Résultats de l’assurance-vie
Philippe Crevel
Directeur du Cercle de l’Epargne
Petit mois de mai pour l’assurance-vie
Les Français sont de plus en plus attentistes au niveau de
leurs placements en optant pour la liquidité totale. Les dépôts à vue sont au
plus haut et le Livret A retrouve même quelques couleurs. L’assurance-vie pâtît
légèrement de cette préférence en la lauqidité. En effet, la collecte nette est
au mois de mai à son plus bas niveau depuis le début de l’année. Il fallait
remonter au mois de septembre pour enregistrer une collecte encore plus faible,
1,1 milliard d’euros. Ce résultat médiocre est à relativiser car mai n’est
jamais un bon cru pour l’assurance-vie même si cette année, le nombre réduit de
« ponts » n’a pas handicapé la collecte (l’année dernière, la
collecte nette avait été de 1,3 milliard d’euros).
Le repli de la collecte nette, en mai, s’explique par un
recul des cotisations qui ne se sont élevées qu’à 10,8 milliards d’euros contre
12,1 milliards d’euros en avril. Elles sont au même niveau qu’en 2015 (9,7
milliards d’euros). Les prestations sont également en repli à 9,4 milliards d’euros
(contre 10,2 milliards d’euros en avril). Elles sont également à un niveau
comparable à celui de 2015 (8,4 milliards d’euros).
Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte nette est
de 11 milliards d’euros contre 10,9 milliards d’euros l’année dernière. Les
cotisations brutes progressent légèrement d’une année sur l’autre passant de 57
à 59,4 milliards d’euros quand les prestations passent de 46,1 à 48,4 milliards
d’euros. Depuis le début de l’année, les cotisations versées sur les unités de
compte atteignent 11,4 milliards d’euros soit 19 % des cotisations soit le
même niveau qu’en 2015. Il y a une relative stabilisation en la matière.
L’assurance-vie ne souffre pas d’une désaffection en tant
que telle comme le prouve le maintien d’une collecte nette mais elle évolue
désormais sur un palier depuis un an et demi. L’effet baisse des taux renforcé
par la communication des différents acteurs économiques et financiers
soulignant la nécessité de les réduire à nouveau commence à se faire ressentir.
Il conviendra de regarder en juin et juillet qui sont traditionnellement des
mois plus porteurs si l’assurance-vie arrive à renouer avec la croissance et si
la part des UC arrive à dépasser la barrière des 20 % au niveau de la collecte.
Dans un environnement de faibles taux, le modèle de l’assurance
est amené à évoluer tant pour les assurés que pour les professionnels de l’assurance.
Au-delà de cette interrogation, pour la première fois, l’encours de l’assurance-vie
a dépassé en ce mois de mai la barre symbolique des 1600 milliards d’euros
(1600,2).
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