Au-delà des polémiques,
une année en or pour l’assurance vie
Un mois de décembre très classique pour l’assurance vie
La collecte nette de l’assurance vie a été, selon les
résultats de la Fédération Française de l’Assurance publiés le 24 janvier,
positive de 800 millions d’euros. Cette collecte avait été négative de 700
millions d’euros en 2018. En règle générale, le mois de décembre est un petit
mois pour l’assurance vie. Quatre décollectes lors de ces dix dernières années
ont été enregistrées en décembre. Les fêtes de fin d’année, les vacances sont
autant d’éléments qui pèsent sur la collecte. Cette année s’ajoutent les grèves
des transports qui ont pu entrainer le report de rendez-vous avec les
conseillers en charge de la gestion des contrats d’assurance.
Avec 11,8 milliards d’euros, les versements bruts sont en
phase avec les résultats de l’année. Ils n’ont pas souffert des annonces de
plusieurs compagnies concernant la baisse du rendement des fonds euros et la
limitation de leur accès. En lien avec ces deux facteurs, la collecte en unités
de compte a continué d’augmenter. Avec 4,8 milliards d’euros en décembre, la collecte
en unités de compte représente 41 % de la collecte totale, soit le taux le plus
élevé constaté depuis le mois d’août 2000 (45 %).
Les prestations d’assurance vie ont atteint 11 milliards d’euros
au mois de décembre. Elles ont été un peu plus élevées que les mois précédents
(10,3 milliards d’euros en octobre et 10 milliards d’euros en novembre).
2019, une bonne année avec un retour en force des unités
de compte
En 2019, l’assurance vie aurait pu souffrir de la baisse des
rendements, des polémiques sur l’avenir du fonds euros, or, tel n’a pas été le
cas ; bien au contraire, les résultats témoignent de la force de ce
produit qui est le premier support d’épargne en France.
Les versements se sont élevés à 144,6 milliards d’euros
contre 139,7 milliards d’euros en 2018. En termes de collecte brute, c’est le meilleur
de ses vingt dernières années.
De janvier à décembre, la proportion de la collecte en UC
est passée de 23 à 41 %. En moyenne,
elle a été de 27 % soit le même taux qu’en 2018. La collecte en UC avait été faible
en début d’année en raison de la baisse des cours des actions à la fin de l’année
2018. A contrario, la forte progression de la collecte en UC de la fin de l’année
s’inscrit dans un contexte financier porteur pour les valeurs actions.
Les prestations ont été, sur l’ensemble de l’année, stable
par rapport à 2018 (118,7 milliards d’euros contre 118,2 milliards d’euros).
Depuis le début des années 2010, elles ont tendance à augmenter du fait de la
maturité croissante du produit et du vieillissement de la population. Les
sorties des contrats sont à relier avec le dynamisme du marché immobilier.
La collecte nette a atteint 25,9 milliards d’euros, le
meilleur résultat enregistré depuis 2010 (51 milliards d’euros). En 2018, elle s’était
élevée à 21,5 milliards d’euros. Avec ce résultat, l’assurance vie témoigne de
sa résilience. En permettant un arbitrage entre la sécurité, la liquidité et le
rendement, ce produit répond aux exigences des épargnants. La hausse de la
collecte est à relier à celle du taux d’épargne des ménages qui ont choisi de
ne pas consommer l’ensemble de leurs
gains de pouvoir d’achat.
L’assurance vie, un produit en évolution permanente
L’assurance vie a connu un essor important dans les années
90 et 2000 grâce au succès du fonds euros qui apportait tout à la fois
sécurité, liquidité et rendement. Il a bénéficié alors des taux d’intérêt élevés
dans un contexte de désinflation. Le retournement intervenu depuis la grande
récession de 2008/2009 avec la mise en œuvre de politique monétaire accommodante
change la donne pour les assureurs comme pour les assurés. L’installation des
taux bas voire négatifs sur longue période impose une reformulation de l’assurance
vie. La garantie du capital qui est un service a un coût, un prix qui se matérialise
par une diminution des taux de rendement des fonds euros. La recherche de gains
supérieurs passe désormais, par une prise de risque accrue, ce qui n’est pas
illogique en soi.
L’assurance vie conserve des atouts indéniables pour les
ménages en permettant des arbitrages au sein d’une même enveloppe entre
différents types de placement. Elle réunit en un produit le triptyque sécurité,
liberté avec la liquidité et le rendement. Pour reproduire ce triangle magique
en dehors de l’assurance vie, il faut associer par exemple, des livrets
bancaires ou réglementés, un Plan d’Epargne en Actions ou un compte titre. En revanche,
cette association n’offre pas de solutions pour les successions à la différence
de l’assurance vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire