CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE

Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance

Il bénéfice de l'appui et de l'expertise d'un Conseil scientifique et du soutien d'AG2R La Mondiale

Pour plus de renseignements et pour tous les contacts presse, vous pouvez nous contacter au 06 13 90 75 48

jeudi 26 janvier 2012

2011, une année de contrainte pour l'assurance-vie

La collecte nette des contrats d'assurance vie en France a été divisée par sept en 2011 à 7,6 milliards d'euros, contre 51,1 milliards en 2010. Le montant total des cotisations a reculé de 9% l'an dernier, .

C’est de loin le premier placement long en France

L’assurance-vie qui est le premier produit d’épargne des Français en volume avec un encours de plus de 1300 milliards d’euros des Français a été connu en 2011 un contexte économique et financier sans précédent.

Un contexte sans précédent pour ce produit d’épargne longue

L’assurance-vie a dû faire face à la crise des dettes souveraines qui contraint les assureurs à rechercher les titres les plus sûrs et donc les moins rémunérateurs ainsi qu’à la baisse des bourses actions au second semestre ce qui a également pénalisé les rendements.

Les fonds euros impactés par la crise des dettes souveraines

Les titres publics allemands à 10 ans sont inférieurs 2,5 point et les titres français à 3,2 points ce qui est sans précédent. Les compagnies d’assurances ont diminué leur exposition aux titres publics des pays de l’Europe du Sud et ont essayé de diversifierLes assureurs ont dû provisionner les pertes sur les titres grecques, pour 60 % de leur valeur.

Les actions n’ont pas pu jouer leur rôle de dopant

Les actions ont reculé en 2011 de 18 % au sein de la zone euro comme au Japon. En Italie, la chute a été de 27 % et en France de 17 %. Les actions ont reculé de 6 % au Royaume-Uni mais aussi de 19 % en Chine, de 11 % en Corée de 26 % au Brésil et de 14 % au Mexique. Seuls les Etats-unis ont bénéficié d’une hausse de 5 % du Dow Jones en 2011.

Après le retour de la croissance en 2010, les investisseurs n’avaient pas parié sur un retournement aussi prononcé en 2011. La croissance s’est arrêtée nette à compter su deuxième trimestre avec des anticipations très négatives. Des facteurs conjoncturels comme le tremblement de terre au Japon et l’augmentation des cours du pétrole ont contribué également à freiner la croissance. La seconde partie de l’année a été dominé par la crise de la zone euro.

Les épargnants ont opté pour la sécurité et le très court terme

En période de crise, les Français privilégient l’épargne courte de précaution d’où le succès du Livret A en 2011.

L’augmentation du taux d’épargne qui est de 17,3 % du revenu disponible brut a favorisé les livrets et les dépôts à terme au détriment des actions, des obligations et de tous les produits associés à ces placements.

Les ménages ont recherché la sécurité et la liquidité sur un marché de l’épargne où les rendements se sont rapprochés.

Les banques qui après avoir développé leur filiale assurance ces vingt dernières années ont compte tenu de leurs problèmes de liquidité, incité leurs clients à placer leurs disponibilité sur des comptes sur livret qui sont comptabilisés sur les bilans bancaires.

L’immobilier a fortement concurrencé les placements financiers

Les Français ont continué à investir dans la pierre en 2011 au titre de leur résidence principale ou au titre de l’investissement locatif et cela malgré le cours élevé de l’immobilier.

L’immobilier a ainsi capté une partie de l’épargne auparavant affectée aux placements longs. Du fait des remboursements des emprunts, elle diminue la partie des revenus consacrée aux placements financiers. Enfin, avec le resserrement du crédit, les ménages ont dû accroître le montant de leurs apports personnels ce qui a eu comme conséquence des rachats sur des produits longs comme l’assurance-vie.

Les modifications fiscales (plus-values, fin du Scellier) ont également incité les ménages à accélérer leurs projets.

L’assurance-vie est un produit mature

La croissance a deux chiffres de l’assurance-vie ne pouvait pas se poursuivre indéfiniment.

L’assurance-vie a capté une grande partie des flux d’épargne mais a aussi bénéficié de transferts en provenance d’autres produits dont le plan d’épargne logement (en raison d’un changement de régime fiscal).

La fin des transferts exceptionnels explique la moindre progression de l’assurance-vie.

Par ailleurs, une majorité des contrats d’assurance-vie et 64 % de l’encours ont plus de 8 ans. Les sorties s’effectuent avec une fiscalité réduite conformément à la législation, sorties encouragées par les rumeurs qui depuis des années selon lesquelles un durcissement du régime fiscal est à attendre. L’assurance-vie reste l’outil clef de l’épargne longue

La France a peu d’outils d’épargne longue. Avec la crise du financement bancaire, il est important de maintenir des sources de financement sur le long terme d’autant plus qu’avec la crise des dettes publiques, le marché de l’épargne se recentre pays par pays. Les Etats devront moins se financer à l’extérieur. Les entreprises devront, par ailleurs, cherché leurs ressources plus sur les marchés obligataires qu’auprès des banques.

Il convient donc d’encourager l’épargne longue qui est indispensable pour le financement de l’économie.

Aucun commentaire: