Le retour des tensions européennes
La bourse de Paris avait besoin de souffler après une phase de croissance de plus de sept mois qui avait abouti à une appréciation de 30 %. Il a suffi à la fois de quelques doutes sur la situation politique en Espagne et en Italie pour générer des tensions sur les marchés. L’Allemagne est à l’abri des soubresauts politiques même en cas de défaite pour le moment improbable de la CDU/CSU mais il y a un réel risque d’attentisme jusqu’aux élections du mois de septembre.
Statuquo monétaire assez logique
La BCE a décidé de maintenir inchangé ses principaux taux d’intervention quand certains espéraient une petite baisse pour favoriser la reprise de l’Europe d Sud ou pour agir sur le taux de change. La BCE considère tout à la fois que l’action sur les taux n’aurait que peu d’incidences sur la conjoncture économique et qu’il convient avant tout de poursuivre l’assainissement structurel des économies. Par ailleurs, la BCE ne veut en aucun cas s’engager dans une guerre des changes. Il faut souligner que la zone euro est commercialement en excédents et que l’Allemagne comme la majorité des Etats tirent profit d’un euro fort qui pèse sur le coût des importations extra-européennes. Les pays membres commercent à hauteur de 60 % au sein de la zone euro mais sont dépendants de l’énergie et des matières premières achetées à l’extérieur.
Le taux de change de l’euro autour de 1,32 avec le dollar est assez cohérent même si certains exportateurs français souhaiteraient une baisse. Le problème de l’économie française provient de sa forte sensibilité à l’appréciation de l’euro compte tenu de son positionnement sur les produits de gamme moyenne à la différence des Allemands qui ont investi le premium. Les exportations françaises ont deux fois plus sensibles que celles de l’Allemagne à une appréciation de la monnaie.
Marathon budgétaire sur fond de crise
L’Europe aime les marathons. La discussion budgétaire pour 2013 l’a prouvé une fois de plus. Le budget 2013 passe sous la barre des 1000 milliards d’euros. La montée des égoïsmes est sensible de la part des pays membres de l’Union. Entre le Royaume-Uni qui entend réduire le budget à son plus simple exercice et la France qui reste arque bouter sur le budget agricole, l’Europe n’arrive pas à construire son futur. La Politique agricole commune (PAC) qui représente 40 % du budget et les fonds de cohésion (deuxième poste budgétaire) pour les régions les plus défavorisées de l'UE sont réduits (à hauteur de 13% pour la PAC par rapport au précédent budget). Les fonds alloués aux grands travaux d'infrastructures perdent 20 milliards sur les 50 milliards d'euros prévus au départ. Des mesures drastiques sont prévues pour réduire les frais de la fonction publique européenne.
Commerce extérieur de la France, une réduction en trompe l’œil
En 2012, la balance commerciale de la France a été déficitaire de 67 milliards d’euros conte 74 milliards d’euros en 2011. Hors énergie, le déficit est de 15,3 milliards d’euros contre 28,7 milliards d’euros en 2011. Les cinq premiers excédents ont été réalisés avec le Royaume-Uni, l’Algérie, les Emirats Arabes Unies, l’Australie et la Suisse. Les cinq plus importants déficits sont réalisés avec la Chine (20,8 milliards d’euros), l’Allemagne (17,9 milliards d’euros), la Belgique (7,1 milliards d’euros), les États-Unis (6,9 milliards d’euros) et l’Irlande (4,8 milliards d’euros). La France demeure au sein de l’OCDE le quatrième exportateurs derrières les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon.
Emploi américain, de bonnes nouvelles ou presque
L’économie américaine a créé 200 000 emplois dans le secteur privé par mois l’année dernière ce qui est supérieur aux prévisions (150 000). Le taux de chômage est passé de 8,3 à 7,8 % de janvier à décembre. Le taux d’emploi a faiblement augmenté passant de 63,7 à 63,6 %. Certes, ce taux est faible mais la dégradation semble être arrêtée. Néanmoins, au mois de janvier, le secteur privé n’a créé que 166 000 emplois. Au taux actuel de création d’emplois, il faudra attendre mars 2015 pour atteindre l’objectif fixé par la FED d’un chômage à 6,5 %. La décrue est donc lente par rapport aux précédentes sorties de crise.
A suivre
La semaine prochaine sera marquée jeudi par la publication des résultats du PIB de la France en 2012. Au quatrième trimestre, le recul du PIB serait de 0,1 à 0,2 point avec de ce fait une croissance nulle pour 2012. L’investissement aurait décrue quand la consommation aurait été stable sur le dernier trimestre. En début de semaine sera connue la production industrielle française de décembre. Cet indicateur pour la zone euro sera publié mercredi.
Toujours mercredi, les ventes de détail de janvier aux Etats-Unis donneront une première tendance sur l’activité de ce début 2013.
Jeudi, le PIB 2012 de la zone euro sera connu avec la publication des résultats du quatrième trimestre en même temps que le PIB allemand et celui de la France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire