La collecte du mois de février du Livret A a été positive de
1,17 milliard d’euros. Les Français n’ont pas boudé le Livret A malgré la
baisse de son taux de 0,75 à 0,5 % intervenue le 1er février. Cette collecte
est certes inférieure à celle de l’année dernière (1,93 milliards d’euros) mais
elle reste dans la moyenne de ces derniers mois. Depuis le début de l’année, la
collecte a été de 5,3 milliards d’euros. L’encours du Livret A a, par ailleurs,
battu un nouveau record à 303,9 milliards d’euros.
Le LDDS enregistre de son côté une collecte de 0,37 milliard
d’euros contre 0,41 milliard d’euros en janvier. Son encours s’élève désormais
à 113,1 milliards d’euros.
Février, un mois résilient pour le Livret A ?
Lors de ces dix dernières années, seules trois décollectes
ont été constatées en février, en 2014, 2015 et 2016. Ces trois années avaient été
marquées par des baisses de taux du Livret A intervenant au mois d’août. La
dernière baisse de taux effectuée en février avait été réalisé en 2013 et s’était
traduite par une collecte de 9,71 milliards d’euros, collecte record en lien
avec le relèvement du plafond du Livret A de 19 125 à 22 950 euros
effective depuis le 1er janvier 2013. Le relèvement du plafond avait
totalement compensé celui du passage du taux de 2,25 à 1,75 %.
L’effet précaution avant l’effet taux
En février, les Français se sont moqués de la baisse des
taux pour privilégier la sécurité et la liquidité, l’effet précaution avant l’effet
taux. Même si la question de l’épidémie était évidemment moins prégnante que
maintenant, elle commençait à occuper le devant de la scène. Depuis plus d’un
an, les Français accroissent leur effort d’épargne. La succession de crise,
gilets jaune, retraite et maintenant sanitaire, ne font que conforter cette
tendance. Cette collecte a pu également être alimentée par le versement mi-janvier
de 60 % des crédits d’impôts de l’année 2019.
A la recherche de la sécurité en période de crise
Les prochains mois seront atypiques avec l’arrêt partiel de
l’activité au sein de nombreux secteurs et avec le confinement de la population.
Les dépenses des ménages devraient se réduire fortement entraînant une
augmentation de l’épargne. A défaut de pouvoir se déplacer, les titulaires du
Livret A et du LDDS pourraient faire leurs arbitrages sur Internet. Les récessions
conduisent, en règle générale, les ménages à privilégier la sécurité et la liquidité.
Le Livret A avait connu une collecte nette de plus de 33 milliards d’euros de
juillet 2008 à juillet 2009. La nature de la crise était alors financière quand
celle que nous connaissons à l’heure actuelle est plurielle. L’offre, la
demande et la sphère financière sont touchées. En l’état actuel, compte tenu de
l’importance des incertitudes, l’appréciation de la crise économique et de ses
conséquences en matière d’épargne reste délicate. A court terme, le gonflement
des liquidités est, en revanche, plus que probable. L’évolution de la collecte
dépendra des modalités de la sortie de crise. Si l’épidémie est rapidement
endiguée, un rebond assez fort devrait intervenir avec la volonté des ménages d’oublier
ce douloureux épisode. Si au contraire, la sortie de crise aboutissait à une
forte augmentation du chômage et un cycle de dépression économique, les ménages
se positionneront de plus en plus sur des placements liquides.
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