Le mois de juin a été marqué, pour l’assurance-vie, par une décollecte de 331 millions d’euros, selon les derniers chiffres communiqués par la FFSA. Elle fait suite à une collecte nette tout juste positive au mois de mai, 160 millions d’euros. Cette décollecte met un terme à cinq mois de collecte positive.
Sur les six premiers mois de l’année, la collecte nette demeure néanmoins positive à 6,379 milliards d’euros contre une décollecte de 8,3 milliards d’euros au premier semestre de 2012 qui avait été très atypique. En 2011, la collecte nette avait atteint près de 14 milliards d’euros, toujours sur les six premiers mois. Sur les 12 derniers mois, la collecte nette est positive de 2,7 milliards d’euros.
Il faut signaler que le Livret A et le LDD ont également enregistré ces derniers mois un recul de la collecte mais elle demeure positive. Au mois de juin, la collecte nette de ces deux livrets a été de 490 millions d’euros contre près de 11 milliards d’euros au mois de janvier. Depuis le début de l’année, les deux livrets ont collecté 21,58 milliards d’euros.
Une collecte brute en repli
La collecte brute du mois de juin est de 9,087 milliards d’euros inférieure à la moyenne mensuelle des six derniers mois qui est de 10,6 milliards d’euros.
Les unités de compte résistent
La progression des unités de compte se poursuit au sein de la collecte pour atteindre plus de 18 %. Ce taux était tombé à 14 % en 2012. la collecte en unités de compte a atteint 1,668 milliards d’euros au mois de juin contre 1,610 au mois de mai.
Des rachats en légère progression
Les rachats pour le mois de juin se sont élevés à 9,418 milliards d’euros contre 8,717 milliards d’euros au mois de mai et une moyenne mensuelle depuis le début de l’année de 9 milliards d’euros.
Un encours en repli sur fond de grisaille boursière
L’encours de l’assurance-vie est en recul de 6,4 milliards d’euros du fait du repli de la bourse au mois de juin. Il s’élève à 1 422,7 milliards d’euros contre 1428,3 milliards d’euros au mois de mai.
L’assurance-vie face à la pression économique réglementaire
L’assurance-vie pâtit de la stagnation du pouvoir d’achat et des incertitudes législatives
Les Français face aux contraintes de pouvoir d’achat et des remboursements des emprunts immobiliers boudent l’épargne financière qui ne représente que 6 % du revenu disponible brut des ménages contre 7,3 % en 2009. L’assurance-vie principal vecteur de l’épargne longue est plus impactée que les livrets d’épargne.
Les Français s’ils souhaitent épargner davantage entendent ne pas sacrifier leurs vacances et semblent depuis deux arbitrer pour les dépenses courantes au détriment de l’épargne financière.
L’annonce d’une réforme de l’assurance-vie avec à la clef un changement de fiscalité a pu dissuader certains épargnants de placer une partie de leurs revenus sur ce produit au cours du mois de juin.
La réorientation de l’épargne française vers des placements longs souhaitée par les pouvoirs publics ne se matérialise pas encore dans les faits. L’introduction du fonds « euro-croissance » promis par le Président de la République, sous réserve que le cadre général de l’assurance ne soit pas mis sans dessus dessous, pourrait vivifier la collecte d’ici la fin de l’année. Ce fonds devrait permettre aux assureurs d’offrir à leurs assurés de meilleurs rendements tout en orientant l’épargne vers le financement des entreprises.
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