Selon la Banque de France, l'économie française pourrait entrer officiellement en récession à compter du 3ème trimestre avec une contraction du PIB de 0,1%.
Depuis la fin de l’année 2011, la France flirte avec la récession. Au premier trimestre, la croissance a été nulle. Pour le second trimestre, un recul de 0,1 à 0,2 point est attendu.
Cette prévision de récession n’est pas malheureusement pas une surprise.
La récession frappe de nombreux Etats de la zone euro : Espagne, Italie, Pays-Bas et également hors zone euro, le Royaume-Uni. L’Allemagne enregistre également un net affaiblissement de sa croissance en parallèle à la stagnation du commerce international.
Le ralentissement est mondial comme en témoignent les derniers résultats chinois et américains. Le marasme de l’Union européenne qui est le premier marché mondial a un impact réel et rapide sur l’économie mondiale.
Au niveau national, la consommation, principal moteur de la croissance, est freinée par la stagnation du pouvoir d’achat des Français (chômage, inflation en début d’année et relèvement d’impôt).
Depuis plusieurs mois, tous les indicateurs avancés marquent une dégradation nette de la situation économique française (climat des affaires, taux d’utilisation des équipements).
<strong>Quelles conséquences ? Cette prévision de récession ne fait que confirmer la tendance lourde que les Français ressentent depuis le début de l’année avec comme signes, l’augmentation du chômage et le recul du pouvoir d’achat.
Une diminution des recettes publiques
Le Gouvernement refuse à court terme de réviser son hypothèse de croissance. Une contraction de 0,2 à 0,3 points devrait entrainer un manque à gagner fiscal de 2 à 3 milliards d’euros s’ajoutant aux 30 à trouver pour atteindre le seuil de 3 % de déficit public.
L’augmentation des prélèvements obligatoires ne pourra que renforcer la récession.
La récession renforcera le pessimisme et l’épargne de précaution
Les Français n’ont pas le moral et cela risque de s’accroître avec l’annonce de la Banque de France. Le risque d’un cercle vicieux récessif du fait d’un manque de confiance est à craindre. En termes de comportements, les Français risquent de différer les achats importants (voiture, immobilier) et de privilégier les placements courts sans risque (Livret A).
Comment sortir du trou noir économique ?
La zone euro s’enfonce dans la crise sans disposer de cordes de rappel. Les Etats membres ne peuvent plus utiliser les moyens budgétaires du fait du surendettement. Les armes monétaires ont été largement exploitées (baisse des taux, émission de liquidités avec prêts aux banques…). La BCE pourrait réinjecter des liquidités ou racheter des titres sur le marché secondaire…
L’assainissement des Etats surendettés n’est efficace que s’il ne tue pas les patients. Or, aujourd’hui, aucun remède n’apparaît efficace.
Les Etats surendettés sont anémiés par des années de facilité budgétaire et par une forte désindustrialisation.
L’Europe souffre par ailleurs d’un affaiblissement de ses gains de productivité du fait d’un refus implicite ou explicite du progrès technique.
Le mal européen dépasse de loin la question de l’euro qui est plus un révélateur qu’une cause de la crise.
Pour sortir du trou noir, il faut créer un choc d’offre et favoriser les gains de productivité. Compte tenu du niveau d’endettement des Etats membres, l’échelon européen est le seul à même de générer un plan de grande envergure. La réalisation d’infrastructures énergétiques, de transports, l’engagement de plans de recherche et de formation sont nécessaires pour redonner confiance et recréer un cadre économique porteur.
La question du fédéralisme se pose à court terme pour éviter le scénario catastrophe, une implosion de la zone euro. Elle doit s'accompagner d’un programme de "rééconomisation" des pays qui accumulent déficits commerciaux et déficits publics.
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