Le coin des épargnants
Le CAC 40 a terminé la semaine en hausse avec un gain sur
les cinq derniers jours de 2,82 % permettant d’être en positif depuis le début
de l’année avec un petit 0,92 %. Le CAC 40 a clôturé à 4 335 points.
L’issu scrutin de la Crimée avait été anticipé la semaine
précédente. Cette semaine a été bien orientée par les résultats statistiques en
provenance des Etats-Unis, l’indice S&P 500 a battu, à ce titre, un nouveau
record. La nouvelle Présidente de la FED, pour sa première conférence de
presse, a rassuré les investisseurs en soulignant qu’il n’y aurait pas obligatoirement
de changement de politique monétaire si le chômage passait en-dessous de la
barre des 6,5 %. Elle a confirmé le maintien des taux bas sur une longue
période.
Après un bon mois de janvier, les résultats de la collecte
du Livret A et du LDD ont été publiés vendredi 21 mars avec à la clef une
décollecte de 140 millions d’euros. Après
deux mois de collecte positive (730 millions d’euros au mois de décembre et
2,19 milliards d’euros au mois de janvier), le Livret A a enregistré une
décollecte de 210 millions d’euros de décollecte quand le LDD restait sur une
collecte positive de 70 millions euros pour le LDD. Ce résultat fait suite aux
décollectes enregistrées des mois de septembre à novembre de l’année dernière. Cette
semaine, il faudra suivre avec attention les résultats de l’assurance-vie.
Le coin des Prévisions
Optimisme de rigueur
à la Banque de France
Quelques signes encourageants
semblent prouver que la croissance française pourrait reprendre. Au mois de
février, le commerce reprend quelques couleurs au vu des projets d’ouverture et
des prévisions sur le commerce de détail. La Banque de France demeure optimiste
pour la fin du premier trimestre et surtout pour le deuxième. Si la croissance
des trois premiers mois de l’année devrait tourner entre 0,1 % et 0,2 %, elle
pourrait s’étoffer à la fin du deuxième en phase avec l’amélioration des pays
d’Europe du Sud.
Début d’un nouveau
cycle électoral
La France a entamé un nouveau cycle électoral avec quatre
élections en un an de programmées, élections municipales et européennes en mars
et juin 2014 puis élections cantonales et régionales en mars 2015 (sauf si le
Conseil d’Etat invalidait le nouveau découpage électoral).
Ce cycle d’élections rapprochées n’est pas propice à
l’investissement des collectivités territoriales qui représentent 75 % de
l’investissement public. En effet, les investissements se réduisent durant la
dernière année du mandat consacrée aux inaugurations et peu propice aux travaux
car sources de perturbations et d’impopularité. Par ailleurs, l’année qui suit
une élection est, en règle générale, consacrée aux études et remise en cause
des chantiers lancés par les majorités précédentes. De ce fait, les entreprises
de bâtiment et de travaux publics devraient connaître de moindres commandes en
2014 et 2015.
Retour sur la semaine passée
France, les salaires
ont continué à augmenter en 2013 mais restent faibles !
Selon l’INSEE, au quatrième trimestre 2013, l’indice du coût du travail (ICT) – salaires
seuls de l’ensemble des secteurs marchands non agricoles a
progressé de 0,5 % en données corrigées des variations saisonnières. Au
troisième trimestre 2013, l’indice avait augmenté de 0,3 %. En glissement
annuel, l’ICT – salaires seuls croît
de 2,0 %, comme au trimestre précédent. Le temps de travail moyen baisse
légèrement (-0,1 % en glissement annuel). Si les salaires continuent à
augmenter, c’est avant tout en raison de la progression des charges sociales
(cotisation retraite notamment) mais aussi du fait des augmentations
automatiques prévues par les accords de branche.
Il n’en demeure pas moins que les salaires versés sont
relativement faibles par rapport à ceux perçus par les autres européens. Le
salaire brut moyen est de 56 500 euros au Danemark, de 47 000 en
Irlande, de 46 000 aux Pays-Bas, de 42 500 en Allemagne contre
39 000 en France (sources Eurostat 2011 – salariés à temps plein
entreprises de plus de 10 salariés).
Entre Unedic et pacte
de responsabilité
Les partenaires sociaux n’auront pas chômé durant ce mois de
mars. Après avoir accepté le principe du pacte de responsabilité avec à la clef
des réductions de charges pour les entreprises, ils ont signé un accord visant
à réduire le déficit de l’UNEDIC. Les cadres sont les principales victimes de
cet accord ce qui a amené la CFE/CGC à le rejeter. L’augmentation du délai de
carence de 75 à 180 jours modifie évidemment les règles de licenciement pour
les cadres qui auront de moins en moins d’intérêt à accepter le transactionnel
et devront tenter d’arracher un licenciement économique. Cette réforme banalise
un peu plus le statut de cadre. Ce dernier recevait jusqu’à maintenant une
indemnité au nom de sa contribution à l’entreprise. Désormais, l’indemnité sera
assimilée à une indemnité de chômage permettant de faire la jonction avec le
prochain emploi.
Un nouveau dispositif de droits rechargeables est institué. Ce
nouveau dispositif, dont le principe avait été acté en 2013 par la loi de
sécurisation de l'emploi, permettra à tous les demandeurs d’emploi à partir du
1er juillet, d'accumuler des droits à indemnisation chaque fois
qu'ils retravaillent, alors qu'ils en perdaient auparavant une partie. L'objectif
est à la fois de favoriser la reprise
Les cadres qui ont touché une indemnité de départ, au-delà
de celles prévues par la loi, seront soumis à un délai de carence pouvant
atteindre cent quatre-vingts jours pour bénéficier d’une allocation
chômage contre soixante-quinze jours maximum aujourd'hui. Les licenciés
économiques ne seront toutefois pas touchés par ce délai de carence.
.
Le régime des intermittemps du spectacle est modifié. Le
cumul entre salaire et allocations des 112 000 intermittents indemnisés
sera plafonné à 5 475 euros bruts par mois et un
« différé » d'indemnisation Les cotisations sur leurs salaires passent
de 10,8 % à 12,8 % (8 % côté employeurs, 4,8 % côté salariés).
Les salariés de plus de 65 ans, jusqu'ici exonérés de
cotisations Unedic, contribueront eux aussi au régime.
Le système d'« activité réduite », qui permet à
plus d'un million de chômeurs de cumuler petits boulots et
allocation, est réformé et simplifié
Cachez mois cette
déflation que je ne saurais voir
Dans le quotidien « Le Monde », plusieurs économistes
sont montés au créneau pour demander à la Banque Centrale Européenne
d’infléchir sa politique.
Ainsi, selon Eurostat, l’inflation a été de 0,7 % au mois de
février en zone euro. La hausse des prix retrouve donc son point bas d’octobre
2013. L’inflation sous-jacente, moins volatile et davantage animée par des
facteurs internes, est donc également faible. Elle est même négative ou à peine
supérieure à zéro dans les économies qui ont enregistré de sévères récession.
La BCE n’entend pas modifier sa politique car elle considère
que l’Europe du Sud après avoir pratiqué une politique de dévaluation interne
commence à en tirer profit. La désinflation tirerait sur sa fin ne nécessitant
pas d’interventions spécifiques. Par ailleurs, la BCE souligne que l’inflation
sous-jacente est, dans plusieurs pays du « noyau dur » de l’UEM, supérieure à
la moyenne de la zone euro. Il en est ainsi en Autriche, en Finlande ou au Luxembourg.
En Allemagne et en France, elle n’est pas loin de la moyenne.
Néanmoins il ne fait pas de doute que le taux d’inflation
sous-jacente est sur une pente descendante.
La demande reste étale dans de nombreux pays et le taux
d’utilisation des capacités de production demeure faible. Plusieurs experts
soulignent que la BCE est plus prompte à prendre des mesures quand des
anticipations inflationnistes se manifestent que pour répondre à des signes
déflationnistes.
Allemagne, chemin de
traverse en matière de retraite
L’Allemagne est, depuis de nombreuses années, confrontée au
vieillissement de sa population. Le pays avait pris de nombreuses mesures
visant à atténuer la facture de la
retraite. Ces mesures étaient d’autant plus l’Allemagne a pris indispensables
que le taux de fécondité figure parmi les plus faibles d’Europe avec un taux de
1,4 enfant par femme en 2010 contre 1,6 dans l’Union européenne et 1,9 en
France.
De 1991 à 2010, la part dans la population des personnes
âgées de plus de 65 ans est passée de 14,9% à 20,7%, alors que celle des moins
de 19 ans reculait de 20,4% à 17,6%. Les démographes estiment que la population
devrait s’affaisser sous la barre des 60 millions en 2050, contre 82 millions
actuellement et être ainsi inférieure à celle de la France.
D’ici à 2025, malgré la progression du taux d’activité des
personnes âgées de plus de 55 ans et des
femmes, la population active sera inférieure de 6 millions à son niveau actuel
(plus de 10% de baisse). La seule solution pour endiguer ce mouvement est un
recours accru à l’immigration.
Or, en contradiction avec les mesures prises depuis 2002, la
ministre des Affaires sociales, Mme Andrea Nahles, a présenté un projet de loi
qui vise à faciliter les départs anticipés à la retraite.
La loi de 2001 avait introduit un minimum retraite afin que chacun
soit assuré d’une pension au moins équivalente à 46% de son dernier salaire
brut mais avait prévu la réduction progressive du taux de remplacement pour une
retraite à taux plein de 70% à 67%.
Par ailleurs, le taux de cotisation au régime de base de
l’assurance vieillesse, partagé à parts égales entre l’employeur et l’employé,
a été plafonné à 20% jusqu’en 2020 (et à 22% à l’horizon de 2030).
Afin de compléter le montant des pensions, deux autres
piliers ont été ajoutés au premier, des régimes professionnels complémentaires
gérés par les entreprises et, deuxièmement, une dose de retraite par
capitalisation, subventionnée par l’Etat fédéral, la retraite « Reister » qui
fonctionne sur la base du libre choix.
La loi de 2004 a introduit, quant à elle, un « facteur de
soutenabilité » dans le calcul des pensions : plus le ratio cotisants /
retraité recule, plus la hausse des pensions est modeste. La loi de 2007 avait
prévu le relèvement progressif d’ici à 2029 de l’âge légal de départ à la
retraite à taux plein de 65 ans à 67 ans.
En vertu du nouveau projet de loi qui devrait entrer en
vigueur le 1er juillet 2014. Les conditions de retraite des mères de
familles (Mütterrente) dont les enfants sont nés avant 1992 devraient rattraper
en partie celles des femmes ayant des enfants nés après 1992. Le texte intègre
la durée de cotisation pour calculer l’âge de départ à la retraite. Les
salariés totalisant 45 années de cotisations ou plus pourront prendre leur
retraite à taux plein dès 63 ans (contre 65 ans actuellement). 200 000
personnes supplémentaires partiraient ainsi chaque année à la retraite. D’ici à
2029, cet âge serait progressivement relevé de deux ans, de sorte que ceux qui
ont commencé à travailler dès 18 ans pourront bénéficier d’une retraite à taux
plein à 65 ans, alors que ce sera 67 ans pour l’ensemble de la population. Un
peu sur le modèle français, les périodes de chômage de courte durée et de
chômage partiel seront prises en compte dans le calcul des années de
cotisations, contrairement aux périodes de chômage de longue durée. Le projet
de loi comporte également des mesures en faveur des retraites des personnes en
invalidité.
Le financement de la réforme n’est pas prévu au-delà de
2018. Avant cette date, le budget actuel de l’Etat et les excédents des caisses
de retraite qui se montent à EUR 31 mds lui seraient alloués. Puis, les
subventions publiques annuelles passeraient progressivement de 400 millions à 2
milliards d’euros à horizon de 2022. Des hausses de cotisations pourraient être
rendues nécessaires pour financer cette réforme.
Le projet de loi ne prévoit pas
de réforme du dispositif Reister qui n’est qu’à moitié convainquant.
Russie, les sanctions à double tranchant
La Russie dépend de ses
exportations gazières qui permettent le financement des dépenses publiques. Le
prix du gaz a certes baissé ces dernières années avec la montée en puissance du
gaz de schiste mais les contrats gaziers sont négociés sir longue période ce
qui réduit l’impact des fluctuations de prix et ce qui permet évidemment de se
protéger des conséquences de part et d’autres, consommateurs comme producteurs,
des aléas internationaux. La Russie n’apprécie guère que le prix du gaz comme
celui du pétrole passe en dessous d’un seuil de 90 dollars le baril (pour le
pétrole). En-deçà, le déficit s’accroît. Les Etats-Unis ne peuvent guère mener
une bataille tarifaire car la rentabilité de leurs nouveaux gisements, pétrole
et gaz, suppose que les cours restent à des niveaux élevés. Ils pourraient en s’accordant
avec l’Arabie Saoudite mener une guerre des tarifs mais elle serait coûteuse
pour tous le acteurs.
L’Europe est en outre aujourd’hui
dépendante du gaz russe pour 20 %. Il n’est pas évident de mettre un terme à
cet approvisionnement sauf à surpayer auprès des autres fournisseurs (Algérie
en particulier).
Les interdictions de visas pour
des responsables économiques sont avant tout symboliques et ont un objectif vexatoire.
Il en serait tout autre si la France annulait le contrat de vente des navires « Mistral »
à la Russie. Les pertes d’emploi et les conséquences à l’exportation seraient
fortes, (plusieurs milliers d’emplois en jeu).
A suivre Next week
Lundi 24 mars
Lundi seront présentés les fameux indices PMI du mois de
mars dont ceux de la zone euro. L’indice qui était à son plus haut niveau
depuis le printemps 2011 devrait poursuivre son mouvement ascendant.
Mardi 25 Mars
Au Royaume-Uni, il faudra suivre es résultats de l’inflation
de février. En janvier, l’inflation était passée sous la cible d’inflation de
2% de la Banque d’Angleterre (à 1,9%, après 2% en décembre 2013). Ce mouvement
de recul a du se poursuivre en en février.
En Allemagne, l’indice IFO de mars donnera une bonne
indication de la tendance de ce premier trimestre. A 111,3 en février, l'indice
du climat des affaires de l'enquête IFO a atteint le niveau le plus élevé
depuis juillet 2011. Il est attendu stable pour mars.
En France, il faudra également suivre les enquêtes de l’INSEE
sur le climat des affaires pour mars. Ils sont attendus en légère hausse.
Mercredi 26 Mars 2014
Aux Etats-Unis, il faudra suivre les résultats des biens durables de février qui devraient ressortir en
hausse grâce à l’aéronautique. Il faudra regarder également la publication de
l’indicateur PMI.
Jeudi 27 mars
Pour la zone euro, il sera utile pour déterminer les risques
de déflation d’étudier l’évolution de la masse monétaire M3 et les flux de
crédits au secteur privé.
Vendredi 28 Mars
Au Japon, il faudra regarder les prix à la consommation qui
devraient ressortir en hausse en raison de la forte demande en anticipation de
l’augmentation de la TVA de 3 points au 1er avril.
Toujours au Japon, il faudra consulter le rapport de
l'emploi de février où des tensions sont fortes du fait de la demande de vendeurs
avant la hausse de la TVA. Le taux de chômage devrait rester à 3,7%. Enfin,
pour en terminer avec l’Empire du Soleil Levant, l’enquête sur le revenu et les
dépenses des ménages sera présentée ce vendredi. Les dépenses de ménages
pourraient avoir progressé de 1% m/m en février. En particulier les achats
d'appareils électriques sont stimulés par une demande de dernière minute avant
la hausse de TVA en avril.
Pour la zone euro sera connu l’indice du climat économique
de mars avec une amélioration possible.
En France sera surveillé le résultat des dépenses de
consommation des ménages en biens pour février. Les dépenses de consommation
des ménages en biens devraient repartir à la hausse en février, corrigeant, en partie, leur recul
de 2,1% m/m en janvier dû à la chute des dépenses d'énergie (effet de l'hiver
doux) et des achats automobiles (contrecoup des changements de fiscalité).
La semaine économique est une publication réalisée par Lorello
Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe
Crevel.
Téléphone : 01 45 00 37 37
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