Le Livret A a
fini l’année sur une mauvaise note avec une décollecte de 1,6 milliard d’euros
contre +540 millions en décembre 2018. Il s’agit de la seconde décollecte de
l’année pour le Livret A (après -2,13 milliards en octobre). Le résultat de
décembre contraste avec les collectes constatées les années précédentes. Si
traditionnellement le Livret A affiche une petite collecte en décembre en
raison des dépenses engagées par les ménages pour les fêtes (cadeaux, vacances,
réveillon), seules deux décollectes avaient été constatées au cours des dix
dernières années (en 2017, avec –360 millions d’euros et en 2014, -290 millions
d’euros).
Un relâchement en
fin d’année
Le résultat de
décembre 2019, par son ampleur, surprend. La collecte a pu être influencée par
le débat sur la baisse du taux du Livret A, plusieurs annonces en provenance du
Ministère de l’Economie et de la Banque de France étant intervenues courant
décembre. Par ailleurs, après avoir fortement épargnant durant les neuf
premiers mois de l’année, les Français ont relâché leur effort sur la fin de l’année.
Il convient de souligner que le Livret de Développement Durable et Solidaire n’a
pas connu la même évolution que son grand frère. En effet, la collecte a été
positive pour le LDDS de 770 millions d’euros. Largement diffusé au sein des
réseaux bancaires, le LDDS est l’antichambre du compte courant. Avec l’utilisation
des applications digitales, les ménages gèrent au fil de l’eau leurs
liquidités.
Une très belle
année 2019
Malgré
la décollecte de décembre, l’année 2019 a été une très bonne année pour le
Livret A qui a collecté 12,64 milliards d’euros, la meilleure collecte depuis
2012, année qui avait bénéficié du relèvement du plafond à 22 950 euros. Pour
le LDDS la collecte annuelle s’établit à 3,91 milliards d’euros contre 2,62
milliards un an plus tôt.
L’encours
de ces deux produits a atteint 410,9 milliards d’euros, fin 2019, un niveau
record à (avec respectivement 298,6 milliards d’euros pour le Livret A et 112,4
milliards pour le LDDS). Ce résultat traduit l’attachement des Français à la
sécurité et la liquidité. En 2019, ménages ont affecté une part non négligeable
de leur gain de pouvoir d’achat sur le Livret A. Comme les années précédentes,
la collecte du Livret A est marquée par une certaine saisonnalité, avec un
premier semestre très fourmi et un second plutôt cigale.
2020,
sur fond de baisse des taux
Pour
l’année 2020, avec l’annonce de la baisse du taux à 0,5 % devrait occasionner
plusieurs mois difficiles pour le Livret A comme en 2015. Le passage à 0,75 % du taux de Livret A avait
donné lieu à 11 mois successifs de décollecte. Il est cependant possible que
mouvement soit moins fort en raison de la forte propension des ménages à l’épargne.
La multiplication des formes atypiques d’emploi oblige un nombre croissant d’actifs
à se constituer une épargne de précaution. L’amélioration de la situation sur
le front de l’emploi ne se traduit pas pour le moment par une augmentation de
la consommation. La crainte d’un retournement conjoncturel, la succession de
conflits sociaux incitent les ménages à conserver d’importantes liquidités. L’augmentation
du coût de l’immobilier contraint également à un effort d’épargne supplémentaire.
Cet effort est enfin nourri par le vieillissement de la population.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire