Pour l’ensemble du 1er semestre, les Français ont plébiscité le Livret A malgré son rendement réel devenu
négatif du fait de la hausse des prix. En effet, sur les six premiers mois de
l’année, la collecte a atteint 9,11 milliards d’euros contre 9,42 milliards
d’euros sur la même période de l’année 2017.
En revanche, au mois de juin, le Livret A n’a enregistré qu’une petite
collecte à hauteur de 280 millions d’euros. Elle s’inscrit dans le mouvement
entamé au mois de mai. Si au mois de mai les impôts pouvaient expliquer la
décrue de la collecte, en ce qui concerne le mois de juin c’est avant tout la
préparation des vacances qui en constitue la cause. Traditionnellement juin est
un mauvais mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, une
décollecte a été enregistrée à quatre reprises (2009, 2010, 2014, 2015).
La baisse de la collecte sur ces deux derniers mois fait suite à un début
d’année très favorable au Livret A. Dans un premier temps, face à la montée des
incertitudes économiques (ralentissement économique, guerre commerciale avec
les États-Unis) et à l’augmentation des prix, les ménages ont renforcé leur
effort d’épargne en faveur du Livret A. Quand l’inflation est en hausse, les
Français ont tendance à mettre plus d’argent de côté afin de maintenir, en
valeur réelle, leur épargne (par effet d’encaisse) et pour faire face, à court
et moyen terme, à des dépenses appelées à augmenter. Par ailleurs quand les
prélèvements obligatoires augmentent, ce qui était le cas au 1er
semestre, et contrairement aux idées reçues, les contribuables, de peur que ce
mouvement se poursuive, préfèrent alors augmenter leur épargne. Ce n’est que
dans un second temps du fait de l’érosion de leur pouvoir d’achat qu’ils sont
contraints de limiter leur effort d’épargne. C’est ce que nous constatons
depuis deux mois.
Le second semestre ressemblera sans nul doute à celui de l’année
dernière. La collecte devrait rester faible voire devenir négative selon les
mois. Dans les six prochains mois, les ménages devront notamment faire face aux
dépenses de rentrée scolaire et au paiement des impôts (dernier tiers
provisionnel et impôts locaux). Malgré tout, à partir du mois d’octobre, les
Français devraient bénéficier d’un surcroît de pouvoir d’achat avec le second
volet de baisse des cotisations sociales ce qui pourrait conduire à une
amélioration de la collecte au dernier trimestre malgré les dépenses de Noël.
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