L'Autorité des Marchés Financiers a fait une mise au point très clair après la publication de son étude sur le trading des particuliers sur le Forex. Alertée par le nombre croissant de réclamations des épargnants et les multiples sollicitations pour les particuliers à trader en ligne sur le marché des changes, l’Autorité des marchés financiers a engagé une campagne de communication digitale pour sensibiliser le grand public aux risques du Forex.
En effet, sur quatre ans, le pourcentage de clients perdants tous prestataires confondus est proche de 89 %. La perte moyenne par client est de près de 10 900 euros entre 2009 et 2012. Sur ces 4 années, 13 224 clients ont perdu au total près de 175 millions d’euros, tandis que les 1 575 clients restants ont gagné au total 13,8 millions d’euros.
Il est donc prudent de ne pas s'aventurer sur ce type de marchés d'autant plus que l’étude met en lumière un phénomène comportemental : le peu d’apprentissage dans le temps des investisseurs particuliers. En effet, il s’avère que les traders les plus actifs et réguliers voient leurs pertes se creuser dans le temps. « Notre étude démontre que même auprès d’intermédiaires dûment autorisés, la majorité des particuliers perdent de l’argent, parfois davantage que leur investissement initial en raison des instruments financiers proposés », a indiqué Benoît de Juvigny, secrétaire général de l’Autorité des marchés financiers.
Si le trading en ligne sur le marché des changes auprès d’opérateurs régulés conduit à des pertes financières pour la majorité des clients, les particuliers doivent aussi craindre les agissements d’escrocs sur ce marché. En effet, de nombreuses sociétés opèrent sans disposer des agréments nécessaires pour proposer leurs services auprès du public français. L’AMF reçoit à ce titre de multiples réclamations émanant d’investisseurs particuliers séduits par les promesses alléchantes de nombreuses publicités sur internet. Derrière certains sites disposant d’une apparence sérieuse, se cachent en réalité des arnaques. Grâce à un redoutable discours commercial, ces sociétés détournent l’argent des clients qui voient leurs recours limités, voire impossibles en raison de la localisation, le plus souvent à l’étranger, de ces escrocs.
L’AMF entend donc mettre en garde les épargnants face à la multiplication des sites déploie diverses actions pour informer et sensibiliser le public : mise en ligne de listes de sites illégaux, collaboration avec les instances judiciaires, mais aussi conduites de contrôles et enquêtes auprès de certaines sociétés. L’AMF a souhaité également saisir la justice pour que soit bloqué l’accès, pour les internautes français, à certains sites proposant leurs services sans disposer des autorisations requises. Le 15 septembre 2014, le Tribunal de Grande Instance de Paris a accédé, pour la première fois, à cette demande.
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