CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE

Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance

Il bénéfice de l'appui et de l'expertise d'un Conseil scientifique et du soutien d'AG2R La Mondiale

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jeudi 23 juillet 2020

Assurance vie, le retour à la normale


L’assurance vie a connu, au mois de juin, selon la Fédération Française de l’Assurance, un quatrième mois consécutif de décollecte avec -700 millions d’euros. Depuis le début de la crise sanitaire au mois de mars, le premier placement des ménages aura enregistré une décollecte de 6,9 milliards d’euros. Son encours est désormais de 1766 milliards d’euros.

Le mois de juin est le premier mois complet de déconfinement qui a commencé le 11 mai. Il marque le retour à la normale en matière de collecte brute qui atteint 9,9 milliards quand aux mois d’avril et de mai, elle s’élevait respectivement à 6,4 et 5,7 milliards d’euros. Cette progression des cotisations a été rendue possible par la réouverture des agences d’assurance et des banques et par la levée des restrictions de circulation. Par rapport à 2019, le manque à gagner pour l’assurance vie en matière de collecte brute atteint près de 20 milliards d’euros (54,3 contre 74 milliards d’euros).

Les unités de compte maintiennent le cap

Les unités de compte ont représenté 35 % de la collecte en juin tout comme sur le premier semestre. Cette collecte n’a pas chuté comme en 2008 ou en 2012. Les épargnants acceptent la prise de risque liée aux unités de compte malgré le contexte incertain. Les consignes des assureurs et des autorités sont ainsi respectées.

Cercle de l’Epargne – données FFA

Des prestations à la normale

Le montant des prestations versées a atteint 10,5 milliards d’euros au mois de juin. Ce montant a retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. En avril et en mai, il était respectivement de 7,9 et 8,5 milliards d’euros.  Sur le premier semestre, elles sont élevées à 59 milliards d’euros soit le même montant qu’en 2019 (59,1). Ces prestations peuvent être portées par la bonne tenue du marché immobilier. Après le confinement, de nombreuses transactions ont été réalisées nécessitant un apport de liquidités de la part des acheteurs.

Un premier semestre historique

Ce premier semestre restera atypique pour l’assurance vie avec d’un côté une chute durant trois mois de la collecte brute et le maintien des prestations conduisant à une décollecte nette de 4,7 milliards d’euros. L’assurance vie n’avait plus depuis 2012, en pleine crise des dettes souveraines, connu quatre mois consécutifs de décollecte. Cette décollecte n’est pas la traduction d’une défiance financière comme en 2012 ; elle s’explique par la nécessité de certains de assurés d’effectuer des rachats pour maintenir leur niveau de vie. Les professions libérales et les indépendants, traditionnellement bien couverts en contrats d’assurance vie, ont du faire face durant le confinement à une baisse sensible de leurs revenus professionnels. En sortie de confinement, les ménages sont restés prudents tant sur le plan de leurs dépenses de consommation que sur celui de leurs placements. Ils ont privilégié la liquidité et la sécurité comme en témoigne le bon résultat du Livret A (+2,96 milliards d’euros de collecte en juin). Le dégonflement de la poche d’épargne de précaution attendra. Celui-ci ne pourra intervenir qu’avec la levée de certaines hypothèques liées à la situation sanitaire et économique.

Avec le mois de juin, le retour à la normale semble être néanmoins bien engagée avec une montée en puissance des versements qui devrait se poursuivre dans les prochains mois.

Cercle de l’Epargne – données FFA

mardi 21 juillet 2020

Livret A : encore un bon mois de collecte

Le Livret A signe un sixième mois consécutif de collecte nette positive. Au mois de juin, premier mois complet sans confinement, la collecte a été de 2,96 milliards d’euros. Pour le Livret de Développement Durable, Sociale et Solidaire, elle s’est élevée à 0,73 milliard d’euros. Depuis le début de l’année, la collecte a atteint pour le Livret A 20,41 milliards d’euros soit près de deux fois plus qu’en juin 2019 (11,57 milliards d’euros). Depuis le confinement, le Livret A a engrangé plus de 15 milliards d’euros. A l’exception de 2012, marquée par le relèvement du plafond du Livret A et du LDDS, une telle collecte est historique. Elle est le produit d’une période atypique marquée par une sous-consommation sans précédent et par une forte anxiété. En juin, les ménages n’ont donc pas puisé dans leurs livrets après le déconfinement. Au contraire, ils ont maintenu leur effort d’épargne. Ceci s’explique par un niveau de consommation demeurant inférieur à la normale. En juin, certaines activités faisaient encore l’objet de restrictions (cinéma, restaurants, activités sportives, etc.). Les menaces planant sur l’emploi, sur les entreprises, l’évolution des revenus incitent à l’essor de l’épargne de précaution. Les craintes d’une rentrée de septembre difficiles ne favorisent pas un laisser-aller au niveau des dépenses. Le dégonflement de cette épargne de précaution n’est donc pas encore d’actualité. Elle suppose une banalisation de la situation sanitaire et économique, ce qui n’est pas d’actualité. Par ailleurs, il est probable que comme lors des précédentes crises, l’épargne de précaution ne retrouve pas son niveau initial. La succession de crises incite les ménages à conserver toujours un peu plus d’épargne liquide. Ce phénomène est accentué par le vieillissement de la population. La réorientation de l’épargne sur des placements longs est également conditionnée à un retour de la confiance et d’une meilleure visibilité individuelle et collective. Dans ce contexte particulier, l’encours du Livret A bat un nouveau record à 319 milliards d’euros. Il en est de même pour le LDDS à 118,1 milliards d’euros. Le faible de taux du Livret A comme du LDDS, 0,5 % depuis le 1er février, ne dissuade pas les épargnants qui privilégient sécurité et liquidité.

BFM Business 21 juillet 2020


jeudi 9 juillet 2020

Le Mensuel du Cercle de l'Epargne et de la Retraite


La lettre de juillet 2020

juillet 2020

Au sommaire du Mensuel N°75 de juillet 2020


L’ÉDITO DU PRÉSIDENT


  • L’épidémie, un accélérateur de tendances

3 QUESTIONS À…


  • Interview de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

LE COIN DE L’ÉPARGNE


  • Marchés, un semestre historique et paradoxal
  • Les Français entre vacances et épargne, faut-il choisir ?

LE COIN DE LA RETRAITE


  • L’épargne retraite en France
  • La retraite, en tête des dépenses de protection sociale

LES DOSSIERS DU CERCLE DE L’ÉPARGNE


  • La longue marché de la protection sociale en France

LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE


  • Tableau de bord des produits d’épargne
  • Tableau de bord des marchés financiers
  • Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
  • Tableau de bord retraite

mardi 23 juin 2020

Le Livret A grand vainqueur du confinement

Après + 5,5 milliards d’euros en avril et 2,7 milliards d’euros en mars, le Livret A enregistre, en mai, une nouvelle collecte record avec un gain de 3,98 milliards d’euros (+1,16 milliard d’euros pour le LDDS). Sur les cinq premiers mois de de l’année, la collecte du Livret A atteint 17,45 milliards d’euros contre 11,06 milliards d’euros pour la même période de 2019. Si le Livret A n’a pas battu le record de collecte mensuel qui date du mois de janvier 2013 (8,21 milliards d’euros en grande partie imputable au relèvement du plafond du Livret A de 19125 à 21 950 euros), la collecte des trois mois de confinement est historique avec +12,18 milliards d’euros.
Le mois de mai 2020 a été  un mois d’entre deux avec 11 jours de confinement suivi de 20 jours de déconfinement. Dans ce contexte particulier, la réouverture des commerces aurait pu conduire les ménages à sortir de l’argent du Livret A pour réaliser les achats qui avaient du être reportés. Il n’en fut rien. Le côté épargne a prévalu sur celui de la consommation  Les Français ont continué comme en mars et en avril, à renforcer leur épargne de précaution. Les restrictions de circulation et les fermetures des cafés ainsi que des restaurants qui ont prévalu jusqu’au 2 juin ne favorisaient par la consommation.
La décision de placer de l’argent sur le Livret A et sur le LDDS durant le confinement et voire après n’est pas anodin. Les ménages auraient pu laisser leur argent sur leurs comptes courants d’autant plus que la rémunération du Livret A, 0,5 %, est faible. Ce choix témoigne de la volonté de renforcer l’épargne de précaution, de se créer une cagnotte constituant une réserve en cas d’imprévus. En épargnant sur le Livret A, les ménages souhaitent se prémunir de la tentation de dépenser l’ensemble de l’argent économisé durant les semaines de confinement. Ce choix illustre un fort niveau d’inquiétude. Les menaces pesant sur l’emploi et sur les revenus expliquent ce comportement de prudence.
L’encours du Livret A atteint ainsi un nouveau record à 316 milliards d’euro quand celui du LDSS dépasse 117 milliards d’euros. Compte tenu de ces encours élevés, le Gouvernement enjoint les Français à piocher dans leur épargne pour relancer l’économie qui sort exsangue de deux mois de confinement. Le dégonflement de la « cagnotte » suppose la restauration d’un climat de confiance. Les mesures de relance prévues pour le mois de septembre pourraient y contribuer. Depuis vingt ans, à chaque crise, l’enveloppe d’épargne de précaution des ménages augmente sans retrouver après son niveau antérieur. Cet effet cliquet contribue donc à la progression de l’épargne liquide. La réorientation de cette épargne vers des supports longs, actions, unités de compte en particulier, est souhaitée par les pouvoirs publics depuis la fin des années 70. La loi PACTE du mois de mai 2019 avec la création du Plan d’Epargne Retraite et le développement de l’épargne salariale avait notamment cet objectif.

L'épargne est-elle menacée ?


mercredi 10 juin 2020

Le Mensuel du Cercle - juin 2020


L’épargne des ménages en pleine crise, la dépendance, le patrimoine retraite, le cumul emploi-retraite, petit benchmark de la fiscalité de l’épargne


Télécharger le mensuel de juin

L’ÉDITO DU PRÉSIDENT

  • Ne touche pas à ma cassette ! par Jean-Pierre Thomas

3 QUESTIONS À…

  • Yvan Stolarczuk, Directeur d’Amphitéa

LE COIN DE L’ÉPARGNE

  • Comment dégonfler la poche d’épargne de précaution ?
  • Patrimoine financier des ménages, plus de 5400 milliards d’euros avant la crise
  • Les Français et les actions : « je t’aime moi non plus » ?

LE COIN DE LA RETRAITE

  • Le cumul emploi-retraite :  un quart des 55/59 ans concernés
  • Quelle est la valeur de mon « patrimoine retraite » ?

LE COIN DE LA PRÉVOYANCE

  • Les Français face à la dépendance

LES DOSSIERS DU CERCLE DE L’ÉPARGNE

  • Fiscalité de l’épargne, en France et au-delà des frontières

LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE

  • Tableau de bord des produits d’épargne
  • Tableau de bord des marchés financiers
  • Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
  • Tableau de bord retraite

mardi 26 mai 2020

Les résultats du mois d'avril de l'assurance vie



Comme en mars, l’assurance vie a enregistré au mois d’avril une décollecte. Celle-ci s’est élevée à 2,1 milliards d’euros (contre 2 milliards d’euros en mars). Le mois d’avril a été marqué par le confinement total de la population française.

Le montant de la collecte brute a été extrêmement faible, 6,4 milliards d’euros contre une moyenne de 11 milliards d’euros avant la crise sanitaire. Les rachats ont été également modestes à 8,5 milliards d’euros contre 10 milliards d’euros avant crise. Ces faibles montants traduisent l’impossibilité matérielle pour les épargnants de réaliser des opérations sur leurs contrats d’assurance vie. L’assurance vie à la différence du Livret A n’a pas bénéficié de l’augmentation de l’épargne des ménages au cours du mois d’avril. Cette différence s’explique par le fait qu’à la différence du Livret A ou du LDDS, le recours à Internet pour les arbitrages est moins fréquent.

Les unités de compte résistent

Malgré la chute du cours des actions, la proportion des unités de compte dans la collecte brute a atteint 33 %. Les assurés ont assuré de prendre des risques ou ont considéré que le marché offrait de réelles opportunités de plus-values pour l’avenir.

Préférence à l’épargne de précaution

En pleine crise sanitaire qui se double d’une crise économique, les Français ont privilégié l’épargne de précaution, la liquidité, pour faire face à une éventuelle baisse de revenus. Le haut degré d’incertitudes dissuade les ménages à s’engager sur le moyen et le long terme. Le faible montant des rachats témoigne que les épargnants restent néanmoins confiants concernant vis-à-vis  de leurs contrats.

Demain sera un autre jour

La période de confinement est évidemment historique et atypique. Elle ne permet pas de dégager des conclusions pour les prochains mois. La sortie progressive du confinement et le lourd contexte économique devraient conduire les ménages à conserver une importante poche d’épargne de précaution. Son dégonflement sera fonction de la levée des hypothèques sanitaires et économiques. Si la situation économique continuait à se détériorer, l’assurance vie pourrait en pâtir ; en revanche, un retour à la normale en fin d’année devrait profiter au placement préféré des Français dont l’encours atteint 1748 milliards d’euros.



mercredi 20 mai 2020

Livret A : une période atypique

Le mois d’avril restera dans les annales de l’épargne française. Avec le confinement, les Français n’ont pas eu d’autres choix que d’épargner. La consommation a chuté de près de 40 % en raison de la fermeture de nombreux commerces, des cafés et des restaurants ainsi qu’en raison des restrictions de déplacement imposées par les pouvoirs publics. Malgré leur faible rendement, le Livret A et le LDDS sont les grands gagnants de cette période très particulière d’épargne subie. La collecte nette du Livret A s’est élevé à 5,47 milliards d’euros et celle du LDDS à 1,93 milliard d’euros. Largement diffusés au sein de la population, ces deux produits, simples d’usage, sont, en outre, facilement accessible par Internet. Depuis le début de l’année, les ménages ont mis sur leurs Livrets A 13,47 milliards d’euros contre 9,84 milliards d’euros à la même époque en 2019. L’encours du Livret A est à son plus haut historique avec 312 milliards d’euros. Le Livret A n’a pas battu son record de collecte qui date du mois de janvier 2013 avec 8,21 milliards d’euros. Le Gouvernement avait décidé de relever en deux fois le plafond du Livret A qui est passé de 15300 à 22950 euros. Le Livret de Développement Durable et Solidaire avait connu également une collecte atypique au mois d’octobre 2012 dans le prolongement du relèvement de son plafond. La collecte du mois d’avril 2020 est néanmoins la troisième la plus élevée de l’histoire du Livret A. Elle aurait été certainement bien plus importante si les Français avaient pu accéder à leurs guichets de Caisses d’épargne ou bancaires. La collecte du mois d’avril 2020 est une collecte d’attente mais aussi de précaution. Dans un contexte plus qu’incertain, les ménages ont décidé de renforcer leur épargne liquide afin de faire face à d’éventuelles problèmes de court terme. Parmi les sujets d’inquiétudes figurent évidemment la santé mais aussi le risque de perte d’emploi ou de revenus. L’augmentation de l’épargne de précaution a été constatée lors de chaque crise depuis 1973. Lors de la crise des subprimes de 2008/2009 et lors de celle des dettes souveraines de 2011/2012, le Livret A avait enregistré de fortes collectes. En 2009, la collecte annuelle du Livret A avait atteint 16,55 milliards d’euros et en 2012, 28,16 milliards d’euros (dopés par le relèvement du plafond).< Au regard des précédentes crises, le dégonflement de l’épargne de précaution sera progressif et risque de ne pas être totale d’autant plus que le retour à la normale s’annonce long. Les craintes d’une longue crise économique incitent les ménages à maintenir un fort volant de liquidités. La peur du chômage est un important levier d’épargne. L’envolée de l’endettement et le risque d’un relèvement à terme des impôts jouent traditionnellement en faveur de l’épargne de précaution. D’autres facteurs expliquent le maintien à des niveau élevés de l’épargne de précaution qui n’est pas une spécificité française. La montée de la précarité au niveau professionnelle et le vieillissement de la population avec en filigrane la peur d’une remise en cause du montant à venir des pensions de retraite contribuent à la hausse de l’effort d’épargne. Le dégonflement de l’épargne de précaution passe par la restauration de la confiance et donc par la normalisation de la situation économique.

lundi 11 mai 2020

Le Mensuel du Cercle de l'Epargne - mai 2020


La lettre de mai 2020

mai 2020

L’ÉDITO DU PRÉSIDENT


  • « N’ayez pas peur » de l’après déconfinement

3 QUESTIONS À…


  • Interview de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

LE COIN DE L’ÉPARGNE


  • L’épargne salariale, de la loi PACTE à l’heure de la crise du COVID-19

LE COIN DE LA RETRAITE


  • Système de retraite : quelle place pour la solidarité ?

LE COIN DE LA PRÉVOYANCE


  • Les risques sociaux en pleine crise  du COVID-19
  • Coronavirus ou l’urgence de relever le défi du vieillissement

LES DOSSIERS DU CERCLE DE L’ÉPARGNE


  • L’épargne des Français en temps de crise
  • Qui sont les 17 millions de bénéficiaires du système de retraite français ?

LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE


  • Tableau de bord des produits d’épargne
  • Tableau de bord des marchés financiers
  • Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
  • Tableau de bord retraite

mercredi 29 avril 2020

Décollecte de l'assurance vie en mars

La crise du coronavirus a, selon la Fédération Française de l’Assurance, entraîné, au mois de mars, une décollecte de 2,2 milliards d’euros pour l’assurance vie. Il s’agit de la première décollecte depuis le mois de décembre 2018. Il faut remonter à décembre 2011, en pleine crise grecque, pour avoir une collecte nette négative d’une ampleur plus forte (-3,8 milliards d’euros). Compte tenu du contexte anormal, cette décollecte n’est pas illogique.


Ce résultat est la conséquence du fort recul des cotisations sui sont passées de 11,2 à 9 milliards d’euros de février à mars 2020. Un an auparavant, en mars 2019, les cotisations s’élevaient à 12,3 milliards d’euros. De leur côté, les prestations ont atteint 11,2 milliards d’euros au mois de mars contre 9,7 milliards d’euros en février et 10 milliards d’euros en mars 2019.

L’assurance vie a été victime du confinement. Les épargnants ont été entravés dans leur mouvement du fait du confinement qui a été appliqué à compter du 17 mars. Ils n’ont pas, de ce fait, durant la deuxième quinzaine du mois de mars, eu la possibilité de rencontrer leur assureur ce qui a limité le nombre d’opérations. La proportion des assurés qui utilisent Internet pour effectuer des arbitrages est plus faible que celle des titulaires du Livret A

Effet de stupeur, effet de précaution

L’assurance vie ne profite pas de l’envolée du taux d’épargne. Depuis le milieu de mois de mars, de manière subie, les ménages épargnent faute de pouvoir consommer. Le taux d’épargne aurait atteint, selon l’OFCE 27 % du revenu disponible brut contre 15 % en fin d’année dernière. Au-delà des problèmes de déplacement, la violence de la crise sanitaire et économique conduit les épargnants à privilégier les liquidités et la sécurité. Le résultat positif du Livret A, en mars, +2,71 milliards d’euros (3,82 milliards d’euros avec le LDDS) traduit bien cet état d’esprit.

Face au risque de pertes de revenus et en raison d’un niveau élevé d’incertitudes, les ménages renforcent logiquement leur épargne de précaution. Les commerçants, les artisans et les professions libérales qui sont, en moyenne, bien équipés en contrats d’assurance vie, doivent faire face à des pertes de revenus, ne pouvant plus pour un grand nombre d’entre eux exercer leur métier. Cette situation explique également la progression des prestations, certains assurés, pouvant avoir besoin de liquidités pour faire face à des échéances incontournables.

Effet de précaution mais pas d’effet de panique

Si la décollecte de mars est importante, elle ne témoigne néanmoins pas d’un mouvement de panique. Elle est assez logique au regard de la situation. Le montant des versements, certainement réalisés avant le confinement est correct. La part des unités de compte dans la collecte brute est de 35 %, contre 45 % en février. Ce résultat n’est pas en soi interprétable du fait du caractère dual du mois de mars. Est-ce que des assurés ont profité de la chute des cours pour réaliser des bonnes opérations ou ces souscriptions ont-elles été réalisées avant le confinement ? Ce qui est certain c’est que les assurés malgré la crise ne se sont pas complètement détournés des unités de compte en mars. La chute des cours des actions est au regard de la crise pour le moment maîtrisée. La solidité de la sphère financière a été soulignée ce qui ne place pas les épargnants dans la même situation qu’en 2008/2009 ou qu’en 2011/2013.

Les mois d’avril et de mai seront marqués par le confinement. Avril devrait logiquement se traduire par une forte baisse de la collecte. Pour apprécier le comportement des assurés face à la crise du covid-19, il faudra attendre les résultats de juin et des mois suivants. Les conditions de sortie de la crise sanitaire et de reprise économique seront déterminantes pour l’évolution de la collecte du premier produit de placement financier en France. 

mardi 28 avril 2020

Ne toucher pas à mon épargne ?


Philippe Crevel était interrogé par Cédric Decoeur sur BFM Business mardi 28 avril 2020 au sujet de l'augmentation de l'épargne en période de confinement.

mardi 7 avril 2020

Le Mensuel du Cercle de l'Epargne N°72

LE MENSUEL DU CERCLE DE L'ÉPARGNE
N°72 AVRIL 2020

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La victoire, pas le catastrophisme


Les pythies de mauvais augure sont légion en période de crise.. En écoutant les experts sur les chaînes d’information, dans la presse, j’en conclus que nous sommes au bord d’un précipice que dire d’un abîme économique incommensurable.
 
L'ÉDITO DE JEAN-PIERRE THOMAS

Questions et réponses aux épargnants en période de crise

 
La crise du coronavirus est à l’origine d’une chute brutale des indices boursiers. Quelles conséquences, et quels risques pour les épargnants ? Interview de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
L'INTERVIEW DE PHILIPPE CREVEL

Avant la crise, des épargnants déjà sur le qui-vive

Enquête 2020 Cercle de l'Épargne/Amphitéa "Les Français et l'épargne"

Comme chaque année depuis 2015, Le Cercle de l’Épargne, avec l’Association d’épargnants Amphitéa et en partenariat avec le Groupe de Protection Sociale, AG2R LA MONDIALE, a réalisé son enquête annuelle sur les Français, l’épargne et la retraite*. Une conférence de presse était prévue le 21 avril prochain. Compte tenu de l’épidémie de coronavirus, celle-ci est reportée à une date ultérieure que nous ne manquerons pas de vous communiquer. Avant une présentation plus globale des résultats de notre enquête, nous avons le plaisir de partager quelques données sur le comportement des ménages en matière d’épargne juste avant la survenue de la crise.
Les Français étaient, au mois de février, déjà inquiets et entendaient renforcer leur épargne de précaution. Ils plaçaient au cœur de leurs préoccupations la sécurité et la liquidité loin devant la recherche de la rentabilité. Un tiers des sondés estimait qu’aucun placement n’était, en ce début d’année, rentable, contre 22 % en 2016. L’immobilier et l’assurance vie, même s’ils sont en recul, restaient les placements jugés les plus rentables. Les actions montaient alors sur le podium sans nul doute grâce à la bonne année 2019. Malgré la bonne performance de ces dernières, peu de Français souhaitaient prendre des risques en prenant davantage d’unités de compte. Seuls 20 % étaient prêts à franchir le cap.
Tout en reconnaissant le caractère attractif des actions, les ménages français étaient, avant la survenue de la crise sanitaire, n’étaient guère disposés à changer leurs comportements en matière de placements. Ils privilégiaient la sécurité et la flexibilité. Leur effort d’épargne les amenait à privilégier alors immobilier et assurance vie. Avec la crise, ils devraient dans les prochaines opter pour des placements liquides et sûrs.

L'ENQUÊTE 2020 "LES FRANÇAIS ET L'ÉPARGNE"

Les épargnants français faiblement exposés à la chute des cours 

 

Les actions cotées ont perdu, en moyenne, plus de 30 % de leur valeur au cours de ce mois de mars. La chute est intervenue après une année de forte hausse. Le CAC 40 avait ainsi gagné plus de 26 % l’année dernière. Le recul lié à la crise du coronavirus a effacé quatre années de valorisation. Pour apprécier réellement la situation, il faut également prendre en compte les dividendes distribués. 
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Les placements des Français face à la crise

 
La crise sanitaire et la probable récession qui en résultera devraient affecter certains placements. En fonction de l’importance et de la durée de la récession, la valeur de certains actifs pourrait connaître des fluctuations.
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 Épargnants, les garanties ultimes


Les épargnants ne doivent pas céder à la panique. Les établissements financiers français figurent parmi les plus solides d’Europe. Ils ont parfaitement réussi les stress-test de la Banque centrale européenne et ont augmenté leurs fonds propres depuis la crise de 2008. En l’état actuel, aucune menace sérieuse ne pèse sur l’épargne des ménages. Si une banque ou une compagnie d’assurances était en difficulté, une solidarité de place pourrait s’imposer et in fine l’État serait sans nul doute amené à l’épauler en la nationalisant le cas échéant. Si malgré les différents pare-feu, un établissement était contraint à la faillite, des dispositifs de garantie existent.
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DANS LE COIN DE L'ÉPARGNE

Régime universel de retraite, la réforme suspendue


La discussion parlementaire de la réforme des retraites visant à instituer un régime universel par points, a été suspendue par le Président de la République le 16 mars 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus et au nom de l’unité nationale. Cette réforme, depuis ses débuts, affronte de nombreux vents contraires, des « gilets jaunes » à la crise sanitaire en passant par la question de l’âge pivot, la démission forcée du Ministre qui en avait la charge, par les interminables grèves des transports publics et par le recours contraint à l’article 49-3 de la Constitution pour son adoption en première lecture à l’Assemblée nationale. Depuis plus de deux ans, la réforme des retraites a été une source de polémiques, de tensions sociales et de tergiversations.
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Retraite et chômage partiel font-ils bon ménage ?


Le 26 mars 2020, 150 000 entreprises recouraient au chômage partiel. 1,5 million de salariés étaient concernés. Le dispositif permet aux entreprises ne pouvant plus poursuivre leurs activités en raison de l’épidémie de Coronavirus de maintenir les contrats de travail tout en bénéficiant d’une aide de l’État. Durant la période d’activité partielle, l’employeur verse à ses salariés une indemnité spécifique égale à 70 % de leur salaire brut horaire. En contrepartie, ils perçoivent une allocation financée par l’État et l’assurance-chômage. L’objectif fixé par l’État est de rembourser aux entreprises 100 % de l’indemnité versée aux salariés, dans la limite de 4,5 Smic.
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Le premier anniversaire de l’AGIRC-ARRCO


Un an après la fusion des deux caisses de retraite des salariés du privé, l’organisme fusionné affiche un résultat « technique » excédentaire de 489 millions d’euros, auquel s’ajoute un « résultat financier » de près de 700 millions.
  
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DANS LE COIN DE LA RETRAITE

Sommaire du Mensuel de l'Épargne
de la Retraite et de la Prévoyance n°72 - avril 2020


 


L’ÉDITO DU PRÉSIDENT

  • La victoire, pas le catastrophisme

 

QUESTIONS ET RÉPONSES AUX ÉPARGNANTS EN PÉRIODE DE CRISE

  • Interview de Philippe Crevel, directeur du cercle de l’épargne

 

LE COIN DE L’ÉPARGNE

  • Les épargnants français faiblement exposés à la chute des cours
  • Les placements des français face à la crise
  • Épargnants, les garanties ultimes

LE COIN DE LA RETRAITE

  • Régime universel de retraite, la réforme suspendue
  • Retraite et chômage partiel font-ils bon ménage ?
  • Le premier anniversaire de l’AGIRC-ARRCO

 

ENQUÊTE 2020 CERCLE DE L’ÉPARGNE/AMPHITÉA « LES FRANÇAIS ET L’ÉPARGNE »

AVANT LA CRISE, DES ÉPARGNANTS DÉJÀ SUR LE QUI-VIVE 

  • Les Français en mode épargne de précaution
  • Avant la crise, la sécurité et la liquidité étaient déjà des priorités
  • Le « no-placement » en fort progrès
  • Le classement des placements intéressants chahuté
  • « La prise de risques » oui mais !
  • Avant la crise, les Français déjà en mode défensif

 

LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE

  • Tableau de bord des produits d’épargne
  • Tableau de bord des marchés financiers
  • Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
  • Tableau de bord retraite
TÉLÉCHARGER LE MENSUEL EN PDF

lundi 30 mars 2020

Panne du site Cercle de l'Epargne

Le site Cercle de l'Epargne est en panne

Veuillez nous excuser pour ce problème technique que nous essayons de résoudre le plus rapidement possible 

mardi 24 mars 2020

Assurance vie : en février, plébiscite des unités de compte


L’assurance vie a enregistré, selon la Fédération Française de l’Assurance, au mois de février, une collecte positive de 1,4 milliard d’euros soit deux fois plus qu’en janvier (0,7 milliard d’euros). Cette collecte nette est, en revanche, en retrait par rapport à celle de l’année dernière (3,1 milliards d’euros). Le mois de février est en règle générale un mois correct pour l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistré lors de ces dix dernières années.

En février, les cotisations se sont élevées à 11,1 milliards d’euros contre 12,1 milliards d’euros le mois précédent. C’est également en retrait par rapport à février 2019 (12,4 milliards d’euros). La proportion des unités de compte dans la collecte brute a été de 39,6 % en février contre 33 % le mois précédent. Les ménages ont fortement plébiscité les unités de compte avant la chute des cours provoquée par la crise du coronavirus.

Les prestations versées par les sociétés d'assurance se sont élevées à 9,7 milliards d’euros en février contre 11,3 milliards d’euros en janvier. Ce montant est le plus faible constaté depuis le mois de septembre dernier (9,1 milliards d’euros).

L’encours des contrats d’assurance-vie a atteint 1 776 milliards d’euros à fin février 2020, en progression de 3 % sur un an.

En ce début d’année, les ménages continuaient de placer leur épargne sur l’assurance vie, à un rythme modéré. La baisse du taux de rendement des fonds d’euros a eu peu d’incidence sur leur comportement. La relative modestie de la collecte peut s’expliquer par la nécessité de souscrire une certaine proportion d’unités de compte. Cette pression pouvait dissuader certains ménages. Malgré tout, avant la diffusion de l’épidémie en Europe, les épargnants semblaient accepter le jeu de la prise de risque avec une proportion plus élevée que dans le passé d’unités de compte. Sur les deux premiers mois de l’année, les unités de compte représentaient 36 % de la collecte totale contre une moyenne de 27 % en 2019. Cette récente montée en puissance des unités de compte, à un moment où les marchés étaient au plus haut, est susceptible de provoquer des désillusions avec l’accumulation des baisses depuis le début du mois de mars. Les épargnants devront intégrer le fait que les unités de compte sont des placements de long terme.

La crise sanitaire devrait avoir de fortes conséquences sur la collecte de l’assurance vie. Avec le confinement, les épargnants ne peuvent pas accéder à leurs assureurs, à leur conseiller en gestion de patrimoine, à leurs banquiers ou à leurs courtiers. Même si Internet permet de réaliser certaines transactions, cette situation devrait peser fortement sur la collecte de mars. Les rachats devraient être limités pour la même raison même si certains ont pu vouloir disposer rapidement de liquidités pour faire face à des échéances incontournables. Le krach financier devrait provoquer un fort repli de la collecte en unités de compte même si les épargnants auraient tout intérêt à les privilégier. La petite remontée des taux sur les obligations d’Etat constatée depuis le début de la crise est une mauvaise nouvelle pour les finances de l’Etat mais est positive pour les fonds euros si elle perdurait quelque temps.

L’évolution de l’assurance vie dans les prochains mois est comme pour l’économie difficile à prévoit compte tenu du nombre élevé des incertitudes. L’ampleur et la durée de la crise ainsi que l’évolution des prix ainsi que celle des différents actifs sont autant de facteurs qu’il faudra prendre en compte