CERCLE DE L'EPARGNE, DE LA RETRAITE ET DE LA PREVOYANCE

Le Cercle des Epargne, de la retraite et de la prévoyance est un centre d'études et d'information indépendant qui a pour objet de réaliser des études et d'informer les épargnants sur toutes les questions relatives à l'épargne, la retraite et la prévoyance

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mercredi 24 mai 2017

L'assurance-vie en mode poussif en avril

L’assurance-vie est, en ce début de deuxième trimestre, toujours à la recherche d’un second souffle même si elle a renoué avec une collecte nette positive.

La collecte nette du mois d’avril a atteint, en effet, 400 millions d’euros, après avoir été nulle au mois de mars. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette n’a été que de 1,4 milliard d’euros contre plus de 10 milliards d’euros sur la même période de 2016.
Le mois d’avril était jusqu’à maintenant un bon mois pour l’assurance-vie. Sur ces dix dernières, à l’exception de 2012 et de 2013, la collecte nette se situait entre 2 et 5 milliards d’euros. De ce fait, le résultat de cette année s’inscrit dans la tendance des derniers mois mais est en rupture par rapport à celle de long terme.

Les cotisations brutes se sont élevées à 10,9 milliards d’euros contre 12,2 milliards d’euros au mois de mars et 11,7 l’année dernière à la même période. Les Français ne se sont pas précipités pour placer leurs disponibilités sur l’assurance-vie. Les rachats sont également en décrue à 10,5 milliards d’euros contre 12,2 milliards d’euros au mois de mars et 9,9 milliards l’année dernière.

L’attentisme semble donc de mise chez les épargnants, pas de réel désamour mais des interrogations.

L’assurance-vie, le premier produit d’épargne des Français, est toujours à la croisée des chemins. Les faibles taux d’intérêt pèsent sans nul doute sur la collecte comme l’application des nouvelles règles prudentielles. L‘orientation de l’épargne collectée vers les unités de compte progresse à pas comptés. Elles ont représenté, en avril, 25,7 % de la collecte contre 27 % en mars. Leur poids s’est néanmoins accru de 10 points depuis la crise financière de 2011/2012. Si les épargnants acceptent de prendre un peu plus de risques, ils ne sont pas encore disposés à basculer en masse l’épargne placée sur les fonds euros.

Les épargnants attendent d’en savoir plus sur les intentions du nouveau Président de la République. Pour autant, ce dernier a affirmé que l’instauration du prélèvement libératoire à 30 % ne concernerait que les versements postérieurs à son adoption et les seuls assurés ayant plus de 150 000 euros d’encours. Plusieurs incertitudes expliquent le comportement des ménages. Ils ne savent pas comment sera apprécié le seuil des 150 000 euros, contrat par contrat ou par foyer fiscal. Si la deuxième solution apparaît la plus logique, elle pourrait poser des problèmes techniques et de confidentialité car ce sont les compagnies d’assurance qui paie directement l’impôt en cas de recours au prélèvement libératoire. Par ailleurs, il y aura cohabitation entre plusieurs taux de prélèvements en fonction de la date des versements. Cela sera d’autant plus complexe que le taux de CSG devrait augmenter de 1,7 point au 1er janvier 2018. Enfin, il est possible que les unités de compte fassent l’objet d’un traitement différencié. Néanmoins, les détenteurs de contrats d'assurance-vie assujettis à l’ISF pourront peut-être se réjouir de la sortie de ces derniers de l’assiette de cet impôt si la promesse du candidat Emmanuel Macron est adoptée.

A défaut d’avoir une vision précise du futur régime fiscal, les épargnants privilégient pour le moment les placements liquides comme les dépôts à vue ou le Livret A. L’assurance-vie devrait donc connaître une année 2017 étale, la modification de son régime fiscal devant intervenir dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018 présenté au mois de septembre prochain.

mardi 23 mai 2017

Est-ce la fin de l'argent liquide ?


Le Livret A toujours au top de sa forme


Le Livret A maintient le cap


Avril, un bon mois pour le Livret A

Le mois d’avril a souri, une fois de plus, au Livret A qui enregistre, pour le 5e mois consécutif, une collecte positive de 1,38 milliard d’euros. Sur les quatre premiers mois de cette année, la collecte atteint 7,28 milliards d’euros contre une décollecte de 750 millions sur la période de 2016. Le Livret confirme son bon état de forme et son statut de placement refuge.

La collecte du Livret de Développement Durable et Solidaire a atteint, de son côté, 380 millions d’euros en avril et 1,38 milliard d’euros sur les quatre premiers mois de 2017, L’encours du Livret A s’élève à 266,8 milliards d’euros et celui du LDDS à 102,7 milliards d’euros soit un total de 369,5 milliards d’euros.

En dix ans, la collecte au mois d’avril n’a été négative qu’à une seule reprise, en 2015, en pleine période de baisse du taux de rendement. Les ménages ont tendance à accroître leur épargne de court terme au début du printemps tant pour s’acquitter du 2e tiers provisionnel de l’impôt sur le revenu que pour préparer les vacances d’été.

Le Livret A ne semble plus être pénalisé par son rendement de 0,75 % malgré le fait que l’inflation a été sur les 4 premiers mois de l’année de 1,2%. Ainsi, en termes réels, le rendement du Livret A est désormais négatif à hauteur de près de 0,5 point.

Les élections ont dopé le Livret A

La campagne électorale présidentielle a dopé le Livret A. La question du maintien de la France dans la zone euro et celle d’un alourdissement de la fiscalité de l’assurance-vie ont conduit les épargnants à opter pour le Livret A, totalement exonéré d’impôts, bénéficiant de la garantie de l’Etat et qui plus est complètement liquide. Cette préférence pour la liquidité se traduit également par la poursuite de la progression des dépôts à vue dont la collecte nette sur le premier trimestre a été de 15,7 milliards d’euros. L’encours des dépôts à vue des ménages frôle désormais les 400 milliards d’euros (397 milliards d’euros à fin mars 2017).


La victoire d’Emmanuel Macron a rassuré les épargnants mais ces derniers devraient rester prudents dans les prochains mois en attendant d’en savoir plus sur les modalités d’application de la taxe de 30 % sur les revenus de l’épargne et en particulier sur l’assurance-vie. Le Livret A devrait donc profiter de cet attentisme.  

lundi 22 mai 2017

L'épargne solidaire, une croissance forte mais une place modeste au sein de l'épargne des ménages

L'encours de l'épargne solidaire a atteint près de 10 milliards d'euros en 2016 (9,76 milliards d'euros). Il a, l'année dernière, progressé de 15,5 %. C'est avant tout l'épargne salariale qui a porté cette croissance avec une croissance de 19,4 %. L'épargne salariale solidaire représente un encours de 6,2 milliards d'euros. L'épargne solidaire proposée par les établissements bancaires à leurs clients a quant à elle gonflé de 8,5%, à 3,1 milliards d'euros, et l'épargne collectée par les entreprises solidaires pour entre autres renforcer leurs fonds propres de 13%, à 502 millions. Cette épargne est investie dans des domaines comme la lutte contre le mal-logement, le développement des activités sociales, la promotion de l'agriculture biologique ou encore le soutien à l'entrepreneuriat auprès de publics en difficulté. Selon Finansol, l'épargne solidaire a permis  la "création ou la consolidation de 49.000 emplois" et la relogement de 5.500 personnes. En 2016, 1,3 milliard d'euros supplémentaires ont été déposés dans des produits d'épargne solidaire labellisés par Finansol, lesquels ont généré environ 280 millions d'euros d'investissements dans des projets d'utilité sociale et environnementale, précise dans un communiqué cette association qui fédère près de 80 entreprises actives dans ce secteur. Ce niveau de dépôts s'affiche toutefois en recul par rapport à 2015 qui s'élevait à 1,62 milliard d'euros. 

L'épargne solidaire représente 0,21% de l'encours de l'épargne financière des ménages.  Au total, l'encours d'épargne solidaire a ainsi progressé de 15,5% sur un an pour s'établir à 9,76 milliards d'euros, détenus par environ un million d'épargnants.

mercredi 10 mai 2017

Le Mensuel du Cercle de l'Epargne du mois de mai 2017

MENSUEL DU CERCLE DE L'EPARGNE 
MAI 2017
N° 37



L’Edito


  • "Ce n’est ni la faute à Rousseau, ni la faute à Voltaire" par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne


Le Coin de l’épargne


  • Les Français et l’épargne, une histoire qui dure
  • Les Français, toujours accrocs à la liquidité
  • Les Français sont-ils généreux ?


Épargnez pratique : les Français plébiscitent les donations    

                                          

Le Coin de la retraite 


  • Le Fond de solidarité vieillesse, la dure vie d’une roue de secours
  • L’Europe ou Emmanuel Macron auront-ils raison de l’article 39 ?


Dossier : Les indépendants et les cadres, l’épargne et la retraite


  • Les indépendants et les cadres supérieurs face  à la retraite
  • Les indépendants et les cadres supérieurs face à la dépendance
  • Les indépendants et les cadres supérieurs face à l’épargne


Les Chiffres du Cercle de l’Épargne


  • Tableau de bord des produits d’épargne
  • Tableau de bord des marchés financiers
  • Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt
  • Tableau de bord retraite


16 millions de retraités qui gagnent en moyenne 1376 euros

le Ministère des Affaires sociales a publié, le 10 mai 2017, son édition annuelle sur les retraités et les retraites. Ainsi, selon ce rapport, fin 2015, la France comptait 16 millions de retraités dont 1,1 million vivent à l’étranger. Cet effectif est en hausse de 152 000 personnes par rapport à l’année précédente. La progression du nombre de retraités se poursuit mais à un rythme plus faible qu’en 2014 (+199 000). Les nouveaux retraités sont moins nombreux qu’en 2014 du fait de la réforme de 2010 instaurant le report progressif de l’âge minimal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.

550 000 retraités perçoivent une des allocations du minimum vieillesse en complément d’une faible pension ou en l’absence de pension. Cette allocation, dont le montant est de 800 euros mensuels pour les personnes seules et de 1 242 euros mensuels pour les couples, leur permet d’atteindre un niveau minimal de ressources. Dans les années 70, le minimum vieillesse était versé à 3 millions de personnes. 

La pension moyenne s’établit à 1 376 euros bruts mensuels, tous régimes confondus (salariés du privé, artisans, indépendants, agriculteurs, etc.).
Le montant de la pension continue à progresser surtout grâce aux femmes par effet de noria; les nouvelles générations de retraités femmes ont eu des carrières professionnelles plus longues avec des revenus plus importants. La pension moyenne corrigée de la revalorisation annuelle (0,1 % en octobre 2015) s’accroît de 0,5 % pour les hommes et de 1,1 % pour les femmes. 

L’écart de pension entre les femmes et les hommes diminue au fil du temps. La pension de droit direct des femmes est inférieure de 39,2 % en moyenne à celle des hommes en 2015, alors que cet écart était de 45,8 % en 2004. En ajoutant les droits dérivés (pensions de réversion), l’écart se réduit à 25,1 %.

Les taux d’activité des femmes, et donc la constitution d’un droit propre à la retraite, n’ont cessé de progresser depuis l’après-guerre. Ces dernières sont également de plus en plus qualifiées, ce qui favorise un rapprochement progressif de leurs rémunérations avec celles des hommes.

En 2015, l’âge moyen de départ à la retraite est de 61,6 ans. En augmentation continue depuis 2010 (+1,1 an), cet âge moyen correspond à l’âge conjoncturel de départ, un indicateur nouvellement calculé qui neutralise les biais liés à l’effet de structure de la population. Entre les générations 1950 et 1954, la proportion de personnes retraitées à 60 ans a baissé de 36 points (de 64 % à 28 %). Le départ à la retraite ne signifie pas pour autant la sortie définitive de l’emploi : en 2015, 3,5 % des retraités, soit 480 000 personnes, ont cumulé leur retraite avec une activité.

Les suppléments de retraite par capitalisation occupent toujours une place réduite dans la rémunération des retraités. La retraite supplémentaire facultative représente seulement 2 % de l’ensemble des prestations retraite versées. 

mardi 9 mai 2017

BFM Business : la flat tax en question


Emmanuel Macron a prévu de modifier le régime fiscal applicable au patrimoine avec comme objectif de faciliter l'orientation de l'épargne vers les entreprises. Cette réforme qui prévoit la mise en place d'une flat tax de 30 % devrait être intégrée au projet de loi de finances pour 2018. Philippe Crevel est intervenu sur ce sujet sur BFM Business le 9 mai 2017.

La hausse de la CSG, c'est pour qui ?


vendredi 5 mai 2017

La rémunération des livrets bancaires : 0,31 % en mars

La remontée des taux n'a pas encore d'influence sur la rémunération des livrets bancaires. Ainsi, selon la Banque de France, le taux moyen de rémunération des dépôts bancaires diminue légèrement en mars (0,74 % en mars, après 0,76 % en février). Ce léger mouvement s'observe aussi bien sur les dépôts des ménages (0,97 % en mars, après 0,98 % en février) que sur ceux des SNF (0,41 % en mars, après 0,43 % en février).

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
 mars-16jan-17févr-17(e)mars-17 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,870,760,760,74
Ménages1,070,990,980,97
dont : - dépôts à vue0,050,040,040,03
- comptes à terme <= 2 ans (g)1,491,261,291,27
- comptes à terme > 2 ans (g)2,482,072,052,02
- livrets à taux réglementés (b)0,800,790,800,79
dont : livret A0,750,750,750,75
- livrets ordinaires0,530,320,330,31
- plan d'épargne-logement2,782,732,732,73
SNF0,610,440,430,41
dont : - dépôts à vue0,180,120,120,12
- comptes à terme <= 2 ans (g)0,740,460,470,43
- comptes à terme > 2 ans (g)2,091,831,791,77
Pour mémoire :    
Taux de soumission minimal aux appels d'offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,23-0,33-0,33-0,33
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,17-0,130,010,07
a. Les taux d'intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d'intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d'épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l'Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d'épargne à régime spécial, plans d'épargne populaire et emprunts subordonnés.
Source : Banque de France