L’assurance vie commence moderato l’année 2020 avec une
collecte nette de 500 millions d’euros au mois de janvier. Cette collecte relativement
faible au regard des résultats passés est riche d’enseignements.
Un petit trou d’air
Pour trouver une collecte nette plus faible, il faut
remonter au mois de décembre 2018 (-700 millions d’euros). Lors de ces dix
dernières années, l’assurance vie n’a connu qu’une décollecte au mois de
janvier, en 2012, l’année horribilis pour le premier produit d’épargne
français. Janvier est traditionnellement un mois correct pour l’assurance vie
avec des collectes nettes pouvant atteindre 2,4 milliards d’euros comme en
janvier 2018 ou 3,2 milliards d’euros en janvier 2017. Ce petit trou d’air est
avant tout imputable à la bonne tenue des rachats.
Pas de réelle défiance à l’encontre du premier produit d’épargne
des Français
Avec une collecte brute de 11,8 milliards d’euros, l’assurance
vie attire toujours les épargnants. Certes, ce résultat est en léger retrait
par rapport au mois de janvier 2019 (12,7 milliards d’euros) et au mois de
janvier 2018 (13,4 milliards d’euros) mais il est identique à celui du dernier
mois de l’année 2019. Elle est dans la moyenne de ces douze derniers mois. Les
Français continuent à placer une part non négligeable de leur épargne sur l’assurance
vie et cela malgré les annonces de baisse de rendement intervenues entre le
mois de décembre et janvier.
Plus du tiers de la collecte en unités de compte
La proportion d’unités de compte en s’élevant à 34 % symbolise
bien la volonté des compagnies d’assurance de limiter le poids des fonds euros et
d’inciter les épargnants à porter le risque. La bonne tenue de la bourse facilite
la montée en puissance des unités de compte. Certes, il y a un retrait par
rapport à décembre, mois durant lequel la proportion d’UC avait atteint 41 %.
Ce taux s’expliquait, sans nul doute, par le fait que des compagnies avaient
décidé de restreindre l’accès à leurs fonds euros.
Des rachats en hausse
Le montant des rachats et des prestations, 11,3 milliards d’euros
au mois de janvier, est en hausse. Il s’élevait à 11 milliards d’euros en décembre
2019 et à 10,6 milliards d’euros au mois de janvier 2019. Le montant des prestations
tend à augmenter avec la maturité croissante du produit. Le vieillissement des
titulaires de contrats aboutit automatiquement à un accroissement des
versements intervenant au moment des décès. Par ailleurs, les ménages
effectuent des arbitrages avec l’immobilier qui bat des recors en matière de
transactions, plus d’un million en 2019.
En route vers 1800 milliards d’euros d’encours
L’assurance vie devrait atteindre la barrière des 1800
milliards d’euros dans les prochains mois renforçant sa position de numéro un
des placements français. Au mois de janvier, l’encours a atteint 1789 milliards
d’euros. La résilience du produit n’est plus à prouver. Il semble pouvoir s’adapter
à la nouvelle donne imposée par les taux d’intérêt négatifs. Il profite de la
forte appétence des Français pour l’épargne. L’assurance vie offre l’accès à
une combinaison sécurité, liquidité avec les fonds euros et prise de risques
avec les unités de compte. Cette association n’existe dans un aucun autre type
de placement.
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