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jeudi 30 janvier 2014

Coup de blues en décembre mais une année positive pour l'assurance-vie

Après l’annus horribilis, 2012, l’assurance-vie a, en 2013, effectué un rétablissement avec une collecte positive de 10,7 milliards d’euros (contre une décollecte de 6,5 milliards d’euros en 2012). L’encours de l’assurance-vie s’établit désormais à 1462 milliards d’euros. La barre des 1500 sera sans nul doute franchie en 2014.

Le coup de blues de décembre

L’assurance-vie a connu un coup de mou à la fin de l’année avec une décollecte de 1,6 milliard d’euros du certainement à l’effet cadeaux de Noël. En règle générale, ces dernières années, l’assurance-vie passe mal les fêtes. La collecte avait été négative en décembre 2011 et 2012.

Les prestations ont fait un bon en décembre avec une progression de 13 % à 12,1 milliards d’euros. Les ménages ont puisé dans leur assurance-vie pour financer les dépenses de fin d’année. Il y a aujourd’hui en matière d’épargne une plus grande porosité, épargner et désépargner s’effectuent plus rapidement. La thésaurisation chère aux anciennes générations a de moins en moins cours.

2013, retour à petit pas de l’assurance-vie

L’année 2013 aura été néanmoins celle du retour sur le devant de la scène de l’assurance-vie. L’année n’aura été marquée que par deux mois de décollecte (juin et décembre) contre 9 en 2012. Il est à souligner que ce sont les deux mois de dépenses (vacances et cadeaux de fin d’année).

La collecte nette a donc été, en 2013 de 10,6 milliards d’euros. Elle demeure, en revanche, inférieure à celle du Livret A et du LDD (19 milliards d’euros) qui pèsent en encours près de quatre fois moins que l’assurance-vie.

L’assurance-vie n’a pas complètement retrouvé ses lustres d’en temps. Dans les années 2000, la collecte nette tournait, en effet entre 30 et 50 milliards d’euros. Le décrochage est intervenu en 2011 avec une collecte nette de 7,7 milliards d’euros contre 51 milliards d’euros en 2010. En 2012, l’assurance-vie avait connu sa première décollecte de son histoire avec -6,5 milliards d’euros.

Une collecte brute en hausse en 2013 mais en retrait sur longue période

Avec 119 milliards d’euros de collecte brute, l’assurance-vie revient à ses niveaux du début des années 2000.

La diminution par rapport à la fin des années 2000 doit être relativisée car l’assurance-vie a de transferts en provenance d’autre produits : épargne logement, PEA… 

L’amélioration de l’environnement économique et les garanties apportées par les pouvoirs publics sur le régime fiscal de l’assurance-vie explique le rétablissement de 2013 et cela dans un contexte de hausse d’impôts et de stagnation des revenus qui ont entravé les capacités d’épargne des ménages.

Des rachats en baisse qui restent structurellement à haut niveau

En 2013, les rachats se sont élevés à 109 milliards d’euros en recul de 9 % par rapport à 2012. Il reste néanmoins nettement supérieurs au niveau d’avant 2010 (50 à 70 milliards d’euros).

En 2012, une partie des rachats était motivée par les craintes liées à la crise financière et à l’éventuel durcissement de la fiscalité. L’année dernière, ces craintes se sont estompées.

La maturité des contrats et le vieillissement de la population expliquent le haut niveau des rachats

La maturité des contrats a, en effet, comme conséquence une montée en puissance des rachats : 50 % ont plus de 12 ans et deux tiers des encours a plus de 8 ans. Les épargnants entrent et sortent de l’argent d’autant plus facilement que leurs contrats ont franchi le cap des 8 ans. Les rachats sont passés de 50 milliards d’euros en 2001 à 120 milliards d’euros en 2012. La progression s’explique également par le vieillissement de la population. Les retraités, comme cela a été souligné par une enquête du Cercle des Epargnants, puisent de plus en plus dans leur épargne pour maintenir leur niveau de vie.


Un contexte économique et financier qui va continuer à peser sur les épargnants

Le contexte économique et financier a profondément changé depuis la crise financière depuis le début des années 2000 : baisse des taux, crise des dettes souveraines, stagnation voire baisse du pouvoir d’achat… En outre, l’environnement réglementaire avec l’accroissement des contraintes prudentielles n’est pas sans incidence sur la rémunération des épargnants.

La baisse des taux de rendement des fonds euros a-t-il joué un rôle dans le recul de la collecte brute, sans nul doute. Il faut néanmoins relativiser l’impact réel de cette diminution. En effet, en moyenne, le rendement des fonds euros s’est contracté de 1,5 point en 7 ans mais dans le même temps le taux d’inflation a diminué de 1,6 point. En termes réels, il y a stabilité mais nous sommes tous attachés à la valeur faciale.

La diminution des taux de rendement des fonds euros arrive à son terme sous réserve qu’il n’y ait pas de choc obligataire. La remontée progressive des taux devrait être bénéfique surtout si dans le même temps le cours des actions résistent bien. Il faut noter que le rendement des UC a été de 10,7 % en 2013, celui des fonds euros devrait être en moyenne de 2,8 %.

Fin de la concurrence du Livret A

En 2012 et au début de l’année 2013, l’assurance-vie a dû, en revanche, faire face à la concurrence de l’épargne réglementée qui a bénéficié du relèvement des plafonds d’autant plus que le taux de rémunération du Livret A et du LDD était pour de l’épargne à court terme assez élevée.

L’accalmie fiscale au rendez-vous ?

Les épargnants ont dû subir la suppression, en partie, des taux historiques pour les prélèvements sociaux générant un surcoût de taxation de 200 à 300 millions d’euros. La création des nouveaux contrats d’assurance-vie « euro-croissance » et « Vie Génération » s’est accompagnée d’une augmentation des droits de mutation à 31,25 % au-delà de 700 000 euros. Néanmoins, le régime fiscal semble être pérennisé après les déclarations du Président de la République lors des vœux aux forces vives.

2014, une année charnière

2014 devrait être une année charnière avec la préparation des contrats euro-croissance qui devrait être commercialisés à la fin de l’année ou en 2015. L’amélioration de la conjoncture économique devrait inciter les épargnants à investir une partie de leurs liquidités sur des placements long terme. 


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