Le coin des Epargnants
La bourse a repris le chemin de la hausse durant une semaine écourtée en raison du Vendredi Saint. Le CAC 40 a terminé, jeudi soir, à 4 431 points en progression sur une semaine de 0,42 %. Depuis le début de l’année, l’augmentation est de 3,16 % et sur un an, elle atteint 23 %.
La semaine a été marquée, une fois de plus, par les événements ukrainiens et par les menaces déflationnistes en Europe. Il est à noter que l’automobile a boosté la bourse du fait d’une reprise des immatriculations depuis le début de l’année, + 10 % en mars pour l’ensemble de l’Europe.
Dans les prochains jours, il faudra suivre les résultats de la collecte du Livret A et de l’assurance-vie.
France, le répit mais pas le report
La France a gagné un répit à défaut d’obtenir un nouveau report. Manuel Valls n’obtiendra pas un nouveau délai pour le passage des déficits publics en-dessous de la barre des 3 % du PIB mais la Commission européenne en fin de mandat devrait offrir, en cadeau d’adieu, un répit à la France en prenant acte de l’effort consenti en matière d’économies budgétaires.
Les marchés financiers et donc les investisseurs semblent donner du crédit au plan gouvernemental en acceptant de prêter à la France à un taux historiquement bas, 1,97 %. La différence entre les taux français et allemand à 10 ans est de 0,46 point seulement. L'Allemagne achète à 1,51%, la France à 1,97%. Le gel des prestations sociales jusqu’au 1er octobre 2015 et le blocage de l’indice des fonctionnaires ont sans nul doute marqué les esprits.
Cette capacité à emprunter à un taux très faible allège la facture du service de la dette qui accapare environ 15 % du budget de l’Etat. Une augmentation d’un point représente une surcharge de 10 milliards d’euros.
La France bénéficie également de la raréfaction des émissions de l’Etat allemand du fait que désormais le budget est désormais à l’équilibre. De ce fait, la France bénéficie d’une partie des capitaux ainsi libérés.
Tout le pari de François Hollande et du nouveau gouvernement est de pouvoir mener de front le pacte de responsabilité, le pacte de solidarité et la réduction des déficits publics. Pour cela, il compte sur la reprise de la zone euro. Si la croissance parvenait à passer au-dessus de 1 % à la fin du second semestre, la France bénéficierait d’une petite bouffée d’air.
Economie allemande la confiance n’interdit pas la vigilance
Les autorités allemandes s’attendent à une croissance de 1,8 % cette année et de 2 % en 2015 contre 0,4 % en 2013. "L'économie allemande connaît une solide dynamique de croissance et elle a deux bonnes années devant elle", a indiqué le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel.
La demande intérieure devrait être le moteur de la croissance avec une augmentation de 1,9% cette année et de 2,1% en 2015, avec une augmentation des dépenses des ménages et l'investissement dans le bâtiment et les équipements. Cette évolution pourrait rassurer les partenaires de l’Allemagne qui lui reprochent des exportations excessives.
La demande interne sera soutenue par une augmentation des salaires en relation avec les négociations salariales tandis qu'un marché du travail solide, une inflation modeste et des taux d'intérêt bas encouragent les Allemands, habituellement portés à épargner, à dépenser.
Selon les projections du ministère, les salaires augmenteront encore cette année et en 2015, tandis que le taux de chômage tombera à 6,7% cette année et à 6,6% en 2015.
Le ministère considère que les exportations de l'Allemagne augmenteront de 4,1% cette année, grâce à une amélioration générale de la conjoncture de la zone euro, et de 4,6% en 2015. Mais dans le même temps, les importations augmenteraient de 4,7% cette année et de 5,1% l'an prochain. Il en résulte que la contribution du commerce extérieur à la croissance serait nulle cette année et de 0,1% seulement en 2015, impliquant une réduction de l'excédent courant.
Les indicateurs avancés allemands sont moins optimistes que les autorités. Ils sont orientés à la baisse depuis 4 mois (indice ZEW). L’Ukraine n’est pas le seul souci. En effet, les instituts de conjoncture sont inquiets avec l'instauration d'un salaire minimum et avec la réforme des retraites permettant à certains salariés de partir à l'âge de 63 ans.
Etats-Unis, pas encore de surchauffe inflationniste
Petite surprise, l’inflation a repris des couleurs aux Etats-Unis mais pas de panique, la surchauffe ne se profile pas. Le taux d’inflation est, en effet, passé de 1,1 à 1,5 % en base annuelle au mois de mars avec une progression de 0,2 % sur le mois. Néanmoins, l’inflation sous-jacente reste contenue. La progression est imputable en partie aux évolutions conjoncturelles des prix de l’énergie. Les capacités de production restent largement excédentaires aux Etats-Unis comme dans l’ensemble des pays avancés. Par ailleurs, le taux d’emploi outre-Atlantique reste faible.
L’accélération de l’inflation ne pourrait venir que d’une augmentation de la demande intérieure ce qui suppose une progression du pouvoir d’achat. Si Barack Obama fait pression pour une revalorisation des salaires, il est fort peu entendu pour le moment. De ce fait, la probabilité de l’enclenchement d’un cycle inflationniste demeure très faible.
Quel parlement européen et quelle commission européenne ?
Dans un mois, précisément entre le 22 et le 25 mai se dérouleront dans les 28 Etats membres de l’Union européenne, les élections au Parlement européen. Dans la foulée, une nouvelle Commission européenne sera composée. Les premières projections soulignent la montée en puissance des petits partis et de l’extrême au détriment des deux grandes forces politiques que ce sont les socio-démocrates et les démocrates-chrétiens-conservateurs. Ces deux groupes seraient à égalité. Le Parti Populaire Européen qui comprend notamment la CDU et l’UMP pourrait compter sur l’appui des libéraux quand les socio-démocrates pourraient bénéficier de l’appui des verts. La constitution d’un groupe nationaliste avec le FN se posera sans nul doute même si dans le passé les partis d’extrême droite éprouvent les pires difficultés à s’unir. Il est fort probable que de toute façon qu’aucun des deux grands partis n’ait la majorité absolue et qu’une coalition plus ou moins large se dessine. Cette situation risque de rendre plus complexe la constitution de la Commission qui doit être validée par le Parlement. Cette situation pourrait fragiliser la Commission.
Au niveau économique, il n’y a pas d’inflexion majeure à attendre. L’absence de consensus sur la reprise de la construction européenne devrait peser sur l’activité de la Commission qui intervient de plus en plus en défensif.
L’euro s’apprécie car il est apprécié
L’euro s’apprécie car il est demandé. Et si notre monnaie commune est demandée, c’est en premier lieu à cause de notre excédent commercial. La zone euro exporte plus qu’elle n’importe. De ce fait, les importateurs pour régler leurs factures acquièrent de l’euro ce qui en fait monter le cours. Les Etats-Unis sont déficitaires de plus de 200 milliards de dollars par an quand l’Europe dégage un excédent d’une centaine de milliards d’euros. Sur le seul mois de février, l’excédent de la zone euro a été multiplié par deux. Logiquement, le dollar devrait se déprécier plus fortement. Son rôle d’étalon et de monnaie de réserve freine sa glissade.
Deuxième facteur, l’euro retrouve quelques lustres en raison du retour de la croissance et de la sortie de crise des Etats d’Europe du Sud. La crise des dettes publiques s’estompe et de ce fait les investisseurs placent plus facilement leur argent en Europe.
Troisième raison, les pays émergents n’inspirent plus la même confiance du fait du ralentissement de leur croissance, de l’augmentation des coûts (Chine par exemple) et des menaces de faillites bancaires. Les investisseurs rapatrient leur argent sous des cieux plus cléments ce qui favorise l’Europe.
La politique monétaire de la BCE est jugée crédible et prévisible ce qui renforce une fois de plus l’appréciation de la monnaie commune.
Il n’est pas inutile de rappeler les avantages de cette appréciation. Le coût des importations est réduit et cela vaut pour le pétrole en particulier. Cela permet des gains de pouvoirs d’achat par désinflation. Par ailleurs, cette demande d’euros contribue à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas ce qui favorise le crédit.
A suivre, next week
Lundi 21 avril
Au Japon, il faudra suivre les résultats des échanges commerciaux du mois de mars. Le déficit devrait persister autour de 2,5 % du PIB, comme quoi le champion des années 80 – 90 des exportations est entrée dans un nouveau cycle.
Aux Etats-Unis, il faudra suivre les indicateurs de l’activité nationale de la FED de Chicago qui devraient indiquer la poursuite de la reprise.
Mardi 22 avril
Aux Etats-Unis, il sera utile d’analyser les résultats sur les ventes maisons pour le mois de mars. Au mois de février, un recul avait été enregistré.
Pour la zone euro, sera attendu l’indice de confiance des consommateurs pour avril
Mercredi 23 avril
Les différents indicateurs avancés PMI seront publiés (PMI services, manufacturier et composite) notamment pour la France, l’Allemagne et la zone euro ainsi que pour les Etats-Unis. Dans ce dernier pays, il faudra également suivre les résultats des ventes des maisons neuves au mois de mars. Elles avaient diminué de 3,3 % au mois de février.
Jeudi 24 Avril
Aux Etats-Unis, seront connues les commandes de biens durables de mars qui devraient être en progression grâce à l’industrie aéronautique.
Aux Etats-Unis, il faudra suivre les inscriptions au chômage.
Pour la zone euro, il faudra suivre les enquêtes PMI du mois d’avril. Les indicateurs de confiance soulignent que la reprise de l’activité se renforce. Les données d’avril de l’indice PMI composite d’activité (53,1 en mars) devraient confirmer cette amélioration.
En Allemagne, il faudra suivre l’indice IFO du mois d’avril. A 110,7 en mars, l'indice du climat des affaires de l'enquête IFO avait reculé. En avril, il devrait baisser à nouveau, tiré vers le bas par l'indice des anticipations qui recule depuis janvier dernier, après avoir atteint un plus haut depuis trois ans.
En France, il sera intéressant de regarder les enquêtes de l’INSEE sur le climat des affaires pour le mois d’avril. Après un léger mieux en mars (+1 point, à 95), le climat des affaires est susceptible de s'améliorer de manière plus franche en avril, grâce, cette fois, à la contribution de l'ensemble des secteurs d'activité, sur fond de redressement des perspectives de croissance.
Vendredi 25 Avril 2014
Au Japon, il faudra regarder l’indice des prix à la consommation du mois de mars et les premières estimations d’avril. Les prix seraient en hausse en raison de la forte demande avant la hausse de TVA.
La semaine économique est une publication réalisée par Lorello Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe Crevel
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