"Nous saluons les résultats de l'élection chypriote du 24 février, qui permettra la formation d'un gouvernement qui pourra rapidement continuer les négociations sur le programme d'assistance financière à Chypre", soulignent les ministres des Finances allemand et français, Wolfgang Schäuble et Pierre Moscovici.
le nouveau Président Nicos Anastasiades s'est aussitôt engagé à "restaurer la crédibilité de Chypre" et à "prendre toutes les mesures nécessaires pour faire sortir le pays de la crise économique".
Les ministres français et allemand ont indiqué que , "les discussions devraient reprendre sous peu avec pour objectif d'atteindre un accord avant la fin du mois de mars" sur les conditions et les termes de l'aide financière. Ils exhortent la troïka des bailleurs de fonds internationaux (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) et les autorités chypriotes "à progresser" dans la finalisation du projet d'accord.
Dans les faits, les négociations devraient dépasser le mois de mars mais être conclues avant juin, mois à partit duquel Chypre pourrait être en état de banqueroute.
La contrepartie de l'aide européenne sera l'instauration une surveillance étroite des dispositions anti-blanchiment et pour la transparence fiscale, et de leur mise en oeuvre". Un plan d'assainissement budgétaire et financier est attendu.
Chypre est en grande partie une victime collatérale de la crise grecque. L'Ile n'est pas confrontée à un problème de gestion publique mais plutôt à une crise bancaire à la mode irlandaise.
Pour sauver ses banques qui ont été impactées par la crise grecque, Chypre a besoin de 17,5 milliards d'euros soit une broutille par rapport au plan grec. En revanche, par rapport au PIB de Chypre, la somme est conséquente (17,7 milliards d'euros en 2011).
Les banques chypriotes se sont spécialisées dans l'intermédiation financière en Méditerranée. Il en résulte un secteur bancaire hypertrophié avec un bilan représentant environ 700 % de la richesse du pays. Les banques chypriotes ont perdu 5 milliards d'euros après la dette publique grecque et demeurent toujours exposée au secteur privé gril n'en demeure pas moins qu'il a été exclu du marché à l'été 2011. pour éviter la faillite de ses banques, il est contraint de les recapitaliser . Il a ainsi injecté 1,8 milliard dans la deuxième banque du pays, Cyprus Popular Bank, et demandé l'aide pour ses autres banques dont la troïka ( Commission européenne, BCE et FMI) a estimé les besoins à 10 milliards. A terme, la dette chypriote devrait dépasser 200 % du PIB. Compte tenu du caractère non soutenable de cette dette, l'intervention des Européens et de la Russie très présente à Chypre est indispensable.
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