CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE
Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance
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mercredi 19 décembre 2018
lundi 10 décembre 2018
Le Mensuel du Cercle de décembre 2018
LE MENSUEL DU CERCLE
décembre 2018
L’ÉDITO
- Face au duopole, combien de divisions pour l’Europe par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne
LE COIN DE L’ÉPARGNE
- Premier bilan, une année 2018 bien chafouine
- Être propriétaire, un challenge de plus en plus difficile à réussir
- Entre 2015 et 2018, les Français ont plébiscité l’assurance vie
LE COIN DE LA RETRAITE
- Partir à la retraite, c’est un tout un travail !
LE COIN DE LA PROTECTION SOCIALE
- Les dépenses de protection sociale : 33,8 % du PIB
- Dépendance : rendez-vous pris pour 2019
LE COIN DE LA DÉMOGRAPHIE
- Gains d’espérance de vie en Europe : stop ou encore
- Espérance de vie en bonne santé : un autre marqueur des inégalités hommes/femmes ?
LE DOSSIERS DU MOIS DE DÉCEMBRE
LA DÉPENDANCE AU-DELÀ DES FRONTIÈRES FRANÇAISES
- La difficile mesure de la dépendance
- Les différentes réponses à la dépendance
LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE
- Tableau de bord des produits d’épargne
- Tableau de bord des marchés financiers
- Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
- Tableau de bord retraite
mardi 27 novembre 2018
En octobre, l'assurance signe et confirme
Au mois d’octobre,
l’assurance vie a enregistré une collecte nette de 2,5 milliards d’euros, selon
la Fédération Française d’Assurance contre 800 millions au mois de septembre.
Cette collecte est supérieure à celle du mois d’octobre 2017 (1,8 milliard
d’euros).
Le résultat du mois
d’octobre a été obtenu grâce à la bonne tenue de la collecte brute et par le
montant mesuré des rachats. En effet, la collecte brute s’est élevée à
13,1 milliards d’euros contre 9,6 milliards d’euros au mois de septembre.
Les rachats ont atteint 10,1 milliards d’euros contre 8,9 milliards d’euros le
mois précédent. Depuis le début de l’année, les cotisations se sont élevées à
117,8 milliards d'euros contre 111,8 milliards d'euros sur la même période
en 2017. Les prestations versées par les sociétés d'assurances depuis le début
d’année s'élèvent à 97,4 milliards d'euros. Sur les dix premiers mois, la
collecte nette a été de 20,4 milliards d’euros contre 8,2 milliards d’euros sur
la même période de 2017.
En octobre, 3,3 milliards
d’euros ont été investis en unités de compte contre 2,5 milliards d’euros au
mois de septembre. Elles ont représenté 25 % de la collecte brute quand la
moyenne des 10 premiers mois de l’année est de 28 %. Le caractère plus volatil
des marchés dissuade les épargnants à s’engager plus sur la voie d’une
diversification en unités de compte
L’encours des contrats
d’assurance-vie s’élève à 1 701 milliards d’euros à la fin du mois de
d’octobre, en progression un an de 1 %.
Le mois d’octobre est, en
règle générale, assez porteur pour l’assurance vie. En effet, lors de ces dix
dernières années, la collecte n’a été, pour ce mois-là, qu’à deux reprises,
négative. Ce bon résultat tranche avec celui du Livret A (décollecte de 2,06
milliards d’euros en octobre). En octobre, les ménages ont opté pour des
placements longs. L’assurance vie bénéficie du désintérêt des ménages pour le
Plan d’Épargne Logement dont la collecte est faible depuis 10 mois. Elle
profite également du moindre engouement pour l’immobilier, en particulier pour
le neuf. De juin à septembre, 27 400 logements neufs ont été réservés, soit -8,9
% par rapport au troisième trimestre 2017.
Dans les prochains mois,
l’assurance vie devrait maintenir le cap même si novembre et décembre lui sont
moins favorables, notamment en raison des dépenses de fin d’année. Néanmoins,
une collecte nette de 22 milliards d’euros est envisageable pour 2018, ce qui
constituerait le meilleur résultat enregistré depuis 2015. L’assurance vie
conforte ainsi sa place de numéro 1 de l’épargne française.
mercredi 21 novembre 2018
le Livret A n'aime pas l'automne
Pour le deuxième mois
consécutif, le Livret A enregistre, en octobre, une décollecte de 2,06
milliards d’euros. Le LDDs a également connu une décollecte de 460 millions d’euros.
L’encours du Livret A revient donc de 282,6 milliards d’euros à 280,6 milliards
d’euros. Depuis le début de l’année, la collecte s’élève, selon la Caisse des
Dépôts et Consignations à milliards d’euros 8,87 milliards d’euros contre 10,47
milliards d’euros sur la même période l’année dernière.
Il faut remonter au mois
d’octobre 2015 pour avoir une décollecte aussi forte. Le mois d’octobre est
traditionnellement mauvais pour le Livret A. Sur dix ans, le Livret A a connu
six décollectes. L’année dernière, en 2017, en octobre, elle avait été de 1,58
milliard d’euros. Le paiement des impôts locaux et les dépenses de rentrées
scolaires pèsent sur le budget des ménages. L’augmentation du salaire net
générée par la suppression des cotisations chômage n’est intervenue qu’à la fin
du mois d’octobre et n’a donc pas eu d’effet sur la collecte du Livret A.
Au cours du premier
semestre, les ménages avaient maintenu un effort d’épargne pour faire face à
des dépenses à venir amenées à augmenter du fait de la hausse des prix,
notamment sur les carburants. Depuis la fin des vacances, ils puisent dans les réserves.
Le contexte anxiogène les conduit également à maintenir une forte poche de
liquidités sur les comptes courants. Le débat sur le pouvoir d’achat, sur
l’augmentation des prélèvements a certainement joué en défaveur de la collecte.
Par ailleurs, le rendement réel négatif du Livret A, plus d’un point, a
peut-être commencé à dissuader les épargnants d’y placer une partie de leurs
disponibilités financières. La décrue de l’inflation devrait, dans les
prochains mois, améliorer légèrement le rendement réel du placement qui
demeurera néanmoins négatif. Pour mémoire, le taux du Livret A est gelé au
moins jusqu’au 1er février 2020 à 0,75 %.
La tendance actuelle devrait
se poursuivre jusqu’à la fin 2018. À partir de décembre mais surtout en
janvier, la collecte devrait redevenir positive en raison des versements des
primes de fin d’année. Pour l’ensemble de l’année 2018, la collecte devrait se
situer autour de 8 milliards d’euros, soit un peu moins qu’en 2017. Cela
resterait néanmoins un bon cru pour le produit d’épargne le plus diffusé en
France.
mardi 20 novembre 2018
samedi 10 novembre 2018
Le Mensuel N°55 du Cercle de l'Epargne - novembre 2018
SOMMAIRE
L'ÉDITO
- Nous nous compliquons bien la vie, par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne
LE COIN DE L'ÉPARGNE
- L’irrésistible progression des dépôts à vue s’achève-t-elle ?
- L’épargne réglementée, de nombreux produits mais pas toujours le même destin
- Les livrets bancaires fiscalisés, un récent retour en grâce
- L’épargne salariale, une niche à fort potentiel
- Les produits d’épargne-retraite individuelle et les affres du vieillissement
- L’assurance vie maintient le cap
- Le PEA et le PEA PME
- Espérance de vie en bonne santé : avantage aux femmes
- Cotisations retraite : histoire d’une croissance difficile à freiner
LE COIN PRATIQUE
- Les prêts entre particuliers doivent être enregistrés
LE DOSSIER DU MOIS DE NOVEMBRE
- Le cinquantenaire du PEL
LES CHIFFRES DU CERCLE
- Tableau de bord des produits d’épargne
- Tableau de bord des marchés financiers
- Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
- Tableau de bord retraite
mercredi 24 octobre 2018
L'assurance vie en retrait mais toujours vaillante
La collecte nette de l’assurance vie, avec + 900 millions d’euros,
est, selon la Fédération Française de l’Assurance, restée positive, elle est
néanmoins en net retrait par rapport à celle du mois d’août 2018 (2,4 milliards
d’euros). Elle est, en revanche, en phase avec le résultat moyen de ces dix
dernières années (925 millions d’euros). Elle est nettement supérieure à celle
du mois de septembre de l’année dernière (500 millions d’euros). Lors de ces
dix dernières années, la collecte n’a été qu’à trois reprises négative au mois
de septembre. La collecte nette s'établit à 18 milliards d'euros depuis le début de l’année contre 6,2
milliards d’euros sur la même période l’année dernière.
Au mois de septembre, la baisse de la collecte nette s’explique
par la diminution des cotisations qui sont passées de 10,6 à 9,6 milliards d’euros.
Les ménages ont réduit leur effort d’épargne. Ce relâchement a été également
constaté pour le Livret A. Les dépenses de rentrées, les derniers tiers de l’impôt
sur le revenu et la perte de pouvoir d’achat occasionnée par la hausse des prix
ont réduit les capacités d’épargne des ménages. Au cours des neuf premiers mois
de 2018, le montant des cotisations
collectées a dépassé les 100 milliards d’euros (104,7 milliards d'euros) soit près de 5 milliards d’euros de plus que sur
la même période de 2017 (99,6 milliards d'euros)
2,5 milliards d’euros ont été placés en unités de compte
contre 2,7 milliards d’euros. C’est le plus mauvais résultat des unités de
compte depuis le début de l’année. Elles ont représenté 26 % de la collecte le
mois derniers quand la moyenne des neuf premiers mois est de 29 %. Le caractère
plus volatil des marchés peut dissuader les épargnants à s’engager sur la voie
d’une diversification en unités de compte.
Les prestations et les rachats sont restés stable à 8,8
milliards d’euros contre 8,2 au mois d’août. Ils sont inférieurs à la moyenne
des huit premiers mois de l’année (9,7 milliards d’euros). Les prestations
versées par les sociétés d'assurances sur les neuf premiers mois de l’année s'élèvent
à 86,8 milliards d'euros contre 92,4 milliards d’euros sur la même période en
2017.
L’encours des
contrats d’assurance-vie s’élève à 1 711
milliards d’euros à la fin du mois de septembre, en progression de 2% sur un an.
L’assurance conforte donc sa place de premier placement des
ménages français. Depuis le début de l’année, il profite de la perte
d’attractivité du Plan d’Epargne Logement. La diminution du nombre de
transactions immobilières conduit également les ménages à réduire les sorties
d’assurance vie.
Les ménages semblent avoir bien digérer l’assujettissement,
partiel, de l’assurance vie au Prélèvement Forfaitaire Unique. De même, la
baisse du rendement des fonds euros n’occasionne pas une remise en cause de l’assurance
vie.
Dans les prochains mois, l’assurance vie devrait maintenir
le cap avec une collecte moins forte qu’en début d’année mais qui resterait
positive. Dans ces conditions, une collecte nette de plus de 20 milliards
d’euros est envisageable, ce qui constituerait le meilleur résultat enregistré
depuis 2015.
mardi 23 octobre 2018
Le Livret A n'aime pas le mois de septembre
Le mois de septembre marque une rupture pour le Livret A avec une décollecte de 410 millions d’euros, la première depuis le mois de décembre 2017. Le mois de septembre est en règle générale peu porteur pour le Livret A. déjà, en 2017, une décollecte avait été constatée (-120 millions d’euros). A la rentrée, les ménages sont contraints de puiser dans leur épargne de précaution pour faire face aux dépenses de rentrées et pour s’acquitter des impôts notamment du dernier tiers de l’impôt sur le revenu. Ainsi, sur ces dix dernières années, 4 décollectes ont été enregistrées
Si dans un premier temps, le retour de l’inflation avait conduit à une hausse de la collecte, il semble aujourd’hui avoir un effet inverse. Les ménages sont face à la contraction de leur pouvoir d’achat obligé de puiser dans leur épargne de précaution. L’augmentation du prix des carburants et les augmentations de certaines taxes pèsent sur leur capacité d’épargne à court terme. Le rendement réel négatif du Livret A peut également avoir inciter les ménages à relâcher leur effort. Il faut remonter à 1983 pour avoir un rendement négatif d’un point.
Ce mouvement de décollecte est en phase avec la prévision de l’INSEE qui table sur une baisse du taux d’épargne. Malgré tout sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du Livret A reste très nettement positive, + 10,93 milliards d’euros, légèrement inférieur à son montant sur la même période en 2017, + 12,05 milliards d’euros.
L’encours s’inscrit dans ces conditions en légère baisse à 282,6 milliards d’euros. Il demeure néanmoins à un niveau très élevé.
Pour les prochains mois, la collecte nette du Livret A devrait rester voisine de zéro. Les fêtes de fin d'année et les impôts locaux devraient peser sur les capacités d'épargne des ménages. Une amplification du mouvement de correction en cours sur les marchés financiers pourrait évidemment créer un report sur le Livret A comme cela avait été constaté lors des précédentes crises surtout quand elles s'accompagnent d'un ralentissement de la croissance. Les prochains jours permettront d'y voir plus clair avec la publication des résultats de la croissance du 3e trimestre.
* : prévisions
Si dans un premier temps, le retour de l’inflation avait conduit à une hausse de la collecte, il semble aujourd’hui avoir un effet inverse. Les ménages sont face à la contraction de leur pouvoir d’achat obligé de puiser dans leur épargne de précaution. L’augmentation du prix des carburants et les augmentations de certaines taxes pèsent sur leur capacité d’épargne à court terme. Le rendement réel négatif du Livret A peut également avoir inciter les ménages à relâcher leur effort. Il faut remonter à 1983 pour avoir un rendement négatif d’un point.
Ce mouvement de décollecte est en phase avec la prévision de l’INSEE qui table sur une baisse du taux d’épargne. Malgré tout sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du Livret A reste très nettement positive, + 10,93 milliards d’euros, légèrement inférieur à son montant sur la même période en 2017, + 12,05 milliards d’euros.
L’encours s’inscrit dans ces conditions en légère baisse à 282,6 milliards d’euros. Il demeure néanmoins à un niveau très élevé.
Pour les prochains mois, la collecte nette du Livret A devrait rester voisine de zéro. Les fêtes de fin d'année et les impôts locaux devraient peser sur les capacités d'épargne des ménages. Une amplification du mouvement de correction en cours sur les marchés financiers pourrait évidemment créer un report sur le Livret A comme cela avait été constaté lors des précédentes crises surtout quand elles s'accompagnent d'un ralentissement de la croissance. Les prochains jours permettront d'y voir plus clair avec la publication des résultats de la croissance du 3e trimestre.
* : prévisions
mardi 9 octobre 2018
Le Mensuel du Cercle de l'Epargne - Octobre 2018
SOMMAIRE
L’ÉDITO
- Excès d’épargne ou excès d’endettement, par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne
LE COIN DE L’ÉPARGNE
- Les Français en mode « épargnant »
- L’héritage, un sujet éternel de passions
LE COIN DE LA SANTÉ
- La Sécurité Sociale face au défi des Affections de Longue Durée
- Le plan « Santé 2022 » révolution, mutation ou évolution ?
LES DOSSIERS DU MOIS D’ OCTOBRE
RÉFORME DES RETRAITES 2019 : LE DÉFI DE LA RETRAITE DES FONCTIONNAIRES
- Les agents publics et leur retraite, un enjeu à 75 milliards d’euros
- Une convergence des régimes publics vers les régimes de droit commun
- Retraite publique, retraite privée, on refait le match ?
- Pyramide des âges de la population de la CNRACL au 31 décembre 2017
- Les régimes de la fonction publique face au défi du régime universel
- Des retraités plutôt favorables à la réforme
- Annexes
L’ÉPARGNE SALARIALE, UN SENIOR TOUJOURS FRINGANT
- L’architecture rapide de l’épargne salariale
- 9 millions de salariés couverts
- L’épargne salariale, un encours à 132 milliards d’euros
- Les cadres et les salariés des grandes entreprises, les premiers bénéficiaires de l’épargne salariale
- L’épargne salariale ou la surreprésentation de quelques secteurs d’activité
- L’épargne salariale absente d’un très grand nombre de PME
- Projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises et l’Épargne salariale
LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE
- Tableau de bord des produits d’épargne
- Tableau de bord des marchés financiers
- Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
- Tableau de bord retraite
vendredi 21 septembre 2018
Le Livret A en pleine forme estivale
Les Français, depuis le début du 2e trimestre, sont en mode « épargnant ». Le taux d’épargne a en effet gagné 0,5 point de mars à juin en passant de 13,7 à 14,2 % du revenu disponible brut. Le Livret A comme l’assurance vie sont les grands gagnants de cette préférence pour l’épargne. Les ménages privilégient depuis plusieurs mois ces deux placements financiers. Les gains de pouvoir d’achat, +0,7 % au cours du deuxième trimestre, ont été ainsi affectés à l’épargne et non à la consommation qui a reculé de 0,1 % au cours de cette même période.
Le mois d’août, pour le Livret A, confirme et accentue cette tendance avec une collecte nette de 1,35 milliard d’euros faisant suite à celle de juillet qui s’était élevée à 880 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte atteint désormais 11,34 milliards d’euros contre 10,58 milliards d’euros sur la même période en 2017.Le mois d’août est traditionnellement un bon mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, seules deux décollectes ont été enregistrées, en 2014 et 2015. Les ménages épargnent en août en vue des dépenses de rentrées et des échéances fiscales (dernier tiers provisionnel et impôts locaux). La très bonne collecte du Livret A, depuis le début d’année, n’est donc pas affectée par la hausse des prix. Le rendement réel du Livret A est négatif de plus d’un point, ce qui n’était pas arrivé depuis de nombreuses années. Les ménages, par précaution, augmentent leur effort d’épargne, afin de faire face à des dépenses dont le montant est attendu à la hausse en raison de l’inflation anticipée. Il y a également la volonté implicite de maintenir constant la valeur de son patrimoine. Le Livret A continue également de bénéficier du désintérêt des ménages pour le Plan d’Épargne Logement.
Les gains de pouvoir d’achat sont attendus à la hausse au cours des prochains mois avec le deuxième train de baisse des cotisations sociales prévu pour le 1er octobre. Si un petit rebond de la consommation est attendu au cours des 3e et 4e trimestres avec à la clef une légère diminution de l’effort d’épargne, malgré tout, à la différence de l’année dernière, la collecte nette du Livret A devrait rester positive dans les prochains mois compte tenu de la résurgence de certaines inquiétudes économiques et sociales.
jeudi 20 septembre 2018
L'assurance vie ne faiblit pas
L’assurance vie n’est pas partie en vacances
L’assurance vie confirme sa bonne santé estivale avec une
collecte nette, au mois d’août, de 2,4 milliards d’euros qui fait suite à celle,
du mois de juillet, de 2,7 milliards d’euros. C’est le meilleur résultat
enregistré en août depuis 2010.
Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit
désormais à 17,1 milliards d’euros 5,8 milliards d’euros sur la même période en
2017. Ce mouvement est porté par le versement des cotisations et des primes qui
a atteint, sur les huit premiers mois de l’année, 95,2 milliards d’euros contre
89,8 milliards d’euros en 2017. Au mois d’aout dernier, les cotisations se sont
élevé à 10,6 milliards d’euros en recul par rapport à juillet (12,4 milliards d’euros)
mais elles sont supérieures à leur montant du mois d’août 2017 (9,7). Les
rachats ont atteint, en août 2018, 8,2 milliards d’euros contre 9,7 milliards d’euros
en juillet dernier et 8,7 milliards d’euros en août 2017. Sur les huit premiers
mois de 2018, les rachats ont été donc de 78 milliards d’euros contre 83
milliards d’euros sur la même période en 2017. L’encours des contrats
d’assurance-vie s’élève désormais à 1 708 milliards d’euros à fin août
2018, en progression de 3 % sur un an.
Le mois d’août est en règle générale un bon mois pour l’assurance
vie. Au cours des dix dernières années, seules deux décollectes ont été
enregistrées, en 2011 et en 2012. Le mois d’août, marqué par les vacances, ne
donne pas lieu à de nombreuses opérations patrimoniales, ce qui conduit à une
traditionnelle baisse des rachats. Si la collecte brute enregistre également
une décrue, celle-ci s’est avérée, cette année, assez faible conduisant à une
belle collecte nette. Un petit tassement de la collecte des unités de compte
est, en revanche, constaté. Elle ne représente que 25 % de la collecte contre
une moyenne de 29 % depuis le début de l’année. Les résultats en dent de scie
de la bourse peuvent expliquer ce léger recul. Par ailleurs, du fait des
vacances, les cotisations du mois d’août sont dominés par les versements
réguliers automatiques ; or ils sont orientés plus fortement vers les fonds en
euros que vers les unités de compte.
Depuis le début de l’année, l’assurance vie enregistre donc de
bons résultats. L’inflation qui érode le rendement réel des fonds en euros ne
nuit pas à la collecte. Les ménages, par effet d’encaisse, ont toujours
tendance, au moment de la reprise de l’inflation à épargner davantage. Le
changement du régime fiscal avec l’introduction du prélèvement forfaitaire
unique n’a pas d’incidence Par ailleurs, comme en témoignent également les bons
résultats du Livret A depuis le débit de l’année, les Français privilégient la
sécurité et la liquidité. L’assurance vie demeure toujours une valeur sûre pour
les épargnants. La diminution du nombre de transactions immobilières favorise
également ce placement. La fin de l’année devrait rester porteur pour l’assurance
vie compte tenu du maintien d’un certain nombre d’incertitudes économiques
(inflation, guerre commerciale, ralentissement de la croissance, diverses
réformes du gouvernement).
lundi 10 septembre 2018
Le Mensuel du Cercle de l'Epargne N°53 de septembre 2018
AU SOMMAIRE DU MENSUEL DE L'ÉPARGNE ET DE LA RETRAITE
DU MOIS DE SEPTEMBRE 2018
L'ÉDITO
- Inflation, faut-il avoir peur ? Par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne
LE COIN DE LA CONJONCTURE
- L’épargnant, le retraité et l’inflation font-ils bon ménage ?
LE COIN DE LA RETRAITE
- Régimes de retraites complémentaires des salariés : ce qui change au 1er janvier 2019
- Retraite : les points d’alerte du comité de suivi des retraites
- Le régime universel au secours des fonctionnaires territoriaux ?
LE COIN DE L'ÉPARGNE
- Projet de loi PACTE, la révolution de l’épargne-retraite est-elle au rendez-vous ?
LE DOSSIER DU MOIS DE SEPTEMBRE
L’ÉPARGNANT FRANÇAIS, UN PRUDENT QUI CONNAÎT SES LIMITES ?
- Livret A : un regain d’intérêt conjoncturel ?
- L’assurance vie, toujours premier placement financier
- Le retour en grâce des actions
- La réforme fiscale de l’épargne pas encore totalement intégrée
LES CHIFFRES DU CERCLE DE L'ÉPARGNE
- Tableau de bord des produits d’épargne
- Tableau de bord des marchés financiers
- Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
- Tableau de bord retraite
Télécharger le PDF du Mensuel
mardi 28 août 2018
BFM Business, épargne et inflation
BFM Business, épargne et inflation
mardi 21 août 2018
Le Livret A toujours au sommet de sa forme
Les Français, au cours du mois de juillet, n’ont pas relâché leurs efforts en matière d’épargne de précaution. La collecte nette du Livret A a atteint 880 millions d’euros contre 280 millions d’euros au mois de juin dernier. Avec le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte est de 1,1 milliard d’euros.
Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte du Livret A flirte avec les 10 milliards d’euros (9,99 milliards d’euros). Ce résultat est proche de celui de l’année dernière (10,58 milliards d’euros). Avec le LDDS, la collecte nette a été de 11,88 milliards d’euros depuis le mois de janvier 2018 contre 12,64 milliards d’euros sur la même période en 2017.
Sur ces dix dernières années, la collecte du Livret A a été négative au cours du mois de juillet qu’à trois reprises, 2009, 2014 et 2015. La collecte moyenne de ces dix dernières années à été de 550 millions d’euros. 2018 est donc plutôt un bon cru pour le Livret A.
L’encours du Livret A s’élève à fin juillet à 281,7 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record historique. Avec le LDDS, l’encours a atteint, toujours fin juillet, 387,8 milliards d’euros contre 373,5 milliards d’euros fin juillet 2017.
Le rendement réel négatif d’au moins un point ne dissuade pas les ménages de placer une partie de leurs liquidités sur leur Livret A. Face aux futurs dépenses incontournables de la rentrée - rentrées scolaires, impôts locaux, dernier tiers provisionnel (17 septembre) - les Français ont, cette année, décidé de garnir leur Livret A. Par ailleurs, la légère résurgence de l’inflation les y incite également. En effet, craignant une érosion de leur pouvoir d’achat dans les mois à venir, ils préfèrent renforcer leur épargne de précaution. En période de hausse des prix, en vertu de la règle dit « d’effet d’encaisse », les ménages, pour maintenir constant leur patrimoine, ont tendance à épargner davantage. La baisse du niveau de confiance dans la situation économique conduit également au bon maintien du niveau de collecte du Livret A.
Dans les prochains mois, une légère érosion de la collecte est attendue en raison du cycle des dépenses de consommation et des impôts. Malgré tout, la multiplication des incertitudes économiques et sociales incitera les ménages à maintenir un taux d’épargne assez élevé, ce qui devrait peser négativement sur la croissance.
Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte du Livret A flirte avec les 10 milliards d’euros (9,99 milliards d’euros). Ce résultat est proche de celui de l’année dernière (10,58 milliards d’euros). Avec le LDDS, la collecte nette a été de 11,88 milliards d’euros depuis le mois de janvier 2018 contre 12,64 milliards d’euros sur la même période en 2017.
Sur ces dix dernières années, la collecte du Livret A a été négative au cours du mois de juillet qu’à trois reprises, 2009, 2014 et 2015. La collecte moyenne de ces dix dernières années à été de 550 millions d’euros. 2018 est donc plutôt un bon cru pour le Livret A.
L’encours du Livret A s’élève à fin juillet à 281,7 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record historique. Avec le LDDS, l’encours a atteint, toujours fin juillet, 387,8 milliards d’euros contre 373,5 milliards d’euros fin juillet 2017.
Le rendement réel négatif d’au moins un point ne dissuade pas les ménages de placer une partie de leurs liquidités sur leur Livret A. Face aux futurs dépenses incontournables de la rentrée - rentrées scolaires, impôts locaux, dernier tiers provisionnel (17 septembre) - les Français ont, cette année, décidé de garnir leur Livret A. Par ailleurs, la légère résurgence de l’inflation les y incite également. En effet, craignant une érosion de leur pouvoir d’achat dans les mois à venir, ils préfèrent renforcer leur épargne de précaution. En période de hausse des prix, en vertu de la règle dit « d’effet d’encaisse », les ménages, pour maintenir constant leur patrimoine, ont tendance à épargner davantage. La baisse du niveau de confiance dans la situation économique conduit également au bon maintien du niveau de collecte du Livret A.
Dans les prochains mois, une légère érosion de la collecte est attendue en raison du cycle des dépenses de consommation et des impôts. Malgré tout, la multiplication des incertitudes économiques et sociales incitera les ménages à maintenir un taux d’épargne assez élevé, ce qui devrait peser négativement sur la croissance.
lundi 6 août 2018
Le Mensuel de l'Epargne et de la retraite N°52 du mois d'août 2018
AU SOMMAIRE DU MENSUEL DE L'ÉPARGNE ET DE LA RETRAITE
DU MOIS D'AOÛT 2018
L'ÉDITO
- La retraite est une affaire sérieuse, par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne
LE COIN DE L'ÉPARGNE
- Le Livret A en roue libre
- Un semestre en or pour l’assurance vie
- Rebond du nombre de PEA ouverts en France
- Plan d’épargne logement, changement de cap ?
- Les dépôts à vue, toujours grands favoris !
LE COIN DE LA DÉMOGRAPHIE
- La belle victoire sur la mortalité infantile marque le pas
LES DOSSIERS DU MOIS D'AOÛT
DU PACTE À LA RÉFORME DES RETRAITES CRAINTES, BESOINS ET ATTENTES DES FRANÇAIS EN MATIÈRE D’ÉPARGNE
- Placements : les actions, faute de mieux ?
- Placements financiers : les choix fiscaux du Gouvernement contestés ?
- L’effort régulier d’épargne-retraite confirme sa tendance à la baisse
- Épargne-retraite : les atouts des produits dédiés encore méconnus du grand public
- Pour promouvoir l’épargne-retraite, développons l’épargne individuelle ?
- Après l’épargne pour compléter sa retraite, l’épargne pour financer sa possible dépendance ?
LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE
- Tableau de bord des produits d’épargne
- Tableau de bord des marchés financiers
- Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
- Tableau de bord retraite
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lundi 23 juillet 2018
Le Livret A en prévacances en juin
Pour l’ensemble du 1er semestre, les Français ont plébiscité le Livret A malgré son rendement réel devenu
négatif du fait de la hausse des prix. En effet, sur les six premiers mois de
l’année, la collecte a atteint 9,11 milliards d’euros contre 9,42 milliards
d’euros sur la même période de l’année 2017.
En revanche, au mois de juin, le Livret A n’a enregistré qu’une petite
collecte à hauteur de 280 millions d’euros. Elle s’inscrit dans le mouvement
entamé au mois de mai. Si au mois de mai les impôts pouvaient expliquer la
décrue de la collecte, en ce qui concerne le mois de juin c’est avant tout la
préparation des vacances qui en constitue la cause. Traditionnellement juin est
un mauvais mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, une
décollecte a été enregistrée à quatre reprises (2009, 2010, 2014, 2015).
La baisse de la collecte sur ces deux derniers mois fait suite à un début
d’année très favorable au Livret A. Dans un premier temps, face à la montée des
incertitudes économiques (ralentissement économique, guerre commerciale avec
les États-Unis) et à l’augmentation des prix, les ménages ont renforcé leur
effort d’épargne en faveur du Livret A. Quand l’inflation est en hausse, les
Français ont tendance à mettre plus d’argent de côté afin de maintenir, en
valeur réelle, leur épargne (par effet d’encaisse) et pour faire face, à court
et moyen terme, à des dépenses appelées à augmenter. Par ailleurs quand les
prélèvements obligatoires augmentent, ce qui était le cas au 1er
semestre, et contrairement aux idées reçues, les contribuables, de peur que ce
mouvement se poursuive, préfèrent alors augmenter leur épargne. Ce n’est que
dans un second temps du fait de l’érosion de leur pouvoir d’achat qu’ils sont
contraints de limiter leur effort d’épargne. C’est ce que nous constatons
depuis deux mois.
Le second semestre ressemblera sans nul doute à celui de l’année
dernière. La collecte devrait rester faible voire devenir négative selon les
mois. Dans les six prochains mois, les ménages devront notamment faire face aux
dépenses de rentrée scolaire et au paiement des impôts (dernier tiers
provisionnel et impôts locaux). Malgré tout, à partir du mois d’octobre, les
Français devraient bénéficier d’un surcroît de pouvoir d’achat avec le second
volet de baisse des cotisations sociales ce qui pourrait conduire à une
amélioration de la collecte au dernier trimestre malgré les dépenses de Noël.
mardi 10 juillet 2018
lundi 9 juillet 2018
Le Mensuel de l'Epargne et de la Retraite M51
L’ÉDITO
- Que faire des réserves des régimes complémentaires ? par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne
LE COIN DE LA RETRAITE
- Retraite, état des lieux avant déménagement
- Retraite : qu’en sera-t-il demain ?
- L’âge de départ à la retraite repoussé en Russie !
LE COIN DE L’ÉPARGNE
- Patrimoine financier, les Français toujours très conservateurs
- L’épargne réglementée maintient le cap malgré la baisse des taux
- Le Plan d’Épargne Logement abandonne sa place de champion pour la collecte
- L’assurance vie plie mais résiste
- La détention directe et indirecte d’actifs investis en fonds propres
- La prise de risques, un combat sans fin
LES DOSSIERS DU MOIS DE JUILLET
- La réversion, réforme ou pas réforme un enjeu de société
- 4,4 millions de bénéficiaires de droits dérivés
- La réversion en France, règles en vigueur
- Le poids relatif de la réversion est amené à diminuer
- La réversion chez nos partenaires
- Quel avenir pour la réversion en France ?
- Les pistes envisageables pour le Gouvernement
2. La retraite et l’épargne des indépendants passées au crible
- Retraite : plus d’un travailleur non salarié sur deux est très inquiet pour sa retraite
- Épargne des indépendants : diversité et sécurité
LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE
- Tableau de bord des produits d’épargne
- Tableau de bord des marchés financiers
- Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
- Tableau de bord retraite
jeudi 28 juin 2018
Le chantier explosif de la réversion
Apparue au XIXe siècle, la réversion s’est constituée, à l’origine, dans le
prolongement du devoir de protection dû à la femme par son mari, auquel
incombait, jusqu’en 1971, le statut de chef de famille en application de
l'article 213 du Code civil. C’est ainsi que ce droit qui a vu le jour au sein
de la fonction publique était initialement réservé aux femmes avant de
s’étendre progressivement aux veufs et d’être uniformisé entre les deux sexes
entre 1973 et 2004. La réversion est un sujet sensible. En effet, lié au décès
d’un conjoint, elle constitue un élément de la solidarité nationale. Par
ailleurs, elle permet de réduire fortement l’écart de pensions entre les hommes
et les femmes. Les pensions de ces dernières sont, en droit direct, de 39 %
inférieures à celles des hommes (données 2016). En intégrant les droits de
réversion, l’écart n’est plus que de 25 %.
Le système de la réversion a en commun avec celui des retraites, la
complexité. Les différents régimes ont retenu leurs propres règles. La situation
des conjoints survivants peut, de ce fait, différer en fonction de la carrière
professionnelle des conjoints décédés. Depuis de nombreuses années, l’idée
d’une refonte de la réversion est avancée par les pouvoirs publics et certains
partenaires sociaux. Avec le lancement de la réforme systémique du système de
retraite, la refonte de la réversion est incontournable.
4,4 millions de
bénéficiaires de droits dérivés
4,4 millions de pensions de droit dérivé sont versées par les
principaux régimes de base du secteur privé. Le nombre de bénéficiaires d’une
pension de réversion s’est accru de 6,4 % par rapport à 2006. Parmi ces
bénéficiaires, 1,1 million (soit un quart) ne perçoivent aucun droit
direct, soit parce qu’ils n’ont pas encore liquidé leurs droits propres, soit
parce qu’ils n’ont pas travaillé – du moins en France – ou pas
suffisamment longtemps pour recevoir à ce titre une pension sous forme de
rente.
2,8 millions de personnes perçoivent une pension de droit dérivé à la
CNAV et 2,9 millions à l’Arrco. Les régimes de base du secteur privé
(CNAV, MSA salariés, MSA non-salariés, RSI artisans et RSI commerçant) versent,
au total, 4,5 millions de pensions de droit dérivé, tandis que les caisses
de la fonction publique (fonction publique civile de l’État, fonction publique
militaire de l’État et CNRACL) en versent 0,6 million)
La proportion des femmes parmi les bénéficiaires d’une pension de droit
dérivé est de 89 %. Leur surreprésentation est liée à leur plus longue
espérance de vie et au fait qu’elles soient deux à trois ans plus jeunes que
leur conjoint. Par ailleurs, quand ils sont veufs, les hommes, en raison de
leur niveau de pension de droit direct souvent plus élevé que celui des femmes,
ont des revenus supérieurs aux plafonds de ressources pour être éligibles à la
réversion, quand celle-ci est soumise à condition.
Du fait d’un taux d’activité plus faible que les hommes, voire de l’absence
totale d’activité professionnelle rémunérée, les femmes représentent la
quasi-totalité des retraités ne touchant qu’une pension en droit dérivé (96
Fort logiquement, le nombre de bénéficiaires des pensions de réversion
croît avec l’âge entre 50 et 85 ans.
La réversion en
France, règles en vigueur
Le principe de
base
Le conjoint survivant peut bénéficier d’une pension de réversion sous
réserve de respecter des conditions d’âge et de ressources. Le conjoint divorcé
est assimilé au conjoint survivant qu’il soit remarié ou non. La pension est
partagée au prorata de la durée de mariage entre le conjoint survivant et les
précédents.
Les règles en
vigueur pour les régimes de base alignés (régime des salariés, indépendants,
agricole, professions libérales)
La date d’ouverture des droits à réversion
Pour les régimes de base, l’âge d’ouverture des droits de réversion est de
55 ans. Quand l’assuré est décédé avant le 1er janvier 2009, l’âge
minimum requis est de 51 ans quelle que soit la date de dépôt de la demande de
pension. Cette condition d’âge a fortement varié dans le temps. Elle était de
65 ans en 1945 et était passée à 55 ans en 1972 avant de descendre à 51 ans en
2007. Ce n’est que depuis 2009 qu’elle est revenue à 55 ans. La question de son
relèvement à 60 ou à 62 ans pourrait se poser.
Le plafonnement de la réversion en fonction des ressources
Pour bénéficier d’une pension de réversion dans un régime de base, le
montant de ses ressources ne doit pas dépasser, pour une personne seule, 2080
fois le SMIC horaire en vigueur au 1er janvier de l’année
considérée, soit 20 550 euros en 2018.
Le plafond pour un couple est égal à 1,6 fois celui d’une personne seule
soit 32 880 euros (1er janvier 2018). Le montant de la pension
de réversion est différentiel. Il
s’ajuste par rapport au plafond de ressources.
Les ressources prises en compte sont celles des trois mois civils précédant
la date d’effet de la pension de réversion. Quand ces ressources excèdent le
quart du plafond annuel, le calcul s’effectue sur la base des 12 derniers mois.
Toutes les ressources du ménage sont prises en compte pour déterminer si le
plafond est atteint ou pas à l’exception des assurances-vie et des capitaux
décès du conjoint décédé, de la valeur de la résidence principale et des
prestations familiales… Les ressources sont révisables chaque année.
Le taux et montant de la réversion pour les régimes de base
La réversion est calculée en pourcentage des droits « retraite » acquis par
le défunt. Ce taux est de 54 % de la pension principale dont bénéficiait ou
aurait bénéficié l’assuré décédé.
Le montant
maximum d'une pension de réversion est fixé à 10 727,64 euros par an, soit
893,97 euros par mois.
La majoration pour enfant et la majoration pour âge
Le titulaire de la pension de réversion peut bénéficier d’une majoration de
10 % s’il a donné naissance ou élevé au moins trois enfants pendant 9 ans avant
leur 16ème anniversaire. Le bénéficiaire doit être âgé de moins de
67 ans et ne doit pas être titulaire d’une retraite de base obligatoire. Cette
majoration entre dans le calcul du plafond de ressources.
La pension de réversion peut être majorée de 11,10 % si le titulaire a plus
de 67 ans. Il doit, au préalable, faire valoir tous ses droits à retraite.
La réversion dans la fonction publique, dans les
régimes spéciaux et pour les
avocats
Aucune condition d’âge et de ressources n’est prévue. Le taux de la
réversion est de 50 %.
Une durée minimale d’union de quatre ans est exigée dans la fonction
publique, de deux ans pour les régimes spéciaux et de 5 ans pour les avocats.
La pension est suspendue en cas de remariage, de PACS ou de concubinage en
ce qui concerne la fonction publique.
La réversion
dans les régimes complémentaires
Les régimes
AGIRC/ARRCO
A la différence des régimes de base, l’obtention d’une pension de réversion
n’est soumise à aucune condition de ressources. Il n’y a pas de limitation de
la pension en cas de cumul avec d’autres avantages vieillesse. Le droit à
réversion est simplement lié à une condition d’âge. Le conjoint survivant même
divorcé peut bénéficier d’une pension de réversion cumulable, le cas échéant,
avec un avantage personnel acquis dans ces régimes.
En cas de remariage postérieurement à l’attribution de la pension de
réversion, le service de celle-ci est supprimé de façon définitive à partir du
premier jour du trimestre suivant le remariage. Les orphelins de père et de
mère ont également accès à des droits de réversion.
Que ce soit pour l’ARRCO ou pour l’AGIRC, le conjoint survivant a droit à
une pension calculée sur la base de 60 % des points du conjoint décédé. Pour
l’ARRCO, l’accès à la pension de réversion est possible dès 55 ans. Pour l’AGIRC,
cet âge est de 60 ans. Les conjoints invalides ou ayant eu deux enfants à
charge peuvent obtenir une pension de réversion sans condition d’âge.
Quand il y a un seul ayant droit, la réversion est calculée sur le total de
la carrière de l’assuré décédé. Quand l’ex-conjoint est divorcé mais non
remarié, la réversion est calculée au prorata de la durée de mariage par
rapport à la durée d’assurance aux régimes de base du défunt. Quand la durée de
mariage est supérieure, l’ex-conjoint bénéficie de l’ensemble de la pension.
Quand il y a plusieurs ayants-droits, avec une coexistence du conjoint
survivant avec le (ou les) ex-conjoint(s) non remariés, la pension de réversion
est partagée entre l’ensemble des ayants-droits au prorata de la durée de
chaque mariage rapportée à la durée totale des mariages. Quand le partage
s’effectue qu’entre ex-conjoints non-remariés, la réversion est alors calculée
au prorata de la durée de mariage par rapport à la durée d’assurance au régime
de base du défunt.
Jusqu’au 1er janvier 2013, les commerçants et les artisans
n’étaient pas soumis aux mêmes règles en matière de réversion. Depuis le 1er
janvier 2013, les artisans, les commerçants et les industriels étant couverts
par le même régime complémentaire sont désormais régis, en matière de
réversion, par les mêmes règles.
Régime en vigueur jusqu’au 1er janvier 2013
- Réversion des commerçants
Pour bénéficier d’une pension complémentaire de réversion au titre du RSI,
le conjoint de l’assuré décédé devait
avoir été uni durant deux ans ou avoir eu au moins un enfant de cette
union. Le conjoint pouvait être divorcé mais pas remarié. Le conjoint survivant
ne doit pas avoir d’activité professionnelle. En cas de reprise d’activité, la
réversion est suspendue. La pension de réversion est égale à 60 % des droits du
conjoint décédé. Pour en bénéficier, le conjoint survivant doit avoir au moins
60 ans.
Le montant des pensions personnelles et de réversion ne doit pas dépasser
le plafond annuel de la Sécurité sociale. En cas de dépassement, la pension de
réversion est diminuée à due concurrence.
- La réversion des artisans
Pour bénéficier d’une pension de réversion, le mariage doit également avoir
duré deux ans ou un enfant doit être né de cette union. Le conjoint survivant
peut être divorcé mais pas remarié. Il peut avoir été marié mais être de
nouveau veuf.
La pension de réversion est égale à 60 % des droits de l’assuré décédé.
Elle peut être versée à partir de 55 ans et non 60 comme pour les commerçants.
La condition d’âge disparaît si le conjoint survivant est reconnu totalement et
définitivement invalide.
Des conditions de ressources sont imposées aux conjoints survivants. Le
montant de ressources ne doit pas dépasser le Plafond annuel de la sécurité
sociale. La pension de réversion est ajustée afin que le cumul de ressources
(pension de réversion comprise), soit inférieur ou égal à ce plafond (38 040
euros au 1er janvier 2015).
Le nouveau régime de la réversion complémentaire pour
les commerçants et artisans depuis le 1er janvier 2013
Depuis le 1er janvier 2013, un régime unique a remplacé les deux
précédents régimes. Les droits acquis au titre du régime complémentaire des
artisans et du régime complémentaire des commerçants sont conservés.
Les pensions de réversion des commerçants et des artisans sont accessibles
désormais, pour tous, à partir de 55 ans. La condition de durée de mariage est
supprimée tout comme la suppression du versement de la pension en cas de
remariage. Les conditions de ressources sont fixées à deux fois le plafond
annuel de la sécurité sociale soit 79 464 euros (au 1er janvier 2018).
Les conditions de réversion diffèrent selon les professions. Il convient de
se renseigner auprès de la section dont dépendait l’assuré décédé. En règle
générale, les pensions de réversion peuvent être versées entre 60 et 65 ans. Le
montant de la pension de réversion est fréquemment de 60 % des droits accumulés
par l’assuré décédé. Une durée minimale de mariage peut être exigée ou
l’existence d’un enfant issu de l’union.
La réversion
des notaires
Pour bénéficier d’une pension de réversion, le conjoint survivant du
notaire décédé doit justifier d’une durée minimale de mariage de 2 ans si le
mariage est célébré pendant l’activité professionnelle du notaire ou d’une
durée minimale de mariage d’au moins 5 ans à la date du décès. Si de cette
union un enfant est né, la condition de durée n’est plus exigée.
En cas de décès d’un notaire, soit en exercice, soit après cessation de ses
fonctions, le conjoint survivant peut bénéficier d’une réversion fixée à 60 %
des droits acquis par le défunt. Toutefois, la réversion de la complémentaire
du notaire décédé peut être de 100 % si ce dernier en avait fait la demande à
la liquidation de ses droits à retraite.
La pension de réversion peut être versée à partir du 50ème
anniversaire du conjoint si le décès est survenu avant le 1er
janvier 2014. Le conjoint survivant devra attendre son 52ème
anniversaire si le décès du notaire survient après le 1er janvier 2014.
Si le défunt laisse, soit un conjoint survivant et un ou plusieurs
conjoints divorcés et non remariés, soit un ou plusieurs conjoints divorcés et
non remariés, la réversion est partagée entre les intéressés au prorata de la
durée de chaque mariage. La réversion est suspendue en cas de remariage et ne
pourra être rétablie qu’en cas de veuvage ou de divorce. Aucune condition de
ressource n’est exigée pour l’attribution des droits à réversion.
La réversion
des officiers ministériels
Pour bénéficier de la réversion du régime complémentaire, le conjoint
survivant doit justifier de deux années de mariage ou de de la naissance d’un
enfant durant l’union. En cas de coexistence d’un conjoint survivant et un ou
plusieurs conjoint(s) divorcé(s) non remariés, le partage se fait au prorata de
la durée de chaque mariage. La condition d’âge pour pouvoir bénéficier de la
réversion de la retraite complémentaire de l’officier ministériel décédé est
fixée à 60 ans. La pension de réversion du régime complémentaire n’est pas
soumise à une clause de ressources.
La réversion
des médecins
Pour bénéficier de la réversion du régime complémentaire de la CARMF (La
Caisse autonome de retraite des médecins de France), le conjoint survivant doit
justifier de deux années de mariage ou de la naissance d’un enfant durant
l’union. En cas de coexistence d’un conjoint survivant et d’ex-conjoints
divorcés non remariés, le partage se fait au prorata de la durée de chaque
mariage. Le partage est établi définitivement, c’est-à-dire qu’au décès de l’un
des conjoints, sa part n’accroît pas la part de l’autre ou, s’il y a lieu, des
autres. Pour bénéficier de la réversion le ou les conjoints survivants non
remariés doivent avoir au moins 60 ans. Le montant de la réversion s’élève à 60
% du montant de la pension qu’aurait perçue le médecin décédé.
Si le médecin décédé n’était pas à jour des cotisations, aucun droit à
pension ne pourra être ouvert avant la régularisation intégrale du compte.
Par ailleurs, le conjoint survivant d’un médecin non retraité a la
possibilité de procéder à un rachat de points portant sur la validation des
années d'exercice libéral antérieures au 1er juillet 1949 (date de
création du régime) et des périodes militaires. Si le médecin décédé était une
femme, le ou les conjoints survivants peuvent également valider les trimestres
pour les enfants nés durant l’activité médicale de celle-ci. La pension de
réversion du régime complémentaire n’est pas soumise à une clause de
ressources.
La réversion
des pharmaciens
Pour pouvoir bénéficier de la pension de réversion au titre de la retraite
complémentaire gérée par répartition du pharmacien décédé, le conjoint
survivant doit être âgé de 60 ans et avoir été marié au moins deux ans ou avoir
eu au moins un enfant pendant le mariage. En cas de coexistence d’un conjoint
et/ou d’ex-conjoints survivants non remariés, la pension est partagée au
prorata de la durée des mariages respectifs.
La pension de réversion s’élève, pour le régime complémentaire, à 60 % et
de ce que l’assuré touchait ou aurait touché. Elle n’est pas soumise à des conditions
de ressources et peut donc être librement cumulable avec toute autre retraite
personnelle du conjoint survivant.
Le poids
relatif de la réversion est amené à diminuer
Le poids relatif de la réversion au sein des dépenses de retraite devrait passer
de 12 % à 8,8 % entre 2014 et 2060. L’augmentation des pensions des femmes
explique cette évolution. En effet, le taux d’activité des femmes de 15 à 64
ans était de 67,6 % en 2015 contre 58,2 % en 1990. Sur la même période, le taux
d’activité des hommes est resté stable (passant de 75,9 à 75,5 %). L’écart de
rémunération avec les hommes tend également à se réduire. La meilleure prise en
compte des périodes de maternité permet, par ailleurs, d’augmenter les droits à
la retraite des femmes. Selon l’INSEE, si la pension de droit direct des femmes
nées en 1930 ne représente en moyenne que 53 % de celle des hommes de la même
génération, celle-ci atteindrait 81 % pour les femmes nées en 1970.
Une partie de droits de réversion étant soumis à une condition des
ressources, l’augmentation des revenus propres des femmes devraient conduire à
ce qu’elles en profitent moins que dans le passé.
Le poids relatif de la réversion baissera également en raison de la
diminution des différences d’âge entre les conjoints. En outre, l’écart de
l’espérance de vie entre les hommes et les femmes tend à s’amenuiser.
Ces différents points amènent certains experts et responsables de la
protection sociale à poser la question de l’utilité à terme des pensions de
réversion.
La réversion
chez nos partenaires
La Suède
En 1990, au niveau du régime par répartition, les pensions de réversion
(dite pension de veuvage) ont été supprimées en Suède pour les générations
futures de veufs et veuves. La suppression s’est faite de manière progressive
avec une pleine application du nouveau dispositif pour les générations nées à
partir de 1945.
La pension d’ajustement
Depuis 1990, les conjoints survivants âgés de moins de 65 ans peuvent
néanmoins bénéficier d’une pension dite d’ajustement ou transitoire. Cette
pension est accessible aux partenaires « enregistrés » ainsi qu’aux concubins
ayant donné naissance à un enfant. Le concubin survivant peut également
bénéficier de cette pension s’il a déjà été marié ou partenaire enregistré du
défunt par le passé.
La pension d’ajustement, versée pendant un an au survivant, correspond à
fraction des droits du conjoint décédé (au taux de 55 %). Cette prestation est
censée aider la veuve (ou le veuf) à s’adapter à sa nouvelle situation. En cas
d’enfants à charge, la durée de versement est prolongée de 12 mois ou jusqu'à
ce que le plus jeune des enfants atteigne l'âge de 12 ans.
La pension garantie
En cas d’insuffisance de cette pension, une pension garantie peut être
versée en complément. Son montant est déterminé en fonction du nombre d’années
que le défunt a vécu en Suède.
La réversion dans le cadre de la capitalisation
Les actifs nés après 1938 ont la faculté de souscrire à une pension de
réversion au titre de leur retraite par capitalisation. Dans ce cas, la rente
perçue par le conjoint survivant au titre de la retraite professionnelle ou de
la retraite privée est calculée sur la base des revenus du travail perçus par
le défunt à la date de son décès.
L’Allemagne
L’Allemagne dispose d’un système pluriel de pensions de réversion. Il a été
profondément réformé en 2002. Les assurés allemands peuvent accéder, sous
certaines conditions, à un dispositif d’assurance avec le versement d’une
pension de réversion, à un dispositif d’assistance temporaire et à un
dispositif de partage entre conjoints des droits à la retraite (splitting).
La pension de réversion n’est pas réservée exclusivement aux couples
mariés. Elle est ouverte au conjoint, partenaire pacsé et sous certaines
conditions au conjoint divorcé. Le survivant doit pouvoir justifier d’une année
d’union pour pouvoir bénéficier de la pension de réversion. Si le mariage a eu
lieu avant le 1er janvier 2002, la condition de durée ne s’applique
pas. En cas remariage, la pension est suspendue mais une indemnité forfaitaire
est versée au survivant.
Pour pouvoir prétendre à la pension de réversion du défunt, le conjoint
décédé devait soit déjà percevoir une retraite avant son décès soit avoir
accompli une période minimum d'affiliation de cinq ans.
Deux prestations de réversion existent en Allemagne, la « petite pension »
et la « grande pension ».
La grande pension de veuvage est versée de façon permanente après les 45
ans révolus du survivant. L’âge de versement sera progressivement porté à 47
ans avec une application pleine en 2029. Elle peut être versée avant si le
survivant a, à sa charge, un enfant personnel ou un enfant du défunt qui n’a
pas atteint l’âge de 18 ans révolus. La grande pension s’élève à 55 % de la
retraite de l’assuré décédé (avant 2002 le taux était de 60 %). La législation
allemande permet également un versement anticipé de la pension de veuvage, si
le survivant a une capacité de travail réduite.
A défaut de pouvoir bénéficier de la « grande pension », le
conjoint survivant peut prétendre à la « petite pension » appelée aussi «
pension réduite », servie pendant 24 mois maximum à la suite du décès. La petite
retraite correspond à 25 % de la retraite de l’assuré. Pour les couples nés
avant le 2 janvier 1962 et mariés avant le 1er janvier 2002, la petite retraite
est servie sans limitation de durée. La pension de réversion peut être versée
en capital.
Les ressources du survivant, tels que le salaire, les revenus du capital et
d'autres revenus provenant d'une activité de travail salarié seront
partiellement décomptés de la pension. L'abattement mensuel non imputé sur la
pension est lié à la valeur actuelle de la pension. Pour les orphelins, cet
abattement s'élève à 17,5 fois la valeur actuelle de la pension et à 26,4 fois
pour tous les survivants et pour les bénéficiaires de la pension d'éducation.
Si le revenu personnel est plus élevé que l'abattement, 40 % des revenus nets
restants seront décomptés de la pension de réversion.
Le veuf ou la veuve qui élève des enfants reçoit un supplément (2 points de
rémunération pour le premier enfant puis un point par enfant pour les
suivants). Si le couple est séparé, il existe normalement une compensation des
droits acquis aux époux divorcés qui sera prise en compte dans les droits
ultérieurs à la pension.
Le partage des droits à pension : le « splitting »
L’introduction du splitting constitue une des grandes nouveautés de la
réforme de 2002. Sur accord des conjoints, les droits à la retraite sont
mutualisés. En cas de divorce ou de veuvage, le ou les conjoints bénéficient de
la moitié des droits constitués quel que soit son niveau de ressources. Le
système allemand fonctionnant par points, depuis 2002, le partage est simple à
réaliser.
Pour bénéficier de la règle du splitting, les deux conjoints doivent avoir
cotisé à l'assurance retraite obligatoire pendant au moins 25 ans et le mariage
doit être postérieur au 1er janvier 2002. Les couples âgés de moins de 40 ans
et déjà mariés avant l’entrée en vigueur de la réforme peuvent également
bénéficier de ce dispositif.
L’analyse en termes d’économies n’est pas évidente car la mutualisation des
droits aboutit à les cristalliser quelles que soient les ressources des
conjoints. En revanche, ce dispositif permet d’améliorer sensiblement les
revenus des conjoints.
Le Royaume-Uni
Depuis 1999, les pensions de réversion sont versées de manière temporaire.
L’objectif étant de lisser les effets financiers d’une séparation ou d’un
décès, le régime britannique prévoit plusieurs prestations dans le cadre de
l'assurance décès en faveur des proches du défunt :
- Un
capital-décès (Bereavement payment),
- Une
allocation-décès (Bereavement allowance)
- Une
allocation pour parent survivant (Widowed parent's allowance)
Ces prestations peuvent être attribuées au conjoint survivant non séparé de
droit ou de fait. Peuvent en bénéficier les survivants liés par un contrat de
mariage ou par un pacte civil légal.
Quelles que soient les prestations servies, le défunt doit avoir versé des
cotisations sociales à l'assurance nationale pendant une certaine période.
Cette condition d'affiliation est écartée lorsque le décès résulte d'un
accident du travail ou d'une maladie professionnelle.
Le capital-décès forfaitaire
Le capital décès est fixé à 2000 livres sterling pour l’année fiscale
2014-2015. Il est exonéré d’impôts. Il est attribué au conjoint survivant quand
l'une des deux conditions est satisfaite :
- le
conjoint survivant n'avait pas atteint l'âge légal de la retraite au
moment du décès ;
- la
personne décédée n'était pas bénéficiaire d'une pension nationale de
vieillesse au moment du décès.
Par ailleurs, le défunt doit avoir versé des cotisations ou doit être
décédé à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle.
L’allocation décès est accordée au conjoint ou partenaire survivant, sans
enfant à charge, âgé d'au moins 45 ans au moment du décès. Si le conjoint
survivant a atteint l’âge de la retraite au moment du décès de l’assuré, la
pension peut faire l’objet d’une réévaluation.
L'allocation-décès est versée pendant 52 semaines maximum à compter de la
date de décès du conjoint.
Le montant de l'allocation dépend de deux facteurs :
- Le montant
des cotisations versées par le défunt
- L'âge du
conjoint survivant au moment du décès
Allocation pour parent
survivant (Widowed Parent's Allowance)
L'allocation pour parent survivant est une prestation hebdomadaire versée
au veuf ou à la veuve n'ayant pas atteint l'âge légal de la retraite et
percevant l'allocation pour enfant (Child benefit) du fait de la prise en
charge d’un enfant ou plus.
En cas d’extinction du droit à l’allocation pour parent survivant avant un
délai de 52 semaines (par exemple parce que l'enfant n'ouvre plus droit à
l'allocation pour enfant), le conjoint ou partenaire survivant âgé d'au moins
45 ans sans avoir atteint l'âge légal de la retraite peut demander à bénéficier
de l’allocation décès pour le restant des 52 semaines.
L’Italie
En Italie il faut distinguer la pension de réversion de la pension
indirecte.
La pension de réversion
La pension de réversion est versée au survivant quand le conjoint décédé
était titulaire d’une pension de retraite directe.
La pension indirecte
Quand le travailleur décédé n’était pas titulaire d’une pension directe, il
peut bénéficier d’une pension indirecte si, au moment de son décès, il remplissait
les conditions requises en matière d’assurance et de cotisation pour toucher
l’allocation ordinaire d’invalidité ou la pension d’incapacité, ou encore les
conditions requises pour avoir droit à la pension de vieillesse.
Pour bénéficier de la pension indirecte, le travailleur décédé doit
justifier d'une période de cotisations d'au minimum 15 ans (soit 780 semaines)
durant sa vie active ou justifier d'une période de cotisation d'au minimum 5
ans (soit 260 semaines) dont au moins 3 ans (soit 156 semaines) durant les 5
années précédant la date du décès.
La pension de réversion et la pension indirecte sont versées sans condition
d’âge et par ordre de priorité au :
- conjoint
survivant, même séparé, à condition qu'il bénéficie du versement d'une
pension alimentaire conformément à une décision de justice ;
- conjoint
divorcé non remarié s’il a droit à une allocation de divorce ;
- enfants
mineurs à la date du décès, invalides, étudiants et à la charge du défunt
au moment du décès (la limite d’âge est de 21 ans en cas d'études à temps
plein, 26 ans en cas d'études universitaires. En cas d’enfant(s)
invalide(s), la limite d’âge ne s’applique plus) ;
- petits-enfants
mineurs (au même titre que les enfants) s'ils étaient entièrement à la
charge des grands-parents (grand-père ou grand-mère) à la date du décès.
En cas de remariage du conjoint survivant
Le droit à pension du conjoint survivant cesse en cas de remariage. La
pension est alors remplacée par une indemnité à versement unique correspondant
à 2 annuités.
S'il n'existe pas d'autres survivants (conjoint ou enfants) ouvrant droit à
pension :
- les
parents à charge qui au moment du décès de l'assuré étaient âgés d'au
moins 65 ans et ne percevaient aucune pension ;
- les frères
ou sœurs non-mariés et invalides si au moment du décès de l'assuré ils
étaient à sa charge.
Quel avenir
pour la réversion en France ?
Au milieu du mois de juin, a été évoquée une éventuelle suppression du
dispositif de la réversion dans le cadre du futur régime universel de retraite.
Le Haut-Commissaire en charge de la réforme a, vendredi 22 juin, rejeté toute
idée de suppression de la réversion. Néanmoins, Bruno Le Maire, le 24 juin a
annoncé qu’elle ferait l’objet dans le cadre de la réforme de la retraite d’une
refonte. En soi, cette déclaration est assez logique, la création d’un régime
universel passe également par l’harmonisation des règles en vigueur pour la
réversion.
La réversion obéit-elle à une logique de redistribution sociale ou à une
logique quasi patrimoniale. A-t-elle comme objectif de garantir un minimum de
revenus au conjoint survivant, ou de lui assurer le maintien de son niveau de
vie ? Est-elle la prise en compte du travail du conjoint survivant à la
carrière du conjoint décédé ? La réversion est par nature une prestation
redistributive. En effet, le conjoint survivant bénéficie de droits constitués
par une tierce personne. A ce titre, les experts de certains organismes comme
l’OCDE préconise que la réversion soit financée par des ressources spécifiques.
Les pistes envisageables
pour le Gouvernement
Le Gouvernement a confirmé, fort logiquement, le maintien des pensions de
réversion pour les actuels bénéficiaires. Pour l’avenir, il a exprimé le
principe d’une plus grande justice sociale dans la distribution de ces pensions.
Au nom de l’équité, de la transparence et de la simplification, les
conditions et les dates d’octroi seront harmonisées. Le plafonnement en
fonction des ressources devrait être généralisé. En revanche, le taux de la
réversion pourrait être augmenté pour les bénéficiaires. La suppression de la
réversion en cas de remariage pourrait être supprimée. La réversion ne devrait
plus être versée qu’à un seul bénéficiaire quand la personne décédée a eu
plusieurs conjoints, comme cela peut être le cas dans certains régimes. La
pension serait calculée au prorata des unions et répartie entre le conjoint et
les ex-conjoints.
Une extension de la réversion à l’ensemble des unions ayant fait l’objet
d’une notification ou d’un enregistrement serait en phase avec la logique de
l’assurance-vie qui permet à l’assuré de choisir ses bénéficiaires. L’ouverture
du droit à réversion aux couples non mariés suppose une application stricte de
la règle de proratisation des droits en fonction des durées de vie commune. Le
principe de proratisation, déjà appliqué au titre des pensions de réversion
distribuées par l’AGIRC et l’ARRCO, devrait de ce fait être étendu à tous.
L’autre voie de réforme consisterait en prenant exemple sur les systèmes
allemand ou canadien, d’opter pour un partage des points à la retraite au sein
du couple. Dans ce cadre, le compte de retraite est conjugalisé. Les points
accumulés durant la vie professionnelle sont additionnés et permettent de
calculer le montant de la pension. En cas de séparation, les points sont
partagés.
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