L’assurance vie a enregistré, selon la Fédération Française
de l’Assurance, au mois de février, une collecte positive de 1,4 milliard d’euros
soit deux fois plus qu’en janvier (0,7 milliard d’euros). Cette collecte nette
est, en revanche, en retrait par rapport à celle de l’année dernière (3,1
milliards d’euros). Le mois de février est en règle générale un mois correct pour
l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistré lors de ces dix dernières
années.
En février, les cotisations se sont élevées à 11,1 milliards
d’euros contre 12,1 milliards d’euros le mois précédent. C’est également en
retrait par rapport à février 2019 (12,4 milliards d’euros). La proportion des
unités de compte dans la collecte brute a été de 39,6 % en février contre 33 %
le mois précédent. Les ménages ont fortement plébiscité les unités de compte
avant la chute des cours provoquée par la crise du coronavirus.
Les prestations versées par les sociétés d'assurance se sont
élevées à 9,7 milliards d’euros en février contre 11,3 milliards d’euros en
janvier. Ce montant est le plus faible constaté depuis le mois de septembre
dernier (9,1 milliards d’euros).
L’encours des contrats d’assurance-vie a atteint 1 776 milliards d’euros à fin février
2020, en progression de 3 % sur un an.
En ce début d’année, les ménages continuaient de placer leur
épargne sur l’assurance vie, à un rythme modéré. La baisse du taux de rendement
des fonds d’euros a eu peu d’incidence sur leur comportement. La relative
modestie de la collecte peut s’expliquer par la nécessité de souscrire une
certaine proportion d’unités de compte. Cette pression pouvait dissuader certains
ménages. Malgré tout, avant la diffusion de l’épidémie en Europe, les
épargnants semblaient accepter le jeu de la prise de risque avec une proportion
plus élevée que dans le passé d’unités de compte. Sur les deux premiers mois de
l’année, les unités de compte représentaient 36 % de la collecte totale contre
une moyenne de 27 % en 2019. Cette récente montée en puissance des unités de
compte, à un moment où les marchés étaient au plus haut, est susceptible de
provoquer des désillusions avec l’accumulation des baisses depuis le début du
mois de mars. Les épargnants devront intégrer le fait que les unités de compte
sont des placements de long terme.
La crise sanitaire devrait avoir de fortes conséquences sur
la collecte de l’assurance vie. Avec le confinement, les épargnants ne peuvent
pas accéder à leurs assureurs, à leur conseiller en gestion de patrimoine, à
leurs banquiers ou à leurs courtiers. Même si Internet permet de réaliser
certaines transactions, cette situation devrait peser fortement sur la collecte
de mars. Les rachats devraient être limités pour la même raison même si
certains ont pu vouloir disposer rapidement de liquidités pour faire face à des
échéances incontournables. Le krach financier devrait provoquer un fort repli
de la collecte en unités de compte même si les épargnants auraient tout intérêt
à les privilégier. La petite remontée des taux sur les obligations d’Etat
constatée depuis le début de la crise est une mauvaise nouvelle pour les finances
de l’Etat mais est positive pour les fonds euros si elle perdurait quelque
temps.
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