Le semestre en or du Livret A
Les épargnants auraient-ils oublié la baisse du taux du
Livret A qui est passé en-dessous de 1 % à 0,75 % il y a deux ans, le 1er
aout 2015 ? Les épargnants sont-ils insensibles à l’inflation qui, en
moyenne, depuis de l’année, est de 0,9 % ? Cette inflation a pour
conséquence que le taux de rendement réel du Livret A est devenu négatif. Nous
pouvons, en effet, le croire car, depuis le 1er janvier, la collecte
du Livret A a atteint 9,42 milliards d’euros (11,18 avec le LDDs). Pour le seul
mois de juin, la collecte a été positive de 840 millions (1,06 milliard avec le
LDDs). Ce résultat est sans comparaison avec celui de l’année dernière à la
même époque. La collecte n’était positive que de 340 millions d’euros.
A l’exception des deux dernières années marquées par la
baisse de son taux de rendement, le mois de juin réussit assez bien au Livret
A. La fin du premier semestre donne lieu à des versements de primes. Par ailleurs,
avant les départs en vacances, les ménages effectuent quelques arbitrages
financiers en faveur du Livret A. Néanmoins, par rapport au mois précédent, un
petit tassement est constaté. En effet, la collecte avait été positive de 1,3
milliard d’euros pour le seul Livret A.
Avec un encours de 269 milliards d’euros (372,2 milliards
avec le LDDs), le Livret A est à son plus haut niveau historique. Cette situation
a sans nul doute incité le Gouvernement à maintenir le taux à 0,75 % tant bien
même que la nouvelle formule aurait pu conduire à son relèvement de 0,25 point.
Ce retour en force du Livret A témoigne de la préférence des
ménages pour les placements liquides et sûrs. L’amélioration de la conjoncture
économique ne les incite pas, pour le moment, à opter pour des placements
longs.
Les tergiversations fiscales sur les revenus de l’épargne
pénalisent les autres placements et en premier lieu l’assurance-vie. Par
ailleurs, l’idée que tous les placements e valent dans cette période de faible
taux d’intérêt est largement s’est imposée. Les Français, comme l’a récemment
souligné une étude l’Autorité des Marchés Financiers, restent encore très
hésitants à franchir le gué pour s’engager dans des placements « actions. ».
La préférence pour la liquidité s’exprime également par le niveau également
historique de l’encours des dépôts à vue. Selon la Banque de France, cet
encours dépassait, au mois de mai 2017, 400 milliards d’euros contre 235
milliards d'euros en mai 2007.
Cette tendance devrait se poursuivre durant le second
semestre d’autant plus que le Gouvernement a confirmé qu’il n’avait pas l’intention
de modifier le régime d’exonération fiscale du Livret A. De ce fait, ce dernier
pourrait enregistrer une collecte comparable à celle des belles années
2009/2013.
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