En France, l’épargne retraite est soumise grosso-modo aux
mêmes règles que l’assurance-vie quand bien même la nature de ses produits est
différente. En effet, avec l’assurance-vie, les souscripteurs peuvent entrer et
sortir à leur bon loisir avec, en ce qui concerne les fonds euros, une garantie
en capital. Il y a donc tout à la fois la sécurité et la liquidité. Pour les
titulaires d’un PERP ou d’un contrat Madelin, le versement de la rente ou la sortie
en capital (dans la limite de 20 % de l’encours) intervient qu’au moment de la
retraite. Ils s’engagement sur plusieurs décennies. Ce ne sont pas des produits
liquides. De ce fait, soumettre les produits retraite aux mêmes normes
prudentielles que l’assurance-vie n’est pas logique et peut aller à l’encontre
des intérêts des assurés. En effet, la réglementation Solvency II impose aux
professionnels d’accroître leur capital économique. Elle les conduit également
à privilégier les obligations d’Etat au détriment des actions. Les assurés
supportent les conséquences de cette réglementation avec une moindre
rémunération de leur épargne. Les
aménagements à Solvency II pour prendre en compte les spécificités de l’épargne
longue sont encore insuffisants. Il serait donc utile d’instaurer un cadre
prudentiel adapté à l’activité retraite supplémentaire. A défaut, les pouvoirs
publics devraient s’inspirer de l’exemple britannique en plaçant tous ces
régimes sous la réglementation IORP ou les maintenir dans le cadre Solvency I.
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