Cet été, les statistiques macroéconomiques étaient mi figue mi raisin que ce soit en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays émergents. Sans tendance claire, les banques centrales essayaient de gagner du temps face à la morosité et aux tensions latentes sur les marchés qui étaient dans l’expectative et redoutaient un nouvel été chahuté. Après avoir fait des promesses, les investisseurs attendaient que celles-ci ce réalisent. Fin juillet, une annonce a fait date : Mario Draghi, le président de la BCE, a prévenu qu’il ferait tout pour conserver l’intégrité de la zone euro. Cette déclaration a permis de rassurer les investisseurs sur l’avenir de la zone euro le temps que celle-ci élabore un nouveau plan de rachat de dettes. Ce dernier a été rendu public le 6 septembre et sera d’ampleur illimitée. Il est appelé OMT (Outright Monetary Transaction) et permettra à la BCE d’aller sur le marché secondaire acheté des dettes de maturité 1 à 3 ans émises par des pays ayant sollicités une aide auprès de la BCE. De plus, l’institution bancaire européenne, qui lors du SMP (précédent plan de rachat de dettes) s’était octroyée un rang de séniorité supérieur aux autres porteurs, aura cette fois-ci un niveau de remboursement égal aux autres créanciers. Quelques jours plus tard, à l’égard des derniers chiffres du marché du travail et dans le cadre de son double mandat « croissance et emploi », la FED a décidé de lancer un nouveau plan illimité dans le temps (tant que les chiffres du chômage ne seront pas satisfaisants) qui vise à acheter chaque mois jusqu’à 40 milliards de dollars de titres hypothécaires. Dans le même temps, la FED maintiendra des taux faibles jusqu’à la mi-2015 (contre fin 2014 dans les déclarations précédentes). Parallèlement, les économies émergentes étaient pénalisées par le ralentissement de leur économie. Cette baisse de régime est due à leur dynamique économique qui repose sur les exportations. Or, celles-ci pâtissent de l’atonie qui peut s’observer en Europe et aux Etats-Unis. Ainsi, même si ces économies sont résilientes, les banques centrales et les gouvernements cherchent à les rendre moins dépendantes des grandes puissances en développant de grands projets qui ont pour but de moderniser les infrastructures. Cela permettra dans un premier temps de doper l’économie et à plus long terme, de servir l’industrie et les transports en capitalisant sur l’utilisation de ces dernières. Ces actions synchronisées des banques centrales et des gouvernements ont permis aux investisseurs de retrouver un peu d’appétence pour le risque et de se tourner enfin vers des actifs qui avaient été délaissés. Ce phénomène s’observe sur les taux de rendement des titres de dettes souveraines des pays « core » (Etats-Unis, Allemagne, France) qui se sont tendus après l’amorçage de ces plans. Parallèlement, il y a eu une détente des taux de rendements des dettes souveraines des pays périphériques de la zone euro. En quelques jours, les marchés ont obtenu de nombreuses réponses à leurs interrogations sur la volonté et les marges d’actions en cas de crise protéiforme (financière, réelle et souveraine). Ces mesures marquent un tournant positif dans la crise que nous traversons.
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