Au mois de juillet, l’assurance-vie a enregistré une
collecte nette de 2,1 milliards d’euros signant son meilleur résultat de ses
douze derniers mois. Il fallait remonter au mois de juillet 2016 pour
enregistrer une collecte supérieur à 1 milliard d’euros. Le mois de juillet est
traditionnellement un bon mois pour l’assurance-vie. Même durant la période
difficile de 2011/2012, la collecte était, en effet, restée positive.
Juillet 2017 ne déroge donc pas à la tradition et rompt avec
la tendance baissière de ces derniers mois. Le montant des cotisations a été
correct en s’élevant à 11,1 milliards d’euros contre 11,5 milliards d’euros le
mois précédent. Les prestations ont, de leur côté, diminué à 9 milliards d’euros
contre 10,9 milliards d’euros au mois de juin. Durant les mois d’été, les
épargnants effectuent moins de rachats car ils s’engagent peu sur des
opérations lourdes (achats ou construction de logement, achats de voitures). Ces
moindres rachats peuvent également s’expliquer par la dissipation des craintes
générées par la loi Sapin II (blocage des contrats en cas de crise systémique).
L’effet « baisse des taux » qui avait pu amener certains assurés à
effectuer des rachats s’estompe également. Les bons résultats de juillet sont également
liés au fait que les ménages effectuent leurs arbitrages de milieu d’année
avant de partir en vacances. Les assureurs, les courtiers et les conseillers en
gestion de patrimoine profitent, en outre, de la disponibilité de leurs clients
pour les inciter à réaliser quelques versements.
Les épargnants ont été moins sensibles aux charmes des unités
de compte dont la collecte est en baisse. Elle s’est élevée à 2,7 milliards d’euros
soit 24 % de la collecte totale contre respectivement 3,5 milliards et 30 % au
mois de juin.
Le mois de juillet ne marque pas obligatoire un retournement
de tendance. L’environnement de l’assurance-vie est, en effet, de plus en plus
agité et complexe. Après avoir été confronté à la baisse du rendement des fonds
euros, elle doit faire face désormais à une éventuelle refonte de son régime
fiscal.
Comme souvent au début des mandats présidentiels, elle est
dans l’œil du cyclone. La tentation est grande pour une nouvelle équipe de modifier
le régime fiscal de ce produit d’épargne qui est, en volume avec un encours, de
loin le premier placement des Français.
Les pouvoirs publics cherchent tout à la fois à en réduire
le coût fiscal et à réorienter l’épargne des ménages vers ce qui est appelé
l’économie réelle. François Hollande s’y était essayé sans beaucoup de
résultats. Emmanuel Macron s’est engagé à instituer une taxe forfaitaire unique
d’environ 30 %sur les revenus de l’épargne. Elle devrait s’appliquer, selon les
informations disponibles, sur les nouveaux versements effectués sur les
contrats d’assurance-vie qui dépasseront 150 000 euros. Ce dispositif
appliqué à l’assurance-vie aboutirait à une augmentation des prélèvements pour
les contrats de plus de 8 ans, actuellement taxé à 23 % et qui passerait donc à
30 %. La taxe forfaitaire supprimerait le dispositif de fiscalité dégressive
qui incite à épargner sur le long terme (le taux du prélèvement libératoire est
de 35 % pour les contrats de 0 à 4 ans, de 15 % pour les contrats de 4 à 8 ans
et 7,5 % après 8 ans).
Le dispositif avancé par le Gouvernement complexifiera le
régime de l’assurance-vie. En effet, cohabiteront trois régimes de taxation, l’impôt
sur le revenu, les prélèvements de 35 à 7,5 % pour les anciens versements et
les versements inférieurs à 150 000 euros et la taxe forfaitaire unique
pour les nouveaux versements de plus de 150 000 euros. Face à cette
nouvelle situation, il est possible que les épargnants attendent d’y voir plus
clair et à défaut d’investir dans des produits dits à risque privilégient les
dépôts à vue et le Livret A au cours de
l’automne.
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