Les ménages français ont, en 2015, accru leur effort d’épargne
de manière substantielle. Les gains de pouvoir d’achat générés par la baisse
des cours de l’énergie n’ont été qu’en partie consommés, environ 50 %. De ce
fait, le taux d’épargne est passé de 15,1 à 15,4 % de 2014 à 2015. Ce taux
atteint même 15,9 % au 4ème trimestre 2015. Les Français ont été
très prudents même durant la période des fêtes.
Cette mise en réserve n’est pas liée à une obligation de
rembourser les emprunts immobiliers (les Français ont fortement renégocié leurs
prêts pour bénéficier des faibles taux) mais bien à une volonté de mettre de l’argent
de côté. Ainsi, le taux d’épargne financière est passé de 6,1 à 6,6 % de 2014 à
2015. Il atteint même 7,1 % au 4ème trimestre 2015. Il faut remonter
à 2009, au moment de la crise financière, pour retrouver un tel taux. Ils ont,
en revanche, continué à réduire leurs investissements dans l’immobilier. De
2012 à 2015, l’investissement dans l’immobilier a reculé de plus de 10 %.
Cette appétence à épargner au moment même où les rendements
des produits de taux (Livret A, livrets bancaires, obligations, fonds euros…)
sont au plus bas peut apparaître a priori paradoxale. Elle traduit une
inquiétude certaine vis-à-vis de l’avenir. Les ménages ne considèrent pas que l’augmentation
de pouvoir d’achat soit pérenne. Ils préfèrent améliorer leur épargne de
précaution pour faire face à d’éventuelles difficultés à venir. En 2015, les
trois catégories de placement qui ont bénéficié de l’engouement des ménages
pour l’épargne sont : les dépôts à vue + 33 milliards d’euros, l’assurance-vie
+24,6 milliards d’euros et le Plan d’Epargne Logement +24 milliards d’euros. En
revanche, le Livret A et le LDD ont enregistré une décollecte de 11 milliards d’euros.
Le succès des dépôts à vue est la victoire du ni/ni, ni consommation, ni
placements de long terme.
La baisse des taux d’intérêt pourrait également inciter les
ménages à épargner plus par effet d’encaisse. Les ménages veulent maintenir ou accroitre
en fonction des objectifs qui se sont assignés un certain montant d’épargne
soit pour faire face à des dépenses imprévues ou en en vue de la réalisation d’un
projet. Du fait que l’épargne rapporte moins, ils sont contraints de verser
davantage.
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