption d’un cadre simple et cohérent en lieu et place du mille-feuille actuel.

La véritable création de fonds de pension à la Française nécessiterait, par ailleurs, une certaine dose de mutualisation ce que n’interdit en aucun cas la capitalisation contrairement à quelques idées reçues. Elle supposerait aussi la participation active des partenaires sociaux à leur gestion. Ce qui est la règle  pour la retraite par répartition (AGIRC/ARRCO) ainsi que pour l’épargne salariale et le PERCO devrait l’être aussi pour les produits de retraite collectifs par capitalisation. Par ailleurs, le Gouvernement aurait du veiller à ce que tous les produits de retraite soient portables ce qui n’est pas le cas par définition de l’article 39.


Ce deuxième pilier de retraite (le premier étant celui de la retraite par répartition et le 3ème celui de l’épargne retraite individuelle) se devrait être également accessible à tous les salariés et non réservé, ce qui est le cas aujourd’hui, essentiellement aux salariés des grandes entreprises. A cette fin, une négociation entre partenaires sociaux devrait intervenir afin de faciliter la généralisation des régimes de retraite professionnel sous forme d’accord de branche sur le modèle de ce qui s’est passé avec les « complémentaires santé ».

vendredi 25 mars 2016

Epargne à fond toute !





Les ménages français ont, en 2015, accru leur effort d’épargne de manière substantielle. Les gains de pouvoir d’achat générés par la baisse des cours de l’énergie n’ont été qu’en partie consommés, environ 50 %. De ce fait, le taux d’épargne est passé de 15,1 à 15,4 % de 2014 à 2015. Ce taux atteint même 15,9 % au 4ème trimestre 2015. Les Français ont été très prudents même durant la période des fêtes.

Cette mise en réserve n’est pas liée à une obligation de rembourser les emprunts immobiliers (les Français ont fortement renégocié leurs prêts pour bénéficier des faibles taux) mais bien à une volonté de mettre de l’argent de côté. Ainsi, le taux d’épargne financière est passé de 6,1 à 6,6 % de 2014 à 2015. Il atteint même 7,1 % au 4ème trimestre 2015. Il faut remonter à 2009, au moment de la crise financière, pour retrouver un tel taux. Ils ont, en revanche, continué à réduire leurs investissements dans l’immobilier. De 2012 à 2015, l’investissement dans l’immobilier a reculé de plus de 10 %.

Cette appétence à épargner au moment même où les rendements des produits de taux (Livret A, livrets bancaires, obligations, fonds euros…) sont au plus bas peut apparaître a priori paradoxale. Elle traduit une inquiétude certaine vis-à-vis de l’avenir. Les ménages ne considèrent pas que l’augmentation de pouvoir d’achat soit pérenne. Ils préfèrent améliorer leur épargne de précaution pour faire face à d’éventuelles difficultés à venir. En 2015, les trois catégories de placement qui ont bénéficié de l’engouement des ménages pour l’épargne sont : les dépôts à vue + 33 milliards d’euros, l’assurance-vie +24,6 milliards d’euros et le Plan d’Epargne Logement +24 milliards d’euros. En revanche, le Livret A et le LDD ont enregistré une décollecte de 11 milliards d’euros. Le succès des dépôts à vue est la victoire du ni/ni, ni consommation, ni placements de long terme.

La baisse des taux d’intérêt pourrait également inciter les ménages à épargner plus par effet d’encaisse. Les ménages veulent maintenir ou accroitre en fonction des objectifs qui se sont assignés un certain montant d’épargne soit pour faire face à des dépenses imprévues ou en en vue de la réalisation d’un projet. Du fait que l’épargne rapporte moins, ils sont contraints de verser davantage.




jeudi 24 mars 2016

L’assurance-vie, toujours un cocktail gagnant !

Communiqué de presse
du Cercle de l’Epargne

jeudi 24 mars 2016

Résultats de l’assurance-vie du mois de février 2016


L’assurance-vie, toujours un cocktail gagnant !


La collecte nette a été de 2,6 milliards d’euros au mois de février en léger retrait par rapport au mois de janvier (3,0 milliards d’euros). Elle a été légèrement supérieure à celle de l’année dernière (2,2 milliards d’euros).

Les cotisations se sont élevées à 12,1 milliards d’euros dont 2 milliards d’euros pour les unités de compte qui ont représenté 16,5 % de la collecte brute. Sur les deux premiers mois, ce taux est de 18 %.

Les prestations ont atteint 9,5 milliards d’euros en légère hausse par rapport à janvier (8,9 milliards d’euros) et par rapport à février 2015 (9,2 milliards d’euros)).

L’encours des contrats d’assurance s’élevait à 1 582,3 milliards d’euros à fin février.

L’attractivité de l’assurance-vie s’est améliorée au mois de février grâce à la baisse du taux de rendement du Plan d’Epargne Logement (1,5 % au lieu de 2 %). Par ailleurs, les ménages français restent très prudents en matière d’investissement immobilier, investissement qui est, de fait, le grand concurrent de l’assurance-vie. Les ménages français ont, en ce début d’année, légèrement réduit le volume de leurs dépôts à vue. Ces derniers qui avaient progressé de 7 milliards d’euros au mois de décembre avec le versement des primes de fin d’année se sont contractés de 3 milliards d’euros en janvier. La  décollecte du Livret A et du LDD (630 millions d’euros en février) a pu enfin à titre marginal favoriser l’assurance-vie.

L’assurance-vie devrait maintenir son rythme de croisière durant les prochains mois du fait d’une réallocation possible des dépôts à vue en sa faveur. L’association garantie en capital du fonds euros et diversification avec les unités de compte constitue toujours pour l’épargnant un cocktail gagnant. 

AGIRC / ARRCO : 3 milliards d'euros de pertes en 2015

C'était attendu, l'AGIRC et l'ARRCO ont enregistré une nouvelle année de pertes en 2015. Le déficit a été de  3,02 milliards d’euros  contre 3,15 milliards en 2014.

L'accord national interprofessionnel du 30 octobre 2015 n'a pas complètement fait ses effets, de nombreuses mesures étant entré en vigueur en 2016 et d'autres étant prévues pour 2019. Le régime de retraite des cadres Agirc présente en 2015 un résultat global en déficit de 1,487 milliard d’euros., Le régime de retraite complémentaire Arrco enregistre un résultat global déficitairede 1,532 milliard d’euros

mardi 22 mars 2016

La décollecte du Livret A toujours présente mais en décélération

Au mois de février, la décollecte a atteint, pour le Livret A, 510 millions d’euros. Elle est inférieure à celle du mois de janvier où elle s’était élevée à 810 millions d’euros. Elle est également en retrait par rapport à celle du mois de février 2015 (970 millions d’euros).
 Le mois de février est, en règle générale, mi-figue-mi-raisin pour le Livret A. En effet, il est marqué par le paiement du premier tiers provisionnel de l’impôt sur le revenu et par les dépenses générées par les vacances d’hiver.

L’effet « baisse des taux » commence à s’amoindrir avec le temps ce qui permet de penser qu’une stabilisation est possible d’ici la fin de l’année.

 En février, le Gouvernement a décidé de maintenir le taux à 0,75 % même s’il aurait pu le baisser à 0,5 % au regard du taux d’inflation (+0,2 % en décembre et en janvier). Il est à souligner que les baisses de taux de rendement interviennent rarement en février mais plutôt en août, au plein cœur des vacances. Il est néanmoins peu probable que le Gouvernement abaisse ce taux le 1er août prochain. Il espère, en effet, une remontée des prix avec la fin de la baisse des cours du pétrole. Par ailleurs, il conserve sans nul doute l’objectif de le porter à 1 % d’ici les élections de 2017.

 L’encours du Livret A est en février de 254,6 milliards d’euros. Par rapport à son point haut du mois de  mai 2014  à 268,6 milliards d’euros, la baisse est d'un peu plus de 5  %. Sur l’année 2016, une décollecte de 4 à 5 milliards d’euros est envisageable ce qui nous ramènerait au niveau de fin 2012.

mercredi 16 mars 2016

L'eurocroissance à la peine

En 2015, la collecte de l'eurocroissance a été de  773 millions d'euros  pour un encours d’environ 1,8 milliard d'euros

L'autorité de contrôle et de régulation de l'assurance, l'ACPR, souligne que les assureurs du fait du niveau des taux ne peuvent guère proposer des produits attractifs. En effet, avec une logique de garantie de capital de 100 %, au terme de 8 ans, la part des actifs affectés en obligations est supérieur à 90 %. 

mardi 8 mars 2016

Les fonds de pension sont-ils vraiment de retour ?

Le 30 mars prochain, le Gouvernement devrait présenter en Conseil des Ministres un projet de loi dans lequel figurera la réforme du financement des entreprises française.

En 2001, le Gouvernement avait abrogé la loi  sur l'épargne retraite de Jean-Pierre Thomas, loi avait comme objectif la création de véritables fonds de pension à la française. Cette loi adoptée en 1997 n'avait pas pu être appliquée faute de décrets d'application.  Son abrogation exigée par le Parti communiste avait été acceptée par Lionel Jospin afin de faire passer sa loi sur la modernisation de l'économie de 2001. 15 ans plus tard, le Gouvernement de Manuel Valls entend ré-ouvrir le dossier. Certes, il n'entend pas mettre sur place de véritables fonds de pension dotés d'une personnalité morale pouvant le cas échéant donner lieu à une participation active des partenaires sociaux.  Le projet du Gouvernement est avant tout technique et vise à assouplir la réglementation de l'allocation d'actifs. En effet, en vertu de la réglementation européenne, les produits d'épargne retraite français sont soumis à la directive Solvency II. Il en résulte qu'une grande partie des actifs doit être placée en obligations d'Etat. Or, les fonds de pension étrangers ne sont pas soumis à cette directive et peuvent donc investir plus amplement en actions. A la différence de leurs homologues étrangères, les entreprises françaises ne peuvent donc pas bénéficier de l'apport de l'épargne retraite en matière de fonds propres. Afin de compenser ce déficit, elles font appel à des fonds étrangers, ces derniers possédant plus de la moitié de la capitalisation du CAC 40. Pour intéresser les fonds étrangers, elles sont contraintes de les rémunérer fortement. Ainsi, les salariés français sont les meilleurs alliés des fonds de pension étrangers. Ils financent les retraites des Américains, des Anglais, des Hollandais... Le Gouvernement devrait prendre des dispositions pour assouplir le cadre de l'épargne retraite afin de favoriser le placement actions. 

Il est regrettable que le Gouvernement ne soit pas plus ambitieux et ne réforme pas d'avantage l'épargne retraite en créant de véritables fonds de pension ayant deux volets, un collectif et l'autre individuel et dotés d'un régime fiscal incitatif.  

lundi 7 mars 2016

Les épargnantes françaises jouent la prudence

Selon une étude du gestionnaire d'actifs américain BlackRock, les Françaises seraient parmi les femmes européennes qui épargnent le plus. il faut souligner que les Français en règle générale sont parmi les meilleurs épargnants d'Europe.

60 % des Françaises épargneraient contre 48 % des hommes. Elles se placent devant les Néerlandaises (59%) la moyenne européenne globale (hommes et femmes) étant de 39%. La moyenne nationale française est de 54 %.

La  part des Françaises qui épargnent et investissent à la fois s'élève seulement à 25% (contre 40% pour les hommes français), soit à l'avant-dernière position avant les Hollandaises (17%), la première place étant occupée par les Suédoises (58%), pour une moyenne européenne globale de 40%.

Les Françaises sont ainsi seulement 28% à avoir une vision positive de leur avenir financier, contre 40% pour les hommes et une moyenne européenne globale de 49%.

Le portefeuille des Françaises est constitué à 62 % de liquidités. L'assurance-vie représente 19 %, l'immobilier 6 % et les actions  2%. Chez les hommes, le cash représente 49%, l'assurance-vie 20%, l'immobilier 9% et les actions 6%. Pour les Européennes, la proportion en cash monte à 67% mais les actions constituent 16%.

Les Françaises sont moins Internet que leurs consœurs européennes et que les hommes. 13% d'entre elles recherchent des informations sur internet pour leur épargne, contre 26% pour les Français, et 38% à l'échelle européenne.

Les résultats mentionnés ci-dessus proviennent de l'étude de BlackRock, menée en collaboration avec le groupe de recherche Cicero, a été réalisée en août 2015, auprès de 27.500 personnes entre 25 et 74 ans (1.000 personnes en France) dans 20 pays.

vendredi 4 mars 2016

Proposition de loi modifiant le régime des contrats Madelin

Yves Censi a déposé une proposition de loi visant à assurer une égalité de traitement entre salariés et non-salariés en matière de protection sociale et qui est issu des travaux du Cercle


texte de la proposition de loi 

Baisse des taux sur les livrets bancaires

La Banque de France a communiqué les taux en vigueur sur les produits d'épargne de taux.  La rémunération moyenne des dépôts et placements monétaires est à un niveau bien plus bas et diminue faiblement (0,37 %, après 0,39 %) du fait principalement de la baisse du taux des dépôts à terme inférieur à deux ans (0,89 %, après 0,98 %). La rémunération des titres d’OPC monétaires diminue également en janvier (0,12 %, après 0,18 %), comme, dans une moindre mesure, celle des livrets ordinaires (0,56 %, après 0,57 %).

la dette des ménages : plus de 1000 milliards d'euros

Les ménages ne se précipitent un peu moins pour un emprunt immobilier. Le taux de croissance des crédits à l'habitat a été de 2,4 %. Les renégociations représentent 37 % de la production de « nouveaux » crédits à l’habitat. Le pourcentage baisse tendanciellement mais reste élevé.
Hors renégociations, qui gonflent artificiellement les chiffres de production puisque symétriquement des emprunts sont remboursés, et en données corrigées des variations saisonnières, les encours de crédits à l’habitat ne progressent plus que de + 3,5 % en janvier 2016, après + 3,9 % en décembre 2015.
Les taux moyens des crédits à l’habitat, hors assurance et frais de dossier, sont stables à 2,3 % depuis deux mois.
Les crédits à la consommation en revanche progressent assez rapidement  (+ 4,3 % en rythme annuel).

(Encours en milliards d'euros, taux de croissance en %)
 
       
  Encours brut      Taux de croissance annuel brut
 jan-16nov-15déc-15jan-16
 Total1 0544,14,03,7
         Habitat8673,83,93,5
         Trésorerie1514,94,44,3
         Autres368,05,86,6