CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE

Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance

Il bénéfice de l'appui et de l'expertise d'un Conseil scientifique et du soutien d'AG2R La Mondiale

Pour plus de renseignements et pour tous les contacts presse, vous pouvez nous contacter au 06 13 90 75 48

mardi 31 janvier 2012

expansion.fr : augmentation de la CSG sur les produits financiers


Philippe Crevel a été interviewé par l'Expansion.fr au sujet de la hausse de la CSG sur les produits financiers. Il a insisté sur le risque de concurrence déloyale par rapport aux produits courts et sur le fait que maintenant le taux global de prélèvement peut atteindre près de 40 points.

Lire l'article sur l'Expanion.fr

Les prélèvements sociaux pourraient passer à 15,5 %

Les  prélèvements sur les revenus financiers pourront avec l'annonce de Nicolas Sarkozy, atteindre 39,5 % soit un montant proche du taux marginal de l’impôt sur le revenu qui est de 42 %.

1. La CSG

La CSG a été instituée par la loi de finances pour 1991.Initialement, le taux était de 1,10% et l’assiette était constituée des revenus d'activité ou de remplacement.La CSG est passée à 2,40%, le 1er juillet 1993.

A partir du 1er janvier 1997, le taux est fixé à 3,40% et son assiette est étendue à certains revenus du patrimoine.A partir du 1er janvier 1998, en contrepartie d'une baisse des cotisations maladie sur les salaires, le taux passe à 7,50%.

Elle s’applique à tous les produits de placements soumis au prélèvement libératoire ou exonérés d'impôt sur le revenu, à l'exception, des Livret A, Livret Jeune, Livret de Développement Durable et Livret d'épargne populaire.

A compter du 1er janvier 2005, le taux passe à 8,20 %.

La CSG prélevée sur les revenus de placement, est déductible à hauteur de 5,8%, quand ces revenus sont assujettis à l'impôt sur le revenu. La CSG n'est pas déductible pour les produits qui ne sont pas imposables ou quand l’option de prélèvement forfaitaire libératoire a été prise pour ce produit.

En vertu de l’annonce faite par Nicolas Sarkozy, le 29 janvier 2012, la CSG sur les seuls produits financiers passerait de 8,2 à 10,2%. 


2. La Contribution pour le remboursement  de la dette sociale (CRDS)

La CRDS a été instituée en 1996 pour une durée fixée alors à 13 ans en vue de rembourse la dette sociale portée par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades).

Sa durée a été portée à 18 ans par la loi de financement de la sécurité sociale pour 1998. Avec la réforme des retraites de 2010, la fin de la CADES et donc de la CRDS a été fixée en 2025.

Le taux de la CRDS est de 0,5 %. Son assiette est pratiquement la même que la  CSG. La CRDS n’est pas déductible de l’assiette de l’impôt sur le revenu.

3. Le prélèvement social et les  contributions additionnelles

Prélèvement social de 3,4%

Dans un souci de rééquilibrage entre les revenus du travail et les revenus du capital, un prélèvement social de 2% a été institué par la loi de financement de la  Sécurité Sociale pour 1998. Il n’est pas déductible de l’assiette de l’impôt sur le revenu.

Le taux du prélèvement social a été porté à 2,2% à compter du 1er janvier 2011 après l’adoption de la loi de financement de la sécurité sociale afin de contribuer au financement de la réforme des retraites pour 2010.

Ce taux été augmenté au cours de l’année 2011 par une loi de finances rectificative pour 2011 à 3,4% dans le cadre du plan d’austérité budgétaire de François Fillon.

Contribution Additionnelle au Prélèvement Social de 0,3%

Afin de financer les dépenses liés au handicap et à la dépendance, une Contribution additionnelle de 0,3% (dite de solidarité) est mise en place à compter du 1er juillet 2004.

Cette contribution a la même assiette le prélèvement social.

Contribution Additionnelle au Prélèvement Social de 1,1%

Afin de financer le Revenu social d’autonomie, le RSA, une nouvelle contribution additionnelle de 1,1% est mise en place à compter du 1er janvier 2009.

Son assiette est la même que le prélèvement social.

Le total du Prélèvement social (3,4%) et des contributions additionnelles (1,1% + 0,3%) s’élève donc à 4,8% à compter du 1er janvier 2011.

4. Evolution et conséquences

De 10 % en 1998, les prélèvements sociaux sur les produits financiers atteindront 15,5 % après application de la réforme de Nicolas Sarkozy annoncée le 29 janvier 2012.

Il faut également souligner que le taux du prélèvement libératoire forfaitaire est passé de 16 % à 24 % de 2004 à 2012 (21 % pour les dividendes) et que le régime des plus-values a été durci (suppression de l’abattement et augmentation du taux à 19 %)

L’augmentation des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine est justifiée par les pouvoirs publics par le nécessaire rééquilibrage entre revenus du capital et revenus du travail. Il y a peu de données disponibles sur cet éventuel déséquilibre. Par ailleurs, les comparaisons européennes montrent que la France taxe plus fortement le capital que ses partenaires.

L’augmentation continuelle sur les produits du patrimoine fiscalisés crée des distorsions de concurrence au détriment essentiellement de l’épargne longue. Or, par tradition, les Français privilégient l’épargne courte ce qui oblige les intermédiaires à transformer les ressources collectées pour financer à long terme l’économie. Au moment où le financement bancaire se restreint, il peut être préjudiciable de pénaliser un peu plus l’épargne longue à travers des relèvements répétés des prélèvements divers et variés.


La semaine économique et financière


Comme chaque semaine, les équipes de Generali Investments France décrypte les dernières évolutions des marchés financiers et la situation de l'économie.

Lire la lettre N°350

Après un bon début d’année, les principales places financières ont fait une pause. En Zone Euro, aucun accord n’est intervenu entre la Grèce et ses créanciers privés, bien que l’avancée des discussions ait laissé penser que ce délicat dossier pourrait prochainement aboutir. Par ailleurs, les adjudications d’obligations en France et en Italie se sont bien déroulées, avec des rendements toujours inférieurs à ceux de fin 2011. Les investisseurs ont donc pu se consacrer aux informations en provenance des Etats-Unis, plutôt bonnes jusqu’à mercredi. L’évènement le plus important de la semaine a été le message envoyé par la Réserve fédérale à l’issue de son comité de deux jours : compte tenu d’une conjoncture toujours faible et d’une hausse des prix modérés, les taux d’intérêt resteront bas cette année et en 2013. Certes, ce constat d’une économie encore en convalescence va un peu à l’encontre des dernières statistiques, laissant entrevoir une nette amélioration de son état de santé. Cependant, la certitude que la politique monétaire restera accommodante a soulagé le marché. BCE et Fed agissent donc main dans la main pour relancer la croissance. La statistique décevante du PIB du dernier trimestre, publiée vendredi, prouve que Ben Bernanke a raison de maintenir le loyer de l’argent au plus bas historique. A côté de cela, plusieurs grandes firmes américaines ont annoncé des résultats rassurants, à l’instar d’Apple ou de Caterpillar, et d’autres ont déçu, comme DuPont et Procter & Gamble. Dans les jours à venir, la Grèce devrait occuper le devant de la scène, et l’on guettera le taux de chômage américain.

lire la lettre N°350

Consommation en berne au mois de décembre 2011, la récession se précise


L'INSEE vient de rendre public les résultats concernant les dépenses de consommation au mois de décembre. Ils ont reculé de 0,7 % en volume après avoir augmenté de 0,1 % en novembre.

<< La baisse est liée à la diminution des dépenses en produits alimentaires et en énergie.
Sur l’ensemble du quatrième trimestre, les dépenses en biens sont stables, après +0,2 % au troisième trimestre.
En 2011, les dépenses de consommation se sont contractées de 0,5 % en moyenne annuelle, après une progression de 1,4 % en 2010.

Ces résultats traduisent la fin de la reprise de 2010 et l'entrée rapide de la France dans une phase de profond ralentissement pouvant amener à la récession. Il est fort probable que le PIB ait reculé au dernier trimestre au regard de la consommation qui pèse 80 % dans la croissance et compte tenu de la dégradation du marché de l'emploi. Pour être officiellement en récession, il faudra attendre la fin du premier trimestre 2012.

lire la note de l'INSEE

lundi 30 janvier 2012

CSG sur les produits financiers, réaction de Philippe Crevel


Interviewé par les Echos, Philippe Crevel a réagi à l'augmentation de la CSG sur les produits financiers prévue dans le cadre des annonces du Président de la République du 29 janvier 2012.

lire l'article es Echos

Baisse de la croissance, quelles conséquences ?

Le Premier Ministre, François Fillon, a annoncé la révision de la croissance à la baisse à 0,5 % pour 2012. Cette révision fait suite à la publication des indicateurs avancés qui témoignent d'un ralentissement marqué de l'économie française. L'accumulation des plans d'assainissement joue contre la croissance. Cette révision devrait occasionner un manque à gagner de 5 milliards d'euros pour l'Etat et certainement un montant identique pour les régimes sociaux. Le Premier Ministre a annoncé qu'il n'y aurait pas de nouveau plan de rigueur. L'Etat disposerait de marges pour compenser le manque à gagner. En revanche, cette solution ne vaut pas pour les régimes sociaux dont les dépenses augmentent en période de crise tandis que leurs recettes sont assises sur les cotisations sociales.

Le Gouvernement entend tenir jusqu'au mois de mai. Par ailleurs, les annonces faites par le Président de la république, dimanche 29 janvier, vise à répondre à la fois au ralentissement et au risque de dérapage des finances publiques. Avec un tel taux de croissance, le chômage devrait poursuivre sa progression et se rapprocher des 10 %.

baisse de la création d'entreprise en France en 2011

L'INSEE vient de publier les résultats annuels de la création d'entreprise. En 2011, les créations d’entreprises individuelles ont diminué en raison d'ne baisse importante des immatriculations d’auto-entreprises (− 19 %). 94 % des créations se font sans salarié, notamment en raison de la part élevée des immatriculations d’auto-entreprises (53 %). Les créateurs d’entreprises individuelles ont en moyenne 38 ans. Les deux tiers sont des hommes. Le nouveau statut d’entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL), mis en place en 2011, a été choisi par 4 520 créateurs, soit moins de 1,5 % des nouveaux entrepreneurs individuels.

Faut-il encore investir en Asie ?

En quelques minutes, Generali Investments propose en vidéo de faire le point sur l'évolution des produits. Dans la vidéo du mois de janvier, un focus sur les produits Asie Pacifique est présenté.
Voir la vidéo  

dimanche 29 janvier 2012

Assurance-vie : Le nouveau régime fiscal des clauses bénéficiaires démembrées

Le législateur a, en 2011, modifié le régime des clauses bénéficiaires démembrées qui permettent dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie de désigner, pour le même capital décès, au moins deux bénéficiaires, un usufruitier et un nu-propriétaire. A compter des décès survenus depuis le 1er juillet 2011, l’usufruitier et les nus-propriétaires sont assujettis aux droits de succession au prorata de la part du capital décès dont ils bénéficient. Pour les conjoints usufruitiers, l’exonération demeure mais seulement sur la valeur de l’usufruit calculé en prenant en compte de l’âge. Le système du démembrement demeure intéressant car il permet d’organiser des successions sur plusieurs générations. Par ailleurs, lors du décès de l’usufruitier, l’usufruit est transmis en franchise d’impôt.

samedi 28 janvier 2012

A quoi sert le secteur financier ?

Depuis de le début de la crise, le secteur financier est accusé de tous les maux. Il est jugé responsable de la grande récession de 2009. Les rémunérations de certains acteurs financiers sont également sur la sellette.

Au-delà des polémiques, le secteur financier joue un rôle économique déterminant en assurant un rôle d'intermédiation en collectant l'épargne des acteurs afin de financer l'économie.

Ce rôle d'intermédiation est la base de l'économie. Le développement des économies et des échanges avec à la clef des échanges croissant de capitaux a accru ce rôle. Ainsi, depuis le premier choc pétrolier, il faut recycler des flux de capitaux en provenance de pays à faible marché de consommation. Il en est de même avec la montée en puissance des pays émergents comme la Chine.

Le secteur financier a connu une croissance en parallèle avec la multiplication des flux de capitaux. L'endettement croissant des Etats ont également largement contribué à ce processus.

Le secteur financier selon une étude de Natixis a connu une hausse de sa taille (50% entre 1995 et 2011 aux Etats-Unis, 25% dans la zone euro). La hausse de la profitabilité relative de la finance par rapport aux autres secteurs peut s'expliquer par l'augmentation des risques lié à l'intermédiation.

La partie de l’épargne des ménages qui est intermédiée a augmenté e 120% du PIB à 150% du PIB dans la zone euro, de 180% à 240% du PIB aux Etats-Unis.

Selon Natixis, la dette extérieure brute nette du stock d’investissement direct dans le pays détenu par les non résidents est passée de 20% du PIB en 1995 à 112% du PIB en 2011 aux Etats-Unis ; de 68% du PIB en 1998 à 145% du PIB en 2011 dans la zone euro. Les actifs extérieurs bruts net du stock d’investissement direct à l’étranger (graphiques 3b/3d) sont passés de 24% du PIB en 1995 à 64% du PIB en 2011 aux Etats-Unis ; de 61% du PIB en 1998 à 120% du PIB en 2011 dans la zone euro.

L'augmentation des risques de l'intermédiation est liée à la multiplication des défauts de paiement accrus avec la crise des dettes souveraines.

vendredi 27 janvier 2012

L'actualité économique et financière vue par Generali Investments

Les équipes de generali Investmenst décryptent l'actualité économique et financière en quelques pages.
  Lire la lettre n°349

PIB chinois, indicateurs et résultats américains, missions obligataires européennes, tout a concouru à une belle semaine pour les principales places financières, confirmant un début d’année positif. La perte du triple A français vendredi 13 janvier a plutôt porté chance, au regard des émissions de dette françaises et espagnoles, largement souscrites et à des taux plus bas que lors de précédentes adjudications. Le déclassement de la France était non seulement anticipé, mais il a également été accueilli comme un soulagement car le risque de décrochage de deux crans au lieu d’un seul était possible. Du point de vue macroéconomique, le retour de la confiance a été alimenté par des indicateurs meilleurs que prévu, tels que la croissance chinoise, le moral des investisseurs allemands et le recul des inscriptions au chômage aux Etats-Unis. La baisse significative de l’inflation (Etats-Unis, Zone Euro, Royaume-Uni) s’est confirmée la semaine dernière et devrait permettre aux banques centrales de maintenir leur politique accommodante, ce qui est favorable aux marchés. Du côté des sociétés, les entreprises américaines ont dévoilé des résultats annuels supérieurs aux attentes, assortis de perspectives encourageantes. Seules les négociations entre la Grèce et ses créanciers ont suscité une certaine réserve. Les discussions portent sur l'effacement de 100 milliards d'euros de dette grecque. De l'accord trouvé dépendra la mise en place d'un second plan d'aide à la Grèce de 130 milliards d'euros.

lire la suite

Les comptes sur livret progresse encore !!!

Selon la Banque de France, les dépôts à vue ont continué de progressé au mois de décembre au même rythme qu'au mois de novembre, (4,4 %, après 4,5 % en rythme annuel). Une légère accélération des autres dépôts à court terme est constatée (8,8 %, après 8,5 %). Elle est plus marquée pour les dépôts à terme de moins de deux ans (14,8 %, après 13,7 %). Pour les pour les comptes sur livrets, la hausse demeure vive (7,3 %, après 7,1 %.
En revanche, des baisses sont enregistrées en ce qui concerne l'encours des instruments négociables (- 7,5 %, après - 9,8 %). Les titres d'OPCVM monétaires continuent de baisser sans surprise compte tenu des faibles taux à court terme (- 9,5 %, après - 11,3 %). Il en est de même sur les titres de créance à moins de deux ans (- 4,2 %, après - 10,8 %).

Accalmie en vue pour l'immobilier


Selon la Banque de France, les crédits aux sociétés non financières décélèrent (4,4 % en rythme annuel en décembre, après 4,5 % en novembre et 5,4 % en octobre).

L'évolution est nette pour les crédits de trésorerie (2,7 %, après 5,5 %, en rythme annuel), mais peu prononcée pour les crédits à l'investissement (5,0 % après 5,4 %).

En ce qui concerne l'immobilier, il faut souligner que les crédits à l'habitat des ménages continue leur processus de décélération (6,8 % après 7,8 % en glissement annuel).

Ce mouvement entraîne une progression des apports personnels et certainement un terme une accalmie sur le marché de l'immobilier.

jeudi 26 janvier 2012

Les ménages prêts à épargner ?


L'INSEE vient de rendre public son indicateur sur la confiance des ménages. Pour le mois de janvier, ce dernier augmente légèrement en gagnant  un point par rapport à décembre. Il reste néanmoins inférieur à sa moyenne de longue période.


Au mois de janvier, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée et future augmente comme l'opportunité d’épargner.L'opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle augmente en janvier (+2 points), tandis que celle sur leur capacité à épargner dans les mois à venir est en légère baisse.


Les ménages sont un peu plus nombreux qu’en décembre à estimer que le moment est favorable pour épargner : le solde correspondant gagne 1 point et se rapproche ainsi de sa moyenne de longue période. Aussi, l’opinion des ménages sur l’opportunité de faire des achats importants est en recul par rapport à décembre (-3 points).

2011, une année de contrainte pour l'assurance-vie

La collecte nette des contrats d'assurance vie en France a été divisée par sept en 2011 à 7,6 milliards d'euros, contre 51,1 milliards en 2010. Le montant total des cotisations a reculé de 9% l'an dernier, .

C’est de loin le premier placement long en France

L’assurance-vie qui est le premier produit d’épargne des Français en volume avec un encours de plus de 1300 milliards d’euros des Français a été connu en 2011 un contexte économique et financier sans précédent.

Un contexte sans précédent pour ce produit d’épargne longue

L’assurance-vie a dû faire face à la crise des dettes souveraines qui contraint les assureurs à rechercher les titres les plus sûrs et donc les moins rémunérateurs ainsi qu’à la baisse des bourses actions au second semestre ce qui a également pénalisé les rendements.

Les fonds euros impactés par la crise des dettes souveraines

Les titres publics allemands à 10 ans sont inférieurs 2,5 point et les titres français à 3,2 points ce qui est sans précédent. Les compagnies d’assurances ont diminué leur exposition aux titres publics des pays de l’Europe du Sud et ont essayé de diversifierLes assureurs ont dû provisionner les pertes sur les titres grecques, pour 60 % de leur valeur.

Les actions n’ont pas pu jouer leur rôle de dopant

Les actions ont reculé en 2011 de 18 % au sein de la zone euro comme au Japon. En Italie, la chute a été de 27 % et en France de 17 %. Les actions ont reculé de 6 % au Royaume-Uni mais aussi de 19 % en Chine, de 11 % en Corée de 26 % au Brésil et de 14 % au Mexique. Seuls les Etats-unis ont bénéficié d’une hausse de 5 % du Dow Jones en 2011.

Après le retour de la croissance en 2010, les investisseurs n’avaient pas parié sur un retournement aussi prononcé en 2011. La croissance s’est arrêtée nette à compter su deuxième trimestre avec des anticipations très négatives. Des facteurs conjoncturels comme le tremblement de terre au Japon et l’augmentation des cours du pétrole ont contribué également à freiner la croissance. La seconde partie de l’année a été dominé par la crise de la zone euro.

Les épargnants ont opté pour la sécurité et le très court terme

En période de crise, les Français privilégient l’épargne courte de précaution d’où le succès du Livret A en 2011.

L’augmentation du taux d’épargne qui est de 17,3 % du revenu disponible brut a favorisé les livrets et les dépôts à terme au détriment des actions, des obligations et de tous les produits associés à ces placements.

Les ménages ont recherché la sécurité et la liquidité sur un marché de l’épargne où les rendements se sont rapprochés.

Les banques qui après avoir développé leur filiale assurance ces vingt dernières années ont compte tenu de leurs problèmes de liquidité, incité leurs clients à placer leurs disponibilité sur des comptes sur livret qui sont comptabilisés sur les bilans bancaires.

L’immobilier a fortement concurrencé les placements financiers

Les Français ont continué à investir dans la pierre en 2011 au titre de leur résidence principale ou au titre de l’investissement locatif et cela malgré le cours élevé de l’immobilier.

L’immobilier a ainsi capté une partie de l’épargne auparavant affectée aux placements longs. Du fait des remboursements des emprunts, elle diminue la partie des revenus consacrée aux placements financiers. Enfin, avec le resserrement du crédit, les ménages ont dû accroître le montant de leurs apports personnels ce qui a eu comme conséquence des rachats sur des produits longs comme l’assurance-vie.

Les modifications fiscales (plus-values, fin du Scellier) ont également incité les ménages à accélérer leurs projets.

L’assurance-vie est un produit mature

La croissance a deux chiffres de l’assurance-vie ne pouvait pas se poursuivre indéfiniment.

L’assurance-vie a capté une grande partie des flux d’épargne mais a aussi bénéficié de transferts en provenance d’autres produits dont le plan d’épargne logement (en raison d’un changement de régime fiscal).

La fin des transferts exceptionnels explique la moindre progression de l’assurance-vie.

Par ailleurs, une majorité des contrats d’assurance-vie et 64 % de l’encours ont plus de 8 ans. Les sorties s’effectuent avec une fiscalité réduite conformément à la législation, sorties encouragées par les rumeurs qui depuis des années selon lesquelles un durcissement du régime fiscal est à attendre. L’assurance-vie reste l’outil clef de l’épargne longue

La France a peu d’outils d’épargne longue. Avec la crise du financement bancaire, il est important de maintenir des sources de financement sur le long terme d’autant plus qu’avec la crise des dettes publiques, le marché de l’épargne se recentre pays par pays. Les Etats devront moins se financer à l’extérieur. Les entreprises devront, par ailleurs, cherché leurs ressources plus sur les marchés obligataires qu’auprès des banques.

Il convient donc d’encourager l’épargne longue qui est indispensable pour le financement de l’économie.

L'assurance, un métier à réinventer ?

Avec la baisse des rendements et la forte concurrence, les assureurs élaborent des stratégies afin de conserver leur clientèle et d'améliorer les produits proposés. Sur ce sujet, BFM Business a mené l'enquête.

BFM souligne que les assureurs cherchent à trouver de nouvelles formules permettant de dégager du rendement sans pour autant accroître les besoins en fonds propres des compagnies.  L'incorporation de l'immobilier est à la mode du fait du rendement élevé ces dernières années en ce qui concerne les bureaux  mais sans garantie pour l'avenir.
Il y a également les variables annuities mais qui ne sont plus des innovations et qui ne sont pas non plus sans risque. Par ailleurs, il y a des réflexions engagées par certains pour aller vers de nouveaux gisements de rendement comme la titrisation de viagers. Selon BFM Business, "pour faire simple, il s'agirait de racheter en viager un ensemble de logements, de diviser cet investissement en parts immobilières, de les inclure dans un contrat d'assurance vie et de profiter des plus-values pour offrir du rendement".

Lire le dossier de BFM Business

La renationalisation de l'épargne est en marche au sein de la zone euro

Avec la crise des dettes souveraines, le climat de défiance à l'égard des titres publics aboutit à une segmentation accrue des marchés de capitaux. Les investisseurs du Nord de l'Europe se sont allégés en titres en provenance de Sud de l'Europe avec conséquences un moindre rendement. La baisse de rendement des fonds euros de l'assurance-vie en est la meilleure illustration.

Cette segmentation accrue n'est pas, bien au contraire, une bonne nouvelle pour les épargnants et une garantie d'une allocation optimale de l'épargne. Ainsi, les capitaux allemands répugnent à sortir des frontières ce qui entraîne de très faibles rendements. Cette segmentation fragilise la zone euro et contraint les pays d'Europe du Sud d'éliminer rapidement leurs déficits faute de quoi les spreads continueront à augmenter.

Le marché financier européen risque de se disloquer avec une renationalisation des financements.

Sur le sujet, lire l'étude de Patrick Arthus

mercredi 25 janvier 2012

Immobilier, l'attentisme est de rigueur

Selon les promoteurs immobiliers et relayé par l'INSEE, la demande de logements neufs à louer augmente légèrement. néanmoins, le solde d’opinion correspondant reste en dessous de sa moyenne de longue période. L'INSEE souligne que "le solde relatif à la demande de logements neufs destinés à la vente diminue et reste sous sa moyenne de long terme".

Il est attendu une diminution des mises en chantier de logements avec une réduction des stocks de logements invendus. par ailleurs, les prix s'orientent à la baisse. Il faut noter que l’apport personnel des candidats à l’acquisition d’un logement neuf augmente par rapport au trimestre précédent en raison de l'accès plus difficile au crédit. Cette évolution devrait se poursuivre durant les prochains mois.

mardi 24 janvier 2012

BFM TV : interview de Philippe Crevel sur le Livret A

Philippe Crevel a été interviewé par BFM TV au sujet des résultats 2011 du Livret A.

Voir l'interview

Le produit d'épargne préféré des Français, le Livret A bénéficié d'un contexte porteur en 2011 qui se traduit par une collecte de 17,4 milliards d'euros.Le niveau des encours s'élève fin 2011 à  à 216,9 milliards d'euros, selon  la Caisse des dépôts.La collecte se situe élevé entre celle de  de 2009 (16,55 milliards) et celle de  2008  (18,7 milliards).
En quatre années pleines, le Livret A a gagné  70,6 milliards d'euros.
En cumulé, la collecte du Livret A et du LDD (Livret de développement durable) s'élève, en 2011, à  17,49 milliards d'euros dont 1,15 milliard en décembre, portant les encours des deux produits à 286,8 milliards d'euros.
Le ralentissement économique conduit les Français à accroître leur épargne de précaution. Par ailleurs, les tensions financières les ont incité à choisir un produit sûr.
Le produit d'épargne préféré des Français, le Livret A bénéficié d'un contexte porteur en 2011 qui se traduit par une collecte de 17,4 milliards d'euros. Le niveau des encours s'élève fin 2011 à  à 216,9 milliards d'euros, selon  la Caisse des dépôts. La collecte se situe élevé entre celle de  de 2009 (16,55 milliards) et celle de  2008  (18,7 milliards). En quatre années pleines, le Livret A a gagné  70,6 milliards d'euros. En cumulé, la collecte du Livret A et du LDD (Livret de développement durable) s'élève, en 2011, à  17,49 milliards d'euros dont 1,15 milliard en décembre, portant les encours des deux produits à 286,8 milliards d'euros. Le ralentissement économique conduit les Français à accroître leur épargne de précaution. Par ailleurs, les tensions financières les ont incité à choisir un produit sûr.

Livret A, reportage sur TF 1

Philippe Crevel a été interviewé dans le cadre d'un reportage présenté aux 20 heures de TF1 sur la proposition de François Hollande de doubler le plafond du Livret A.

Voir le reportage de TF1

lundi 23 janvier 2012

2011, La bonne année du Livret A

Le produit d'épargne préféré des Français, le Livret A a bénéficié d'un contexte porteur en 2011 qui se traduit par une collecte de 17,4 milliards d'euros. Le niveau des encours s'élève fin 2011 à à 216,9 milliards d'euros, selon la Caisse des dépôts. La collecte se situe élevé entre celle de de 2009 (16,55 milliards) et celle de 2008 (18,7 milliards). En quatre années pleines, le Livret A a gagné 70,6 milliards d'euros. En cumulé, la collecte du Livret A et du LDD (Livret de développement durable) s'élève, en 2011, à 17,49 milliards d'euros dont 1,15 milliard en décembre, portant les encours des deux produits à 286,8 milliards d'euros. Le ralentissement économique conduit les Français à accroître leur épargne de précaution. Par ailleurs, les tensions financières les ont incité à choisir un produit sûr. Avec l'augmentation de l'inflation, le taux de rendement réel du Livret A est devenu négatif. Il faudra suivre l'évolution de la collecte dans les prochains mois pour étudier l'impact de cette situation.

Gestion actifs, quelles perspectives ?

Les équipes de Generali Investments viennent de publier leur lettre bimensuelle "Interactifs" qui établit un bilan et trace des perspectives concernant la gestion d'actifs.

Au sommaire du numéro de janv/février 2012 :
  1. Actualité des marchés"2012 suscite toujours des inquiétudes"
  2. Notre sélection d’OPCVM Petites et Moyennes Capitalisations,Actions Internationales, Diversifiés,Obligations Convertibles, Absolute Return.
  3. Zoom sur Generali Pacifique Points clés et performances.
  4. Interview du gérant Quelle stratégie d’investissement ?Quelles sont les perspectives sur la zone Asie-Pacifique ?


Après une année 2011 éprouvante, 2012 suscite toujours des inquiétudes, en raisonprincipalement de la persistance de trois facteurs : la crise de la Zone Euro, l’écartde croissance entre les Etats-Unis et l’Europe et l’ampleur du ralentissement dela croissance dans les pays émergents.« Effet janvier » ou début de rebond, les nouvelles sur le front macroéconomique et la réduction du risque souverain favorisent actuellement une moindre aversion pour le risque. Les dégradations en série des notations de crédit de neuf pays de la Zone Euro dont la France et du FESF par Standard & Poor’s n’ont pas suscité un mouvement de paniquesur les principales places financières. La bonne réaction du marché obligataire européen où les taux des emprunts d'Etat se sont détendus et où les adjudications françaises, italiennes et espagnoles se sont bien déroulées, a, semble-t-il, permis cette résistance. La BCE n’est pas étrangère non plus à cette relative accalmie. L’institution a ramené en décembre son principal taux directeur à 1%, son plus bas niveau historique, intensifiéses rachats d’actifs dans le cadre du SMP et annoncé une pléthore de mesures pour faciliter l'approvisionnement en liquidités des banques. Le risque de « credit crunch » s’estainsi éloigné en Europe. Cependant, les Etats membres de l’Union Européenne doivent encore rassurer les marchés en montrant leur capacité à déployer les moyens politiques efficaces pour endiguer la crise des dettes souveraines.Plus globalement, la diffusion de la crise de la dette publique à l'économie réelle a conduit à une révision à la baisse des prévisions de croissance pour la Zone Euro. En effet, les mesures de consolidation budgétaire vont peser sur la demande interne. Ensuite, la réduction programmée de la taille des bilans bancaires pourrait rendre moins aisé ou pluscoûteux l'accès au financement.Aux Etats-Unis, le scénario d’une rechute en récession que les marchés financiers semblaient envisager cet été a été démenti et reste improbable, sauf aggravation de la crise européenne. La croissance américaine atteindrait 2,2% en 2012 et 2% en 2013. Un scénario de croissance plus vigoureuse peut être envisagé. Il faut cependant compter avec le frein qu’exercera la politique de rééquilibrage budgétaire. Déjà à l’oeuvre en 2012,elle sera durcie en 2013 après les prochaines élections présidentielles. Du côté des pays émergents, la croissance a déjà commencé à ralentir mais la modération de l'inflation permet d'espérer un assouplissement monétaire favorable à l'activité. Sous l’impulsion de la Chine, la région est bien partie pour afficher une croissance encore robuste.Au final, le choc récessif européen ne devrait pas faire dévier l’économie mondiale de satrajectoire de croissance en 2012 mais risque de limiter son potentiel d’accélération.A court terme, nous ne sommes pas à l’abri de quelques déceptions si les résultats des entreprises sont inférieurs aux attentes et de quelques frayeurs si le sort de la Grèce n’est pas scellé, ce qui justifie une certaine prudence dans l’allocation de l’épargne.

Lire la lettre

Climat des affaires en baisse

Comme cela était prévisible, l’indicateur du climat des affaires en France, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité, continue de se dégrader et baisse d'un 1 point entre décembre et janvier selon l'INSEE. Il s'élève désormais à 91 points, toujours en dessous de sa moyenne de longue période (100). Si les indicateurs synthétiques du climat des affaires ont gagné 1 point dans les services et dans le bâtiment, ils diminuent de 2 points dans le commerce de gros, de 3 points dans l’industrie et de 4 points dans le commerce de détail.

dimanche 22 janvier 2012

Le doublement du plafond du Livret A : une proposition inattendue de François Hollande

Le candidat à l'élection présidentielle, François Hollande, a proposé le doublement du plafond du Livret A afin de financer le logement social. Cette annonce à fort pouvoir symbolique aura peu d'impact réel. Selon un document réalisé par l'Intersyndical du secteur financier, 1,4 million de Livrets A, soit 7 % d'entre eux, seraient au plafond (15.300 euros) aux Caisses d'Epargne et 1 million (5 %) à La Banque Postale. Les ménages dont le patrimoine est inférieur à 3.000 euros ont un solde moyen de 244 euros sur leur livret. Les ménages ayant un patrimoine dépasse la somme de 450.000 euros y ont déposé 10.373 euros en moyenne. Le montant moyen de l'encours déposé s'élève à 5.000 euros. A La Banque Postale, plus de 50 % des 21 millions de Livrets A ont un solde inférieur à 150 euros et plus de 66 % sont en dessous de 1.500 euros. Aux Caisses d'Epargne, sur 10 des 23 millions de Livrets A, moins de 75 euros sont déposés.

Assurance-vie : les perspectives pour 2012


La Fédération Française des Sociétés d'Assurances devrait annoncer cette semaine les résultats 2011 de l'assurance-vie. Selon plusieurs sources, les résultats du mois de décembre seraient en phase avec ceux des trois mois précédents. La décollecte se serait poursuivi à hauteur de 2 à 3 milliards d'euros. 2012 devrait s'inscrire dans le prolongement de 2011 avec une atténuation des retraits. Selon le cabinet "Pair Conseil", une nouvelle baisse du marché de l'assurance-vie est possible . Elle évalue le recul à 4,4% pour les sommes collectées qui atteindraient 120 milliards d'euro. La hausse des prestations versées par les assureurs serait de 3 % avec 116 milliards d'euros. La collecte nette s’élèverait à 4 milliards d'euros. Il est possible qu'une inversion de tendance intervienne au-delà du premier semestre avec la sortie de crise. Les ménages diminuerait alors leur épargne de précaution au profit de l'épargne longue. 

vendredi 20 janvier 2012

Commandes industrielles du mois de novembre, pas de quoi se réjouir !

Le mois de novembre n'a pas, selon l'INSEE, permis d'effacer la baisse des commandes industrielles constatées à la rentrée même si elles ont augmenté de 1,0 % . Au mois d'octobre, la progression avait té de 0,3 %. Les commandes à l’exportation augmentent également (+1,2 %). Néanmoins, sur les trois derniers mois, les commandes diminuent de 2,3 %. Cette baisse est imputable en grande partie à l'automobile (-6,6 %). La baisse concerne également d'autres secteurs comme les équipements électriques, électroniques, informatiques et autres machines (-1,7 %). Sur cette même période, les commandes en provenance de l’étranger sont en baisse (-2,1 %). Ces résultats ne sont pas très encourageants pour la croissance des prochains mois.

L'évolution en moyenne annuelle des prix souligne le renchérissement des prix de l'énergie et des matières premières

L'INSEE a publié les résultats de l'évolution moyenne des prix en 2011. Cet indice ne doit pas être confondu avec le taux d'inflation calculé en glissement annuel. Le taux d'inflation en moyenne annuelle se fonde sur l'évolution des prix d'une année par rapport à la précédente. L'indice des prix mensuel fait état des glissement annuels entre le mois observé et le même mois de l’année précédente. L'indice en base annuelle permet des comparaisons plus fines d'une année sur l'autre. Par rapport à 2010, les prix ont, en France, augmenté de 2,1 % entre 2010 et 2011 contre 1,5 % entre 2009 et 2010. Hors tabac, l’évolution en moyenne annuelle s'élève également de +2,1  %. L'année 2011 a été marquée sans surprise par la hausse des prix de l’énergie. Entre 2010 et 2011, les prix de l’énergie ont enregistré une augmentation de 12,3 % contre +10,0 % entre 2009 et 2010. Elle s'explique par l'évolution des des produits pétroliers (+15,8 %). Les tarifs de l’électricité ont progressé de 6,5 % et ceux du gaz de ville de 8,5 %. Il est à noter que l’année 2011 a été marquée par une augmentation des produits alimentaires hors produits frais (+2,4 %).

jeudi 19 janvier 2012

La Cour des Comptes demande une réforme de l'assurance-vie

La Cour des comptes a rendu public le 19 janvier un rapport sur la politique en faveur de l'assurance-vie en émettant un certain nombre de critiques concernant le soutien dont bénéficie ce produit de la part des pouvoirs publics.

Dans son rapport, la Cour des comptes rappelle que l'assurance-vie représentait, fin 2010, 35 % de l'épargne financière des ménages évaluée à 3 822 milliards d'euros contre 24 % en 1997.

Plus de 20 millions de contrats ont été souscrits par 17 millions de ménages. Les engagements des compagnies d'assurances vis-à-vis de leurs clients sont passés de 189 milliards d'euros à 1317 milliards d'euros de 1992 à 2010, soit une multiplication par sept bien plus rapide que le PIB ou que l'évolution du patrimoine.

Ce processus n'est pas spécifique à la France. Dans la zone euro, l'assurance-vie représente, en moyenne, 30 % du patrimoine financier des ménages 28 % en Allemagne et 55 % au Royaume-Uni).

Toutes les catégories sociales et d'âge parmi les épargnants ont contribué aux succès de l'assurance-vie. Il faut souligner que deux tiers de l'encours seraient possédés par les 10 % des ménages les mieux dotés en patrimoine. Les 1 % les mieux dotés détiendraient 25 % de l'encours.

La Cour des comptes souligne que ce produit est tout à la fois populaire avec des contrats de moins de 20 000 euros pour les ménages appartenant au trois premiers déciles en matière de détention de patrimoine.

La Cour des comptes juge que la politique publique en la matière poursuit des objectifs imprécis et mal hiérarchisés.

La Cour rappelle que l'objectif de la politique poursuivie initialement était d'encourager la contribution des assureurs au financement de l'économie en leur permettant de collecter une épargne longue auprès des ménages.

La Cour considère que l'Etat a confié dans les faits cette mission aux compagnies d'assurances qui doivent faire face, par ailleurs, à leurs propres contraintes : garantie de rendement, de sécurité, de liquidité....

La Cour souligne que la nature des besoins en épargne longue de l'économie a fortement évolué et que de toute façon la législation européenne interdit d'orienter les placements des assureurs.

Repenser la politique d’incitation au profit d’une action plus directe en faveur de l’épargne longue

La Cour considère que les pouvoirs publics devraient intervenir directement sur les besoins d'épargne à long terme des ménages en prenant en compte leurs attentes. La Cour souligne que la composante "épargne retraite" est insuffisamment développée en France avec un succès mitigé pour le PERP.

Une dépense fiscale d’un milliard d’euros

La Cour des comptes évalue la dépense fiscale liée à l'assurance-vie à un milliard d'euros en faisant remarquer la fragilité méthodologique du coût fiscal. Les auteurs du rapport mentionnent que l'alourdissement de la fiscalité n'a pas empêché la croissance de l'assurance-vie. Néanmoins, ils indiquent que les marges de manœuvre de l'Etat sont faibles en particulier dans le domaine de la succession compte tenu du risque de perte de confiance des épargnants.

L’affectation de l’épargne

Les assureurs détenaient 20 % de la dette de l'Etat à plus d'un an contre 40 % en 1999.

Concernant le financement de l'économie, la Cour fait remarquer que 49 % des placements sont placés en actifs d’entreprises résidentes soit 444 milliards d'euros. Mais moins de 10 % portent sur des titres "actions et obligations" d'entreprises non financières résidentes. La Cour admet que l’appui au secteur financier contribue indirectement au financement de l’économie. Il est fait remarquer que les règles prudentielles dont Solvency II dissuaderont encore plus les compagnies à se tourner vers les actions.

 La Cour remarque que l'orientation de l'épargne vers les PME a rencontré un succès limité.

Concernant les encours en unités de compte, il s'élevait à 220 milliards d'euros en 2010 soit 16,7 % de l'encours total. Les résultats de la politique publique La Cour des comptes juge un toilettage fiscal indispensable. Ainsi, le barème fiscal des rentes viagères n'a pas été modifié depuis 1963 malgré l'évolution de l'espérance de vie et des rendements de l'épargne. Le barème dissuade la sortie en rente pourtant plus en phase avec les besoins économiques et sociaux du pays.

la Cour admet que les avantages en matière de droits de succession assouplissent le régime fiscal de droit commun qui est plus lourd que celui en vigueur chez nos partenaires.

Les orientations de la Cour La Cour estime que le climat de l'assurance-vie est moins porteur mais que cela ne doit pas empêcher le législateur de réorienter sa politique en faveur de l'épargne longue. La Cour préconise de revenir à une définition fiscale de la durée reposant sur l'ancienneté moyenne des versements et de revoir la dégressivité du taux de prélèvement libératoire. L'épargne retraite devrait être, par ailleurs, encouragée.

La Cour des Comptes appelle de ses vœux les recommandations suivantes :

 Améliorer les conditions d'élaboration et de pilotage de la politique publique de l'assurance-vie en :
  • renforçant les connaissances statistiques par l'administration des placements des entreprises d'assurances-vie
  • mettant en place un recueil des données statistiques à partir des déclarations fiscales des ménages afin d'évaluer le montant de la dépense fiscale
  • mesurant la sensibilité des différentes catégories d'épargnants aux incitations fiscales

 Rationaliser la dépense fiscale afin de mieux inciter à la détention en fonction de la durée :
  • en reprécisant les objectifs de la politique fiscale en matière d'épargne
  • en mettant fin aux contrats NSK
  • en redéfinissant la durée fiscale des contrats en fonction de l'historique des versements
  • en modernisant le régime fiscal des rentes viagères à titre onéreux
  • en réaménageant le profil des taux du prélèvement libératoire afin de favoriser l'épargne longue
  • en prouvant une rémunération différenciée de l'assurance-vie en fonction de la durée de détention
  • en améliorant l'attractivité et la lisibilité des produits d'épargne retraite (régime fiscal)
  • en privilégiant la sortie en rente pour les produits retraite avec maintien néanmoins de l'option sortie en capital


Lire le rapport de l'assurance-vie

La répartition de l'épargne et du patrimoine en France



Selon l'INSEE, le taux d'épargne varie fortement en fonction des revenus. En moyenne, il s'élève à 17,3 % du revenu disponible brut. Ce taux est de 36 % pour les 20 % des ménagés ayant les revenus les plus élevés. Ce taux est de 3 % pour les ménages se situant dans le deuxième quintile des revenus en France, de 7 % pour le troisième quintile et de 10 % pour le 4ème quintile.


Cet écart est encore plus net dans la distribution du patrimoine financier et immobilier. Le rapport du patrimoine moyen des 10 % des ménages  au patrimoine le plus élevé par rapport au patrimoine moyen des 10 % ds ménages les moins bien dotés en patrimoine est de 920 en 2010. Il faut souligner que ce rapport était de 1631 en 1998 et de 2134 en 2004.


Le patrimoine des 10 % des ménages les mieux dotés est de 1 243 367 euros toujours selon l'INSEE contre 1 351 euros pour les 10 % les plus pauvres. 

mercredi 18 janvier 2012

Flash Code pour accéder à l'Appli du Cercle

Avec votre mobile, après avoir installé l'application "flashcode" ou "QR code", vous pouvez flasher le pictogramme ci-dessous et accéder directement à l'application du Cercle. Cette application vous permet de réaliser un test sur votre état de préparation à la retraite, d'effectuer une rapide simulation de vos futurs revenus à la retraite et de consulter l'actualité de l'épargne et de la retraite. 


Croissance de l'économie mondiale limitée à 2,6 %



Le produit intérieur brut (PIB) mondial  devrait augmenter en moyenne de 2,6% en 2012 et de 3,2% en 2013, selon le rapport Situation et perspectives de l'économie mondiale publié par les Nations unies. Ce rapport comporte une version pessimiste avec une croissance réduite à 0,5 %. Selon les auteurs, "les économies développées sont au bord d'une spirale baissière révélée par quatre faiblesses qui se renforcent mutuellement : difficultés en matière de dette souveraine, secteur bancaire fragile, faible demande agrégée (associée à un chômage élevé et à des mesures d'austérité budgétaire) et paralysie politique causée par un blocage politique et des difficultés institutionnelles",


"Toutes ces faiblesses sont déjà présentes, mais une poursuite de la détérioration de l'une d'elle pourrait enclencher un cercle vicieux débouchant sur de graves troubles financiers et une détérioration économique", poursuit le rapport.
L'ONU prévoit une croissance de 2,2 % pour les Etats-Unis contre 1,7 % en 2011. Pour la zone euro, une récession est attendue avec un recul du PIB de 0,3 point. Dans le scénario pessimiste, le recul pourrait atteindre 1,6 point. En Asie de l'Est et Pacifique, la croissance reculerait passant de 8,2 à 7,8 %. En Asie du Sud, le taux de croissance passerait de 6,6 à 5,8 %.
La croissance des échanges mondiaux se ralentirait avec un taux de croissance de 4,7 % contre 6,6 % en 2011 et 12,4 % en 2010.
Dans le scénario le plus pessimiste, l'économie des pays de l'Union européenne devrait se contracter de 1,6% en 2012, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni tombant en récession.

mardi 17 janvier 2012

Des enfants, de plus en plus tard et de moins en moins de mariages

Le nombre de mariages a baissé en 2011, selon l'INSEE, Il s'est élevé à 241 000 contre 251 000 en 2010. Le nombre de mariages se rapproche du nombre de pacs, 195 000 pacs en 2010.

Toujours selon l'INSEE, en 2011, le nombre de naissances a atteint 827 000 dont 797 000 en France métropolitaine, en légère baisse par rapport à 2010 de 0,7 %. En 2010 , 832 800 naissances avaient été dénombrées en France, dont 802 200 en France métropolitaine. En 2010, la France avait battu un record depuis la fin du baby-boom en 1974, à l’exception des 805 000 naissances de l’année 1981.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est de 2,01 enfants par femme en 2011. Il est supérieur à deux pour la quatrième année consécutive mais en légère baisse par rapport à 2010 où il avait atteint 2,03. Il demeure néanmoins à un niveau plus élevé qu’il y a 10 ans (1,89 enfant par femme.

Au sein de l'Union européenne, seule l’Irlande a un taux de fécondité plus élevé que celui de la France avec 2,07 enfants par femme depuis 2008.

La moyenne de l’Union européenne à 27 est de 1,59 enfant par femme, comme en 20109. L'indice de fécondité est, selon l'INSEE "très faible dans les pays du sud et du centre de l’Europe tels l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne ou la Pologne (autour de 1,4 enfant par femme). Il est nettement plus élevé (1,9 environ) dans les pays nordiques et en Grande-Bretagne".

La baisse du nombre de naissances entre 2010 et 2011 s'explique en partie par la baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants dans la population française (pour 1/4 environ de la baisse), le reste, par la baisse de la fécondité.

Il faut souligner qu'au-dessus de 33 ans, les taux de fécondité progressent continûment depuis 1978. En revanche, la baisse de la fécondité entre 25 et 29 ans est enrayée avec une stabilisation ce qui explique l'augmentation du taux de fécondité en France.

Cette évolution du taux de fécondité en fonction de l'âge explique la progression de l'âge moyen à l'accouchement qui est désormais de 30,1 ans après avoir franchi la barre des 30 ans en 2010. Selon l'INSEE, "la part des mères qui accouchent entre 30 et 34 ans est passée de 26 % en 1991 à 33 % en 2011 et celle des mères âgées de 35 ans ou plus de 13 % à 22 %"

5 % des mères accouchant avaient plus de 40 ans en 2011 contre 2,2 % en 1991.Dans les autres pays de l'Union européenne, l'âge moyen de à l’accouchement se situe aux environs de 30 ans et dépasse même 31 ans en Espagne, en Italie ou en Irlande.

La semaine économique et financière vue par les équipes de Generali Investments France


Après le déclassement de la France par Standard and Poor's, les équipes de Generali Investments reviennent sur les dernières évolutions des marchés financiers à travers leur lettre hebdomadaire.

L'heure semblait à l'apaisement cette semaine. Mardi, Alcoa, premier groupe du Dow Jones à dévoiler ses résultats, a présenté des comptes trimestriels supérieurs aux attentes et l’agence Fitch a déclaré qu’elle n’envisageait pas de dégrader la note de la France en 2012, pour peu que la conjoncture ne se détériore pas davantage. Le succès inespéré des émissions obligataires espagnoles et italiennes entre mercredi et vendredi, les premières de l'année pour ces pays, a également soutenu le moral des investisseurs. Ces deux pays ont réussi à lever plusieurs dizaines de millions d’euros à des taux très inférieurs à ceux exigés il y a un mois. Cette détente des rendements prouve que les problèmes de liquidités sont pour l’instant réglés, ce qui n’était pas évident il y a encore une semaine. En effet, les 490 milliards déversés par la BCE pour soutenir les banques à la fin du mois de décembre étaient jusqu’ici restés inemployés, menaçant l’économie européenne d’un « credit crunch ». Jeudi soir, la BCE, qui a laissé ses taux inchangés à 1%, s’est dite prête à agir si besoin. Là aussi, un soulagement. Cependant, vendredi, Standard & Poor's a abaissé la note de crédit de neuf pays de la zone euro, dont le précieux triple A de la France et de l'Autriche. Cette décision était anticipée depuis début décembre mais la sanction est d'autant plus nette que les quatre autres "triple A" de la zone euro, Pays-Bas, Luxembourg, Finlande mais surtout Allemagne, conservent cette distinction qui permet de s'endetter à moindre coût. Le scénario d'un éclatement de la zone euro n'a pas été retenu par S&P dans ses décisions. En revanche, les institutions et les dirigeants européens sont les premiers visés par ses critiques sur les solutions "insuffisantes" échafaudées au fil des multiples sommets "de la dernière chance". Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF), ce mécanisme de secours pour les Etats en difficulté, pourrait perdre à son tour dans les prochains jours sa note AAA, ce qui compliquerait encore plus sa tâche. Dans ce contexte, la nervosité va dominer sur les marchés et la légère embellie de ce début d’année risque d’être remise en cause par une série de facteurs négatifs. De nombreuses questions restent en suspens et la Grèce inquiète. Les banques créancières ont annoncé qu’elles suspendaient leur participation aux négociations sur les modalités de restructuration de la dette publique grecque et ont laissé entendre qu’elles pourraient revenir sur leur engagement à en effacer volontairement une grande partie. Les discussions reprennent mercredi prochain.

lire la lettre N° 348  

Grèce, où en sommes-nous ?

Les créanciers privés ont été invités à échanger les titres de dettes grecques contre de nouveaux titres avec une décote de 50 %. Le succès de cet échange conditionne l'allègement du fardeau pour l'Etat grec et la possibilité de donner du temps au temps pour sortir de la crise des dettes souveraines. Pour en savoir plus, regarder l'intervention sur ce sujet de Thibault Mercier, économiste à l'OCDE

lundi 16 janvier 2012

Standard & Poor's dégrade le FESF ; Moody's confirme le triple A français

L'agence de notation Standard & Poor's a fort logiquement annoncé, lundi 16 janvier, la baisse de la note à long terme du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Elle passe ainsi de AAA à AA+. S&P confirme la note à court terme A-1+ et précise que la perspective est en développement. Cette décision est logique du fait de la dégradation de la note de la France et de l'Autriche, qui faisaient partie des Etats notés "AAA" et qui offraient au Fonds, par leurs garanties, de bénéficier de la note la plus élevée de S&P. L'agence a dégradé neuf pays européens. Depuis, S&P considère donc que les obligations du FESF ne sont plus totalement soutenues. La France qui figurait parmi les pays qui n'avaient jamais été dégradé depuis 1975, année de notation des Etats, entraîne l'ensemble de la zone euro. En revanche, la France n'a pas été dégradée par Moody's.

L'Allemagne, une nouvelle île continentale


Avec un taux de croissance d'environ 3 %, un déficit public de 1 %, un excédent commercial supérieur à 150 milliards d'euros, un taux de chômage ramené à son niveau d'avant crise, l'Allemagne n'en finit pas de surprendre. Ces résultats sont intiment liés à un positionnement haut de gamme de son industrie, par une maîtrise des coûts et des finances publiques. Le départ à la retraite a été reporté à 67 ans et des études sont en cours pour amener cet âge à 69 ans. Il est certain que les 62 ans à la française ne tiennent pas la route tout comme l'incapacité depuis 1973 de dégager un excédent budgétaire. Le niveau des dépenses publiques est de plus de 4 points au-dessus de celui de l'Allemagne. L'Allemagne tout comme l'Europe du Nord a su modifier en profondeur ses structures publiques ces dix dernières années....


What's Else ?


Standart and Poor's a accompagné le passage du triple A à AA+ d'une  perspective « négative » ce qui signifie que d'ici la fin de l'année ou en 2013, une nouvelle dégradation est envisageable.

 Cette éventuelle révision à la baisse prendra en ligne de compte les points suivants :

- le respect de la réduction du déficit public avec  retour à l’équilibre prévu en 2016 ;
- les conséquences de la stagnation de la croissance en matière de ressources fiscales;
- l'évolution de la dette publique  ;
- L’exposition aux risques économiques et financiers dans la zone euro.

 La vulnérabilité de la sphère financière vis-à-vis de l'Italie ou du Portugal sera prise en compte tout comme les résultats de la balance des paiements.


samedi 14 janvier 2012

Le Jour d'Après de la perte du Triple A


Rien ne change mais rien ne sera tout à fait pareil demain.

La France n'est plus membre du club des Etats les plus solides de la planète. Elle rejoint ainsi les Etats-Unis. Pas de panique, la banqueroute n'est pas pour demain mais c'est un signe qu'à force de tirer sur la corde de l'endettement, à défaut de céder, le noeud se resserre.

Pour éviter la spirale de la dégradation sans fin et des créanciers venant frapper à la porte, le temps sera à la rigueur, à la maîtrise des dépenses et aux augmentations d'impôt.

La France a mangé son pain blanc et devra faire avec une épée sur son dos prête à la punir en cas d'indélicatesse financière.

Pour les épargnants, il n'y a pas du fait de la perte du triple A un risque particulier. Certes, le retour de la croissance sera un peu plus compliqué tout comme les accès aux crédits.

C'est sur la durée qu'il faudra étudier les conséquences de la perte du triple A. Pour le moment, l'impact le plus important est médiatique et politique.

vendredi 13 janvier 2012

La fin du triple A a sonné

La France a perdu son triple A par l’agence Standart & Poors, le vendredi 13 janvier 2012. Cette décision ne constitue pas une surprise compte tenu des mises en garde des trois agences et du fait des faibles prévisions de croissance.

 
Seuls 15 pays avaient jusqu’au 13 janvier 2012 préservé un rating AAA

 
 Singapour (ratio dette publique sur PIB à 112% en 2010)
 Canada (84%)  Allemagne (83%)
 France (82%)  Royaume Uni (80%)
 Autriche (72%)
 Pays-Bas (63%)
 Finlande (48%
 Norvège (45%),
 Danemark (44%),
  Suisse (40%),
 Suède (40%),
 Nouvelle Zélande (39%),
 Luxembourg (18%)
 Australie (14%)

Les agences de notation retiennent de nombreux indicateurs afin de noter les emprunteurs et en particulier les Etats :

  • données économiques,
  • données liées aux finances publiques,
  • données liées à la gouvernance…

L’impact de la perte du triple A est d’ordre psychologique, économique et financier. Il a déjà été fortement intégré par les acteurs internationaux. La question est aujourd’hui plus de sortir de la crise que de s’épancher sur la perte du triple A. Il est à regretter que l’Europe n’est pas une vision à moyen terme de l’économie et les moyens de soutenir des Etats en difficulté.

  I. QUELS SONT LES CRITERES RETENUS PAR LES AGENCES DE NOTATION ?

  Les agences de notation ont recours à de nombreux critères économiques, sociaux et de gouvernance pour établir leur classement.

Ces critères donnent lieu à une pondération en fonction du degré d’importance qui leur est octroyé.

La dette publique

Le niveau de la dette et son évolution passée et à venir sont pris en compte. Le fait pour la France de se rapprocher des 90 % de PIB constitue un signe de faiblesse évident. Le ratio de 60 %marque le passage d’une dette facilement réversible à une dette qui peut s’emballer et soumis à l’aléa de la croissance.

 Au-delà de 90 %, la dette obère les capacités de croissance de l’Etat en question. Les agences ne prennent pas exclusivement le niveau total de la dette mais également le poids annuel de la dette qui prend en compte la dette venant à maturité et déficit budgétaire de l’année. Ce critère permet de mesurer le besoin de financement réel du pays. Ce poids réel est ainsi de 50 % du PIB au Japon, 25 % aux Etats-Unis et en Grèce, 23 % en Italie, 20 % en France, 16 % au canada, 10 % en Allemagne et 3 % en Australie. La dette est également appréciée en fonction des revenus de l’Etat. Ainsi, le stock de dette représente 2 ans de revenus en France comme en Allemagne, 3 en Italie, 3,5 aux Etats-Unis, 5 en Grèce et 7 au Japon.

Les agences mesurent également les efforts à mener pour réduire le stock de dette. Ainsi, pour revenir en 10 ans à un niveau de 60 % de dette publique, le surplus primaire (déficit-service de la dette) devrait atteindre 13 % au Japon, 11,5 % aux Etats-Unis, 8 % pour l’Espagne, 6 % pour la France et 2 % pour l’Allemagne. Son solde primaire est négatif de 3 % soit plus que l’Italie, le Portugal et l’Allemagne. Le surplus le plus important est celui de la Norvège avec de 6 %. Les critères de finances publiques

Les agences prennent en compte la capacité des Etats à réduire leur déficit et à maîtriser leurs dépenses publiques. La France qui est en déficit depuis 1973 et dont les dépenses publiques ont une propension à la hausse est à ce titre mal notée.

Le niveau de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires est également intégré.

Les agences de notation prennent en compte la capacité des Etats à lever des impôts et à récupérer effectivement les recettes. La France est pénalisée par son haut niveau de prélèvements obligatoires mais son administration fiscale et sociale est réputée pour son efficience. Les agences prennent en compte l’évolution de la population et des charges à venir, en particulier en matière de retraite.

Les critères de croissance La croissance permet tout à la fois de réduire ou de maîtriser les dépenses publiques et d’augmenter les recettes publiques. Une faible croissance rend plus difficile le retour à l’équilibre. Les agences étudient tout à la fois la croissance en temps « t » mais aussi la croissance potentielle. Or, la France enregistre une diminution de sa croissance potentielle avec une contraction de ses gains de productivité. Les prévisions de récession pour 2012 ne font qu’accentuer cette situation. Le plan de restauration des équilibres publics tablaient sur une croissance de moyenne période de 2 %.

Or, depuis 2008, la croissance de moyenne période est tombée à 1. Un point de croissance de moins représente une perte pour les finances publiques de 10 milliards d’euros.

 La prévision du Gouvernement d’un taux de croissance de 1 % en 2012 apparaît en l’état difficile voire impossible à réaliser.

La croissance française est impactée par trois éléments :

•  La crise financière avec à la clef le resserrement de l’accès au crédit
•  Les plans d’assainissement des comptes publics qui créent un choc récessionniste
•  L’incertitude qui incite les acteurs économiques à reporter leurs décisions

La situation de la balance courante

  Un déficit signifie la nécessité d’attirer des capitaux étrangers et de vendre des actifs. La balance commerciale française est depuis 2003 déficitaire. La balance des paiements courants qui intègrent les services est déficitaire de 1,7 % du PIB.

Le taux d’épargne et d’endettement des autres acteurs

Les pays à fort taux d’épargne peuvent accumuler de la dette comme le prouve le Japon. Une dette détenue par les résidents est moins sensible aux aléas du marché. En revanche, l’épargne ainsi utilisée ne finance pas les entreprises ce qui fragilise la croissance. 70 % de la dette publique française est détenue par des non-résidents contre 6 % au Japon ou 52 % aux Etats-Unis. Des ménages faiblement endettés et épargnants est un élément pris en compte mais ne constitue pas un remède sur le long terme. Le taux d’épargne des Français est de 16 % du revenu disponible brut avec un taux d’endettement qui tout en progressant reste mesuré.

La gouvernance

Un Etat solide avec un pouvoir stable reposant sur un large consensus a plus de chances d’avoir une politique budgétaire saine qu’un Etat faible. Les divisions entre Républicains et Démocrates ainsi qu’au sein de l’Union européenne jouent contre les Etats-Unis et les Etats membres de la zone euro. La France possède d’un Etat bien administré mais reposant sur un faible consensus social et avec en perspective des élections. La capacité à réformer est également un facteur à analyser.

II. LES CONSEQUENCES DE LA PERTE DU TRIPLE A POUR LA FRANCE ?

La dégradation de la note française était déjà fortement anticipée par les investisseurs. Le taux de l’OAT à 10 ans intégrait déjà la perte de risque. L’impact numéro est avant tout psychologique et politique. Une image dégradée La perte du triple A constitue une dégradation de l’image d’un pays et a un impact psychologique qui peut être plus important que l’effet réel (surtout quand cette perte est prévue de longue date comme ce fut le cas pour les Etats-Unis).

La France sort du club fermé des pays les plus solides de la communauté internationale. Les Etats-Unis l’ont précédé mais à la différence de ce pays, la France ne dispose pas de la première monnaie internationale. Une fois perdu, un triple A nécessite du temps pour être recouvré.

Une augmentation relative des taux d’intérêt pour l’Etat

Les agences par leur système de notation visent à faciliter le travail des investisseurs en classant les emprunteurs en fonction de la qualité de leur signature. La perte du triple A signifie une dégradation de la signature de la France avec par voie de conséquence une augmentation de la prime de risque demandée.
 L’Etat devra emprunter avec un taux un peu plus élevé mais cette hausse restera mesurée. L’écart de taux avec l’Allemagne traduit déjà la perte du triple A. Compte tenu de la politique mise en œuvre et des fondamentaux de l’économie française, il y a peu de risque que les spreads s’envolent après la dégradation de la note française.

Des conséquences pour l’ensemble de l’économie

Les banques et les compagnies d’assurances ont déjà enregistré une dégradation de leur notation. En règle générale, quand les Etats sont dégradés, les institutions financières le sont aussi avec comme principe qu’une banque ou une compagnie d’assurance ne peut pas avoir une note supérieure à celle de son Etat de référence. Les institutions financières comme pour les Etats devront emprunter à un taux plus élevé et veiller à leur solvabilité.

Pour les autres acteurs économiques, il peut en résulter un accès plus difficile pour accéder au crédit. Il faut souligner que cette problématique est de toute façon présente depuis plusieurs mois.

La perte du triple A est une pression sur l’Etat afin d’accomplir des efforts pour assainir les comptes publics. Il en résultera de nouvelles hausses pour les prélèvements obligatoires et la nécessité de réduire les dépenses publiques ou du moins de les maîtriser.

Pour les épargnants, il y a un aspect négatif en termes de perspectives économiques et fiscales. Il y a, en revanche, la possibilité de rendements plus importants en matière de placements à taux fixes (obligations, fonds euros de l’assurance-vie…). Le marché « actions » dépendra des projections de croissance et de la capacité des entreprises à résister à la crise. Conclusion : pour un programme européen d’investissements Le point clef pour sortir du cyclone de la crise et de la perte du Triple A est la croissance.

jeudi 12 janvier 2012

Les actions, ce n'est pas la fête tous les jours


Les actions ont reculé en 2011 de 18 % au sein de la zone euro comme au Japon. En Italie, la chute a été de 27 % et en France de 17 %. Les actions ont reculé de 6 % au Royaume-Uni mais aussi de 19 % en Chine, de 11 % en Corée de 26 % au Brésil et de 14 % au Mexique. Seuls les Etats-unis ont bénéficié d'une hausse de 5 % du Dow Jones en 2011.

Pour mémoire, les actions grecques ont perdu 90 % de leur valeur depuis le début de la crise.

Livret A, le taux restera à 2,25 %

Sans surprise, le taux du Livret A restera fixé à 2,25 % comme l'avait suggéré la semaine dernière le gouverneur de la Banque de France. Ce maintien à 2,25 % est assez logique même si les épargnants auraient préféré un respect de la formule d'actualisation. Compte tenu du niveau de l'inflation en 2011, 2,4 %, le taux du Livret A aurait pu passer au 1er février à 2,75 %. Les pouvoirs publics ont opté pour le statu-quo. Cette décision vise à maintenir la hiérarchie entre taux courts et taux longs. A 2,75 %, le taux du Livret A se serait trouvé presque au niveau du taux de l'OAT à 10 ans ; or logiquement, l'épargne longue est mieux rémunérée que l'épargne courte. A 2,75 %, le Livret A devait plus compétitif que les produits longs. En outre, ce relèvement n'aurait pas incité les Français à consommer. La consommation étant le principal moteur de la croissance, il était important surtout avec les annonces de récession de ne pas l'handicaper. Enfin, le relèvement du taux du Livret A aurait pénalisé le logement social. En effet, les organismes de logements sociaux se financent à partir du Livret A. Avec un taux de 2,75 % auquel il faut ajouter les frais de collecte, le coût des ressources aurait été supérieur à celui des emprunts sur le marché obligataire. Par ailleurs, le Gouvernement attend une décélération de l'inflation au premier semestre du fait du ralentissement économique. Une accalmie sur les prix des matières premières est attendue. Il n'en demeure pas moins que le rendement réel du Livret A est actuellement négatif. Ce phénomène est intervenu à plusieurs reprises notamment dans les années 80. La situation actuelle est paradoxale du fait de la cohabitation de très faibles taux d'intérêt et d'une légère reprise de l'inflation générée par le coût des produits importés.

Inflation à 2,5 % en 2011

L'INSEE vient de publier les résultats de l'augmentation des prix au mois de décembre 2011. L’indice des prix à la consommation (IPC) est en hausse de 0,4 %, après une augmentation de 0,3 % en novembre. Sur un an, le taux d'inflation est de 2,5 %. Hors tabac, l’indice augmente également de 0,4 % (+2,4 % sur un an). Corrigé des variations saisonnières, l’IPC croît de 0,3 % (+2,5 % sur un an). La hausse des prix du mois de décembre s'explique essentiellement par l’augmentation saisonnière des prix des services et des produits frais. Les prix des produits manufacturés s’accroissent en raison de fins de promotions. Ceux de l’énergie sont en légère baisse. Avec 2,5 % sur l'année, la question du relèvement du taux du Livret A se pose toujours mais une baisse de l'inflation est attendue pour les premiers mois de l'année est attendue ce qui devrait permettre de maintenir le statu quo en 2012 pour le taux du Livret A .

mercredi 11 janvier 2012

La croissance évanouie au 4ème trimestre

Selon la Banque de France, la croissance aurait été nulle au quatrième trimestre 2011 après avoir progressé de 0,3 % au troisième trimestre. Sur l'année, le taux de croissance a du atteindre 1,7 % soit un résultat somme toute convenable vu les circonstances. Ce résultat a été rendu possible par la croissance du premier trimestre de 0,9 point. En revanche, l'acquis de croissance en 2012 est nul ce qui rendra d'autant plus compliqué le respect du taux prévu par le gouvernement de 1,5 point. 

L'inflation recule et le taux du Livret A devrait rester stable à 2,25 %


Christian Noyer a, en fin de semaine dernière, mentionné qu'il étudierait avec attention les chiffres de l'inflation avant de proposer une éventuelle hausse du taux du Livret A.

La publication des prix des matières premières semblent confirmer le ralentissement de l'inflation. Au mois de décembre, le prix du pétrole en dollars a baissé de 2,4 % après  une augmentation de 2,1 % en novembre. Il s’est élevé à 108,1 dollars le baril de Brent. Parallèlement, les prix en devises des matières premières hors énergie importées en France ont enregistré une nouvelle baisse de1,9 % après 1,5 %. Sur l’ensemble de l’année, ils s’inscrivent ainsi en recul de 11,3 %, alors qu’ils avaient progressé de près de 20 % en 2010.

Ce repli est lié au ralentissement de l'économie mondiale et devrait se poursuivre sur le premier semestre. L'inflation de la zone euro est repassé au-dessous de 3 %. L'inflation française qui se situait à 2,5 % au mois de novembre devrait revenir entre 1,5 et 2 % dans les prochains mois.

De ce fait, le maintien à 2,25 % du taux du Livret A est plus que certain.

mardi 10 janvier 2012

Les épargnants ont peur


Selon une enquête TNS Sofres pour la Banque Postale, les Français sont inquiets face à la situation économique et financière. Ils se méfient des produits d'épargne longue. Un tiers des sondés se déclarent inquiets vis-à-vis de la solidité de leur banque.

Les Français plébiscitent l'épargne courte sans risque, les livrets qui arrivent avec 76 % en tête des placements. En revanche, les actions sont boudées. 9 % des Français estiment qu'il s'agit d'un bon placement. Malgré les faibles cours, 25 % des épargnants jugent qu'il y a des opportunités à saisir. Cette position s'explique par le fait que 90 % des Français jugent ce type de placements risqué ; 60 % le jugent même très risqué. Même en 2008, de tels taux n'avaient pas été atteints. 82 % considèrent également que  les obligations sont des produits risqués. La crise des dettes publiques a changé l'image dans le grand public des obligations.

L'assurance-vie est une victime collatérale de cette défiance et perd 6 points sur les intentions de placement et se situe à 48 %.

Pour préparer leur retraite, les Français optent pour l'immobilier à 44 % et en deuxième l'assurance-vie à 37 %.

Les Français recherchent le risque le plus faible. Ils sont 47 % à vouloir aller vers des produits plus liquides et 46 % vers des produits moins risqués.

Production industrielle en légère hausse en novembre


Selon l'INSEE,  la production manufacturière a augmenté de +1,3 % au mois de novembre après un mois d'octobre stable à 0,2 %. La production de l’ensemble de l’industrie augmente également en novembre (+1,1%). Au cours des trois derniers mois, la production manufacturière a néanmoins diminué de -0,7 %.
La production est en baisse dans les autres produits industriels (-1,2 %) et dans les équipements électriques, électroniques, informatiques, machines (-0,4 %). Elle est stable dans les matériels de transport.
En revanche, la production augmente dans la cokéfaction et raffinage (+1,3 %).

Par rapport à l'année 2010, une hausse de 2,2 % est constatée du fait que le mois d'octobre 2010 avait été marquée par les grèves liées à la réforme des retraites.

La semaine économique et financière vue par Generali Investments

A travers sa lettre hebdomadaire, les équipes de Generali Investments reviennent sur l'actualité économique et financière de ces derniers jours.

La première semaine de 2012 a étonnamment ressemblé à l’année 2011 : un bon démarrage, un coup de frein, des inquiétudes envers les dettes souveraines et le système bancaire européen et, enfin, des statistiques rassurantes pour l’économie américaine qui permettent aux principales places financières de légèrement limiter leurs pertes. Actuellement, le contraste, mis en exergue par les derniers indicateurs macroéconomiques, semble s’accentuer entre l’Europe et les Etats-Unis. Alors qu’en Zone Euro le taux de chômage se situe toujours à ses plus hauts niveaux (10,3%), outre-Atlantique il continue de baisser (8,5%, au plus bas depuis trois ans). Les craintes se cristallisent également autour des banques de la Zone Euro. Selon le ministre de l'Économie espagnol, les besoins des banques ibériques s'élèveraient à 50 milliards d'euros. La Grèce, qui s'enfonce pour la cinquième année consécutive dans la récession, entame 2012 en faisant toujours face au risque d'un défaut de paiement et d'une éventuelle sortie de la Zone Euro dès le mois de mars. Signe de la frilosité des établissements bancaires, les dépôts au jour le jour des banques commerciales auprès de la BCE ont inscrit un nouveau record à 455 milliards d'euros. Les acteurs du secteur privilégient toujours la sécurité des placements à l'institut d'émission sur les prêts interbancaires. Par ailleurs, les désaccords entre responsables européens sur l'instauration d'une taxe sur les transactions financières (Paris annonçant à ses partenaires allemands et italiens qu'il pourrait faire cavalier seul dans la mise en place d'une telle mesure) accentue le manque de visibilité pour les marchés. L’agenda de la semaine à venir sur ce thème est bien chargé, avec pas moins de cinq pays, dont l’Espagne et l’Italie, qui doivent émettre des emprunts pour un total de 20 milliards d’euros. Dès lundi figure aussi au menu une réunion de travail entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.


Lire la lettre de Generali Investments

lundi 9 janvier 2012

Crédit : baisse et augmentation des taux


La Banque de France vient de publier les résultats du mois de novembre pour les crédit. Il apparaît que la production annuelle de crédits nouveaux à l'habitat des ménages continue de diminuer en s'élevant à 153 milliards d'euros à fin novembre contre 158,9 milliards fin octobre. Les crédits à la consommation sot, en revanche, en hausse. Il faut signaler que le taux d'intérêt moyen des crédits aux ménages augmente passant à 5,05 %, contre 5,00 % en octobre. Cette hausse concerne avant tout les taux des crédits à la consommation.

lire la fiche de la Banque de France

Il n'y a plus d'actifs sans risque


Avec la crise des dettes publiques, les épargnants et les investisseurs doivent revoir leur paradigme. Il n'y a plus ou presque de valeurs intangibles sans risque. Ainsi, jusqu'à peu, les titres publics des grands Etats étaient considérés comme des valeurs de base; ce n'est plus le cas aujourd'hui. la dégradation américaine a ouvert la voie. Même l'Allemagne n'échappe pas à la règle avec à la fin de l'année 2011 des problèmes pour couvrir ses besoins.

Aujourd'hui, les émissions des dettes publiques font l'objet d'une attention toute particulière. Les Etats peuvent-ils émettre et à quel taux ? Il est vrai que les besoins de financement bruts des Etats de la zone euro s'élèveront à 1700 milliards d'euros en 2012.

Les épargnants n'ont pourtant guère d'autres possibilités que de se reposer sur les dettes publiques. Certes, il y a les émissions obligataires des entreprises mais elle sont trop réduites pour constituer une alternative. Il y aussi la possibilité de se diversifier au niveau des Etats en pariant sur les pays émergents. or, il y a également des risques, inflation, gouvernance, change... Il ne reste plus qu'à s'habituer à évoluer dans un monde sans certitude comportant plus de risques....

Retraites chapeaux, une analyse de Jacques Barthélémy


Le Conseil constitutionnel a, dans décision du 13 octobre 2011 et suite à une QPC, considéré conforme aux droits et libertés que la Constitution garantit le 3ème alinéa de l’article L.137–11–1 ajouté au Code de la Sécurité sociale par la loi de financement de la sécurité sociale et la loi des finances 2011. Il s’agit de prélèvements opérés sur les rentes en cours dans le cadre de « régimes chapeaux ». Sans surprise en vérité car ce prélèvement ne porte pas atteinte aux droits à la retraite, outre qu’il est fondé de manière objective et rationnelle. Ensuite pour les Sages de la rue Montpensier, les effets de seuils organisés par ce texte ne sont pas excessifs et ne créent pas de rupture caractérisée de l’égalité devant l’impôt.

Ceci étant, les retraites chapeaux n’en sont pas pour autant sécurisées. Contrairement à la présentation qui en est faite souvent, ce qui les caractérise ce n’est pas le fait que le régime est à prestations définies, mais l’aléa de la présence dans les effectifs le jour du départ en retraite pour pouvoir y prétendre. Un tel objectif législatif s’expose dès lors à la critique de la CJUE au nom de la libre circulation des travailleurs, étant contraire notamment à l’article 51 du Traité de Rome (recodifié aujourd’hui au sein du TUE).

N’ayant pu faire abandonner ces pratiques, le législateur les a enfermées dans un arsenal juridique permettant de faire participer ces régimes à l’objectif de solidarité irriguant la sécurité sociale. Ceci sous forme de contributions affectant soit les provisions ou les contributions soit les prestations, lesquelles, depuis l’origine, c’est-à-dire la loi Fillon de 2003, n’ont cessé d’être augmentées pour dissuader les entreprises de promouvoir et maintenir des systèmes qui par ailleurs ont mauvaise presse, étant majoritairement réservés aux dirigeants.

Voilà pourquoi est souhaitable la promotion du régime à prestations définies garanties, dont les rentes s’acquièrent proportionnellement tout au long de la carrière, en conformité du restes avec les exigences du droit communautaire concernant la sécurité sociale. Mais alors les contributions versées par les entreprises sont des salaires, étant exonérées de cotisations de sécurité sociale – et d’impôt sur le revenu – que dans les limites de la neutralité sociale sous plafond au plan social des 6 ème à 8 ème alinéas de L 242-1 du Code de la sécurité sociale et au plan fiscal de l’article 83 du CGI. Même si ces règles sont inspirées, par le biais d’une comparaison avec le statut des fonctionnaires, du principe constitutionnel d’égalité devant les charges publiques, elles ne produisent leurs effets pleinement que pour des carrières pleines et linéaires.

Voilà pourquoi il faudra – puisqu’il s’agit de décliner un principe constitutionnel - prévoir une règle de neutralité sous plafond propre aux carrières courtes et surtout exponentielles pour lesquelles les régimes chapeaux sont une solution. Un groupe de travail pourrait bientôt être constitué à cet effet dans lequel seraient représentés, outre les ministères de la sécurité sociale et des finances, la FFSA.

Jacques Barthélémy, avocat et membre du Conseil scientifique du Cercle des Epargnants

pas de trêve en janvier, la conjoncture reste morose


Les prochains jours seront tendues avec un risque non négligeable de dégradation de la France, une chronique d'une histoire déjà annoncée, mais aussi et surtout pour le 15 décembre le retour de la Grèce au centre des priorités. par ailleurs, la dérive de la Hongrie pose le problème de la survie non seulement de la zone euro mais aussi de l'Union européenne qui repose sur l'économie de marché et la démocratie.

Dans ce contexte, il n'est pas surprenant que l'indice de confiance de la zone euro soit en baisse pour le dixième mois consécutif. Il a atteint 93,3 points, en recul de 0,5 point sur un mois. L'indice est resté stable en France (+0,1 point), en forte baisse en Italie (- 4,6 points). Néanmoins, il faut souligner une amélioration aux Pays-Bas (+ 0,8 point) et en Allemagne (+ 1 point).

dimanche 8 janvier 2012

Chronique Argent France Info sur l'immobilier

Dans sa chronique "Argent" du 8 janvier 2012, sur France Info, Patrick Lelong revient sur les modifications fiscales intervenues dans le secteur de l'immobilier.Il aborde notamment le dispositif  Scellier dont le taux de la réduction d'impôt passe de 18 à 13 % avec une condition que le logement soit classé en  BBC (Bâtiment Basses Consommation). Pour les bâtiments qui ne sont pas classés BBC : la réduction ne sera plus en 2012 que de 6% contre 13% l’année dernière.  L'intérêt des Scellier devient faible. De toute façon,  au 31 décembre 2012, le dispositif disparaît.  Patrick Lelong souligne que ce sera la première fois depuis des décennies que l’investissement locatif ne bénéficiera pas d’un coup de pouce fiscal.

Patrick Lelong aborde également  les investissements dans les résidences de services en location meublé non professionnelles sous le régime de la loi Censi Bouvard. En 2012 de tels investissements n’ouvriront droit qu’à une réduction d’impôt de 11 ou de 15% contre 18% en 2011.

Pour les travaux dans l'immobilier, le taux de la TVA est passé  de 5,5% à7% sur de nombreux travaux. Quant aux crédits d’impôts pour réaliser certains travaux en vue de réaliser des économies d’énergie, ils devraient être réduits de 15%. Les doubles vitrages par exemple seraient assortis d’un crédit d’impôt de 11% contre 13% en 2011.

Il revient également sur la question des plus-values immobilière.

Ecouter la chronique de Patrick Lelong

samedi 7 janvier 2012

L'Europe pleure et les Etats-Unis sourient


L'emploi depuis la grande crise de 1929 constitue le juge de paix pour tout Président en place. Barack Obama est bien conscient que sans résultat en matière de chômage il serait en danger pour l'élection de novembre 2012. Or, au mois de décembre, en phase avec les prévisions, l'économie américaine a créé 212 000 emplois nets. Le taux de chômage en un an est passé de 9,4 à 8,5 % soit le taux le plus bas enregistré depuis 3 ans. Le taux de croissance avoisine 3 % quand celui de l'Europe tend vers 0. Même l'Allemagne n'escompte plus que 0,6 % de croissance cette année.

En 2011, l'économie américaine a créé 1,6 million d'emplois permettant de commencer d'éponger les 9 millions d'emplois perdus durant la crise de 2008/2009.

La crise de l'immobilier s'estompe aux Etats-Unis avec un début de reprise d'activité dans ce secteur important. De même, le niveau de la consommation a été élevé durant les fêtes de fin d'année avec une remontée du climat de confiance des Américains.

L'amélioration du marché de l'emploi est réel avec une diminution du chômage de longue durée et de l'emploi partiel contraint.

Ces bons résultats américains sont à mettre au crédit de la politique mise en oeuvre depuis cet été avec une forte injection de liquidités et la reconduction de mesures de soutien à l'emploi. Néanmoins, en 2012, le Congrès, à la veille des élections, pourrait à nouveau se bloquer d'autant plus qu'il est attendu sur un plan d'économies budgétaires.

Les Québécois face à la retraite, ce n'est pas de tout repose

Selon une récente enquête réalisée pour une banque (TD), les Québécois souhaitent partir à leur retraite à l’âge de 61 ans. Quel que soit la génération, les Québécois souhaitent partir avant l'âge légal. Et plus ils sont jeunes, plus ils souhaitent partir tôt. Les Québécois qui appartiennent à la « génération X » disent en moyenne vouloir prendre leur retraite à 60 ans. Les jeunes de la « génération Y » souhaitent de leur côté prendre leur retraite à 59 ans. Quant à la génération des baby-boomers, plus proche de la réalité de la retraite, l’âge visé en moyenne est de 64 ans. Ce décalage ne sera pas sans poser des désillusions et des incompréhensions.

vendredi 6 janvier 2012

L'inflation se calme en zone euro

L’inflation s’est modérée en décembre selon l’estimation flash d’Eurostat publiée aujourd’hui. Après s’être stabilisée à 3% au cours des trois derniers mois, l’inflation s’est établie à 2,8% en décembre. Cette détente résulte du léger repli des prix énergétiques. L’inflation sous-jacente, elle aussi, a pu également légèrement diminuer. En moyenne en 2011 l’inflation a atteint 2,7%, un taux bien supérieur à l’objectif de stabilité de prix fixé par la BCE, autour de 2 points. L’inflation totale devrait régulièrement diminuer au cours des mois à venir, revenant en deçà de 2% cette été. En 2012 l’inflation devrait s’établir au tour de 2% en moyenne et ainsi rejoindre l'objectif de la BCE. Cette modération devrait inciter les pouvoirs publics à limiter autant que possible la hausse du taux du Livret A actuellement de 2,25 % qui aurait peu atteindre 2,75 % compte tenu du taux d'inflation de 2,5 % actuellement constaté en France. Un retour à 2 % du taux d'inflation de maintenir le taux actuel.

Dans quelle situation sont les entreprises du CAC 40 ?

Euro Rscg a réalisé une étude qu'il entend désormais présenté chaque année sur "le CAC 40 : quel partage de la valeur ajoutée ?".

Selon cette enquête, depuis 2006, les entreprises du CAC 40 ont enregistré une progression de leur cash flow de 22%. Les marges opérationnelles ont augmenté de 13 % et les résultats nets de 10 %. En revanche, depuis 2006, le cAC 40 a reculé de 30 %.

Ces résultats témoignent tout à la fois l'internationalisation des entreprises du CAC 40 et la crise de l'Union européenne. L'internationalisation leur permet de consolider voire d'améliorer leurs résultats en période de crise au sein des pays occidentaux.

Les acteurs de marché considèrent qu'elles pourront faire face à la crise du financement bancaire en ayant recours au marché obligataire. Actuellement, les entreprises du CAC 40 se financent qu'à hauteur de 20 % sur le marché obligataire contre 80 % aux Etats-Unis.

Depuis 2006, la part du cash flow alloué aux actionnaires a augmenté de 31%. Cette augmentation est liée au bon niveau des dividendes, aux opérations de rachat d'actions et au nombre réduit d'augmentations du capital menées depuis 2009. Néanmoins, depuis cinq ans,l'actionnaire a perdu 18 % de sa mise du fait de la chute de 30 % des cours. Cette perte de 18 % pousse les entreprises à multiplier les opérations de rachats.

La rémunération des dirigeants des sociétés du CAC 40 a augmenté de 34 % depuis 2006.  Les salaires ont progressé de 13 % depuis 2006 et les effectifs de 10 % essentiellement entre 2006 et 2009.  Un tiers des emplois des sociétés du CAC 40 sont précaires. L'augmentation de la masse salariale depuis 2006 a été de 25 %.

Les investissement des entreprises du CAC 40 ont régressé de 24 % depuis 2006. Les entreprises opèrent un désendettement et des rachats d'actions ce qui réduit d'autant leur capacité d'investissement. Le caractère dégradé de la conjoncture n'incite pas à réaliser des opérations de croissance interne ou externe.

Par ailleurs, les entreprises du CAC 40 ont vu leur pression fiscale augmenter de 21 % depuis 2006.

Ce  tableau des entreprises du CAC est dual. D'un côté, les grandes entreprises françaises ont des bilans sains et bénéficient du vent de l'économie mondiale ; de l'autre, elles sont confrontées à une augmentation de la pression fiscale et à sous capitalisation en partie liée à la dépression qui s'est abattue sur la zone euro.

  consulter la synthèse de l'étude d'Eurorscg

Augmentation de l'indice du coût de la construction

L'INSEE vient de rendre publique l'augmentation, au troisième trimestre 2011, de l'indice du coût de la construction (ICC). Ce dernier a augmenté de 6,84 % sur un an. L’indice du coût de la construction (ICC) s’établit à 1 624 au troisième trimestre 2011 après 1 593 au trimestre précédent. En glissement annuel, l’ICC augmente de 6,84 %, après une hausse de 5,01 %, au deuxième trimestre 2011. L'augmentation des coûts des matières premières et de l'énergie explique en partie cette évolution. La forte demande explique également l'augmentation de l'ICC.

Niveau de vie, légère augmentation en 2009 selon l'INSEE

Selon l'INSEE, en 2009, le niveau de vie médian s'élevait en France à 19 080 euros annuels en augmentation de 0,4 % par rapport à 2008.  Les 10 % les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 410 euros quand les 10 % les plus riches ont un niveau de vie supérieur à 35 840 euros soit 3,4 fois plus.

La France figure parmi les pays où ce ratio compte parmi les plus faibles. En outre, il est sur moyenne période relativement stable. Le seuil de pauvreté défini à 60 % du revenu médian s'établit à 954 euros mensuels . 8,2 millions de Français vivent au-dessous du seuil de pauvreté soit 13,5 % de la population. Entre 2008 et 2009, le taux de pauvreté s'est accru de 0,5 point.

En 2009, du fait de la crise et de la montée du chômage, le niveau de vie des 10 % les plus pauvres a enregistré une baisse de 1,1 % par rapport à 2008. Entre 2005 et 2008, la hausse était de 2 %.

La part des prestations sociales augmente pour les 10 % les plus pauvres en passant e 36,3 à 39,3 %. Le nombre de bénéficiaires des minimas sociaux a augmenté.
Il faut souligner que le niveau de vie médian des retraités augmente de 1,3 % en euros constants et que le taux de pauvreté est stable à 9,9 %.

lire la note de l'INSEE

Livret A : Christian Noyer ne se prononce pas pour une hausse du taux

Interviewé par Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1 le vendredi 6 janvier 2012, le Gouverneur de la Banque de France a indiqué que compte tenu des préavisons d'inflation, il jugeait que la hausse du taux d'intérêt du Livret n'était pas obligatoire pour le 1er février. Il s'attend à une modération de l'inflation qui permettrait de maintenir inchangé le taux actuel de 2,25 %. L'inflation est passée en fin 2011 ce qui pourrait conduire à un relèvement à 2,75 % du taux du Livret A. Compte tenu du niveau faibles des taux d'intérêt et des mauvaises perspectives de croissance, un tel relèvement poserait de réels problèmes pour le financement du logement social et pervertirait l'échelle des taux entre le court terme et le long terme. Christian Noyer a indiqué qu'il étudierait la situation autour du 15 janvier avant de proposer un taux de rendement pour le Livret A. Une éventuelle hausse devrait intervenir le 1er février. Retrouver l'interview de Christian Noyer sur le site d'Europe 1